Fyctia
Prologue : Drame
C'était le chaos. Résultat d’un drame de plus en plus commun.
Les sirènes hurlaient et résonnaient dans les rues bondées menant au sinistre où les forces de l’ordre s’affairaient déjà à évacuer les civils. Tout s’est passé si vite ; il n’avait fallu que quelques secondes pour que ce centre commercial à l’ambiance festive de fin d’année se transforme en champ de désolation où régnait uniquement des cris, des gémissements et des pleurs.
Des journalistes de diverses chaînes d’informations retranscrivaient déjà chaque mouvement, chaque détail du désastre sous les indications de la police. Le bâtiment, haut de sept étages et comprenant un grand nombre de boutiques, avait été la cible de terroristes dont les motivations étaient encore inconnues, tandis que les coupables portés disparus se trouvaient probablement sous les décombres. Une femme hurlait tout ce qu’elle pouvait aux abords du périmètre de sécurité.
— Mon mari était là ! S’il vous plaît ! Il était là !
L’agent la repoussait avec douceur mais fermeté alors qu’elle criait sa peine et son angoisse comme tant d’autres familles autour de l’incident.
Ce n’était qu’après des dizaines de minutes, semblables à une éternité, que des victimes commençaient enfin à sortir. La plupart de ces personnes étaient indemnes, ou presque, mais toutes devaient être conduites à l'hôpital pour approfondir les examens, être écoutées et soutenues au sein des cellules psychologiques des hôpitaux alentour. Ils attendaient donc patiemment, à l'abri des regards indiscrets des journalistes et civils curieux, un brassard vert ou parfois jaune sur le bras. La peur se lisait dans leurs yeux, le choc de l’évènement commençant peu à peu à être assimilé. Des enfants pleuraient, des parents les rassuraient.
Les médecins et infirmiers envoyés sur place étaient rapides et efficaces mais le nombre de victimes était bien au-dessus des moyens disponibles. Ainsi, le tri se faisait plus lentement que prévu et quelques cas passaient malheureusement d’un brassard rouge à noir.
Les équipes d’évacuation accompagnées de leurs chiens peinaient à trouver des survivants dans le chaos ambiant et, plus le temps passait, plus les risques de trouver seulement des cadavres augmentaient.
Matthias courait dans tous les sens sur le carré qu’on lui avait attribué sur place. Les équipes de secours venaient lui apporter des victimes dont il s’occupait avec l’aide d’une petite équipe d’infirmiers qu’il dirigeait pour organiser le tri. Ça et là, il donnait des ordres clairs et précis. Il était toujours envoyé sur les zones de sinistres, connu dans son service comme étant l’un des meilleurs en cas de crise. Bien que ce travail soit dur et éprouvant, il se sentait utile et son sang-froid était son plus grand atout sur le terrain.
— Arnaud, refais le stock de bandages et va chercher Maria sur le poste sept. Salma, tu prends celui-ci ! ordonna-t-il en montrant un poste de soin.
Trois brancards arrivèrent vers son carré et, en l’espace d’une poignée de secondes, l’infirmier réparti les victimes en fonction des blessures à ses subordonnés et se plaça aux côtés d’une femme dont le corps à moitié brûlé présentait de sévères dommages. Sa peau noircie était couverte de sang et de poussière collée mais, bien que sa respiration soit faible, elle était tout de même relativement régulière et cela le rassura quelque peu.
Le temps d’enfiler ses gants, Matthias observait l’étendue et la gravité des brûlures tout en donnant déjà ses ordres d’une voix sûre de lui.
— Salma, pose une perf’ rapidement et retourne sur ton poste, Maria, apporte immédiatement l’eau et dès que c’est fait, je veux le plus de pansements possibles !
Il ne put retenir une grimace en imaginant les séquelles dont souffrirait cette pauvre femme pour le reste de sa vie et se sentit terriblement désolé pour elle. Il commença les premiers soins en arrosant les plaies, refroidissant les chairs meurtries tout en prenant la main valide de la victime dans la sienne.
— Est-ce que vous m’entendez ? Si oui, serrez ma main.
Alors qu’il n’eut aucune réaction, il fronça les sourcils et, dès qu’elle fut de retour, il demanda à Maria de prendre le relais sur le traitement immédiat des brûlures. Lorsque la température fut stabilisée, ils posèrent quantité de pansements stériles avant de passer autour du bras plus sain un brassard rouge, indiquant la gravité et l’importance d’une prise en charge immédiate. Il transféra la femme vers le site des ambulances.
Matthias prit un court moment pour s’asseoir et boire après déjà quelques heures de tri intense. À côté de lui passait un brancard poussé par un homme en sueur et couvert de poussière, dont la respiration était un peu sifflante. Au vu de son état, il avait sûrement dû creuser longtemps et tirer bien trop sur son corps pour extirper la pauvre victime. Depuis sa position, l’infirmier pouvait voir qu’une jambe avait été arrachée à cette dernière et, à la pâleur du visage, ce pauvre homme recevrait probablement un brassard noir.
Il faisait si beau, le ciel bleu était pourtant magnifique mais c’était sûrement l’une des pires journées de sa vie.
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Juliette Delh
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Il y a 3 mois
Nyh
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Il y a 3 mois
labibliothequedeflavie
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Il y a 3 mois
Ella R Hart
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Olympiaa
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Il y a 3 mois
mima77
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Nyh
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Mad May
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clairedust
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Nyh
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Il y a 4 mois