Emma_JamesS8 Dear Santa, Give Me A Boyfriend Chapitre 24. Max (Partie 2)

Chapitre 24. Max (Partie 2)

— Nulle part, finis-je par répondre. Je te le répète, Api, nous ne sommes pas dans une romance !


Elle lève les yeux au ciel.


— Je ne suis pas aveugle, Maxi. Nathaniel s’est précipité à ton secours quand tu es tombée dans la rivière. Il a pris soin de toi jusqu’à notre retour à la maison. Il ne m’a pas laissée t’approcher de la soirée. Je crois même qu’il a voulu m’étrangler, rit-elle. Et pour finir, je l’ai vu préparer du chocolat chaud pour toi, du vrai qu’il a fait fondre dans une casserole, pas le Nesquik que me fait Grey ! Nous avons atteint la phase : découverte des sentiments.

— On a atteint aucune phase puisqu’elles n’existent pas, rectifié-je.

— Bien sûr que si ! J’entends la frustration dans le ton de ta voix… Bon, je crois que vous êtes trop fiers chacun de votre côté pour faire le premier pas, vous avez juste besoin d’un petit coup de pouce…


Je ne réponds pas. Quoi que je dise, je sais qu’April va rester campé sur ses positions. Je ne sais pas pourquoi je ne lui avoue pas être attirée par Nathaniel. Chacun des crush que j’ai eu, elle l’a su dans la minute. Or, là, je suis incapable de reconnaître que je me suis laissée prendre à ce jeu de fake dating. Parce que j’ai le sentiment que j’ai tout à perdre.


Je suis effrayée à l’idée de m’être fait des films et d’avoir mal interprété ses gestes envers moi.


— Oh bordel, dîtes-moi que je rêve ?! Est-ce que la tradition McFayden est de retour ?!


La voix stridente et enthousiaste de Tabitha manque de me percer un tympan. Elle s’avance dans l’allée déneigée avec sa voiture, la vitre conducteur ouverte à fond et la tête à moitié sortie pour admirer nos créations. Evidemment, elle ne porte aucune attention à ce qui l’entoure et fauche la boite aux lettres de mes parents qui s’écrase au sol. Son buste sort presque entièrement de la fenêtre afin de constater les dégâts.


— Oupsi !


April éclate de rire pendant que Tabitha réussit à se garer sans provoquer d’autres dommages.


— Cette boite aux lettres a vécu plus d’accidents que toutes les autres du quartier réunies, balance ma sœur.

— Et elle résiste toujours !


J’ai dû la renverser au moins cinq fois après l’obtention de mon permis et ce, rien que la première semaine. April deux fois plus. Et Tabitha remporte la palme avec une bonne trentaine de fois. Je n’arrive pas à croire qu’elle puisse encore conduire. Sa vue est bien trop mauvaise. D’ailleurs, une amie devait la déposer si mon souvenir est bon.


— Les gens ne savent plus conduire sans klaxonner toutes les trente secondes, se plaint-elle en sortant de son véhicule. Un enfer !


Une odeur d’encens s’extraie de sa fiat et agresse mes narines. Je ne saurais pas étonnée qu’elle ait brulé de la sauge ou je ne sais quel plante pour se protéger d’un accident. Elle l’a déjà fait. Tabitha claque sa portière puis vient nous embrasser tour à tour, April et moi.


— Où sont les déguisements et les accessoires pour les bonhommes de neige ? demande-t-elle en regardant tout autour d’elle.

— La tradition n’a pas officiellement repris, explique April. J’ai eu besoin de m’exprimer artistiquement…

— Mhhh, dis plutôt que tu avais un message à faire passer à ta mère, comprend Tabitha. Celui avec la clope et le majeur levé est le tien, Api jolie, n’est-ce pas ?


Encore une fois, je pouffe de rire. Rien ne lui échappe.


— Et le tien, Maxi chérie, c’est une représentation de ton saut de l’ange dans la rivière hier ?

Mon sourire s’efface alors que le rire moqueur d’April s’élève. Je suppose que ma mère n’a pas pu s’empêcher de tout raconter à Tabitha. A sa façon.


— Votre âme artistique est un réel plaisir pour mes yeux, mes petits lutins, mais vous auriez mieux fait de m’accompagner à ma soirée tarot divinatoire ! Hagda et moi vous aurions aidé à purifier vos âmes et à bien manifester… Si vous ne cessez de penser au pire, il finira par arriver, nous répète-t-elle tout en tapotant nos fronts.

— Ou peut-être que l’univers n’écoute pas et se fout de…

— Si tu finis cette phrase, Maxi chérie, je peux t’assurer qu’il n’exaucera plus aucun de tes souhaits, me coupe-t-elle alarmiste.


Je roule des yeux. Elle a beau me rabâcher les oreilles des bienfaits des lois universelles, je n’y crois pas. Ce que j’ai obtenu dans la vie, je le dois à mon travail acharné et non à un souhait quelconque fait à je ne sais quelle divinité. Je ne nie pas leur existence. Néanmoins, je ne peux y croire tant que je n’en ai pas la preuve.


— J’ai tiré les cartes pour vous, nous annonce-t-elle en sortant son sac du coffre. Et pour la première fois, je n’ai rien compris ! Le jeu a dû être faussé même si Hagda m’a assuré du contraire.


Elle nous fait signe de la suivre à l’intérieur abandonnant l’idée de réaliser un autre bonhomme de neige. De toute façon, je doute que nous ayons le temps. Connaissant ma mère, elle va vouloir que l’on s’entraîne avant de partir pour la deuxième manche du concours.


— Une amatrice, soupire-t-elle. J’ai vu la comédie, un départ et un cœur brisé. J’ai même vu une jeune femme à la peau foncée mais ça ne représente aucune de vous… Il faut absolument que je les tire à nouveau avant l’épreuve du concours…

— Je t’accompagne, jette April enthousiaste.


Une fois à l’intérieur, je retire mon manteau, mon écharpe et mes gants que j’accroche au porte-manteau à l’entrée. Tabitha et April ont déjà disparu à l’étage. Plusieurs odeurs enivrent mes sens et me donnent une faim de loup. Mes parents nous ont encore concocté un petit-déjeuner de rois. Je suis sur le point de franchir le seuil de la cuisine lorsque je manque de percuter une masse rouge. Mes yeux se lèvent et rencontrent deux iris sombres qui pétillent.


— Bonjour, sourit Nathaniel.


Mon palpitant s’affole et ma respiration se coupe. Son regard a changé depuis hier soir. Il est plus…doux et taquin. La gêne me gagne. Mes doigts tripotent le bas de mon pull rouge. J’ai le sentiment d’avoir à nouveau 15 ans et d’être face à mon premier petit copain.


Sauf que Nathaniel n’est pas ton petit ami…


— Bonjour…


Mes lèvres s’étirent dès que je remarque sa tenue. Il porte l’immonde pull rouge que je l’ai obligé à acheter à Londres, celui avec les rennes aux boules lumineuses et au clin d’œil équivoque. C’était celui qu’il détestait le plus, il fallait bien qu’il le prenne. Evidemment, le ridicule du pull n’entache en rien son charme. Je le trouve même encore plus séduisant. Sa fossette se creuse dans sa joue et mon cœur flanche à nouveau.


— Prête à affronter cette journée ?

— Si je parviens à éviter les rivières et les poings de ma sœur, tout devrait bien se passer, plaisanté-je. Je m’en voudrais que tu sois obligé de t’occuper de moi encore une fois…

— Pourtant, je ne serai pas contre… Après tout, j’ai encore cinq films à rattraper pour éviter la rupture.


En fin de compte, peut-être qu’April a raison et que nous avons besoin d’un coup de pouce pour passer l’étape du fake et d’être seulement au dating.

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16 commentaires

Nyemia

-

Il y a 5 mois

Encore en chapitre incroyable
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