Samantha Beltrami De l'au-delà. Siloë

Siloë

C'est à l'hôpital que j'avais fini par me réveiller quelques heures après ma tentative de suicide. Je n'avais pas vraiment conscience de ce que j'avais fait, je me contentais de garder mes yeux dans le vague. Plusieurs médecins avaient tentés de me faire parler, mais je n'en avais pas la force. J'étais à la fois honteuse de mon geste et en même temps j’espérais tant le retrouver.


La douleur de l'échec face à cette tentative fut sûrement lorsque c'est ma mère que je retrouvais à mes côtés lorsque je me réveillais. Elle m'avait longuement détaillé, j'ai supposé qu'elle voulait voir si il restait des marque de son passage qui pourrait indiquer qu'elle me battait. Dans ses yeux, il n'y avait aucune tristesse, j'aurais sans doute pu y lire la colère que je n'ai pas réussi ça non plus. Quel soulagement ça aurait été pour elle.


Je le sentais dans mes tripes, elle me faisait peur, parce que je savais déjà qu'on allait me renvoyer chez elle tout en devant suivre un encadrement psychologique. Je me demandais combien de temps il faudrait avant qu'elle ne se jette sur moi pour finir ce que j'avais commencer.


La plupart de mes pensées étaient tournés vers Hadès, est-ce qu'il était au courant que j'étais ici ? Etait-il passé pour me voire ? Je ne savais même plus où nous en étions dans notre relation, je savais que je ne pouvais pas aller contre mes sentiments, mais je ne pouvais pas non plus le forcer à m'aimer ni même aller contre sa nature profonde.


Je savais bien que j'avais une lourde décision à prendre, il allait falloir que je me dépêche d'organiser la suite des événements. Je ne pouvais pas imaginer vivre deux semaines de plus avec cette femme, même si bientôt je serais libre, il n'était pas sûre que je sois vivante d'ici là. Entre ma mère et Carmen, je n'étais plus en sécurité dans cette ville.


Lorsqu'on frappa à ma porte, la voix de ma mère raisonna dans la chambre, je ne prenais même pas la peine de regarder vers la porte, continuant de fixer l'extérieur par la fenêtre.


- Bonjour Madame Adams, comment va t'elle aujourd'hui ?


- Très bien, elle finira bien par parler un jour.


- Hum, il est courant de voir un blocage chez les personnes qui font une tentative de suicide. Toutefois, nous allons mettre en place un suivis psychologique pour savoir qu'est-ce qui aurait pu la pousser à un tel geste. La récidive n'est pas à prendre à la légère Madame Adams.


- Ne vous en faîtes pas, je suis sûre que ma fille à compris qu'elle avait fait une énorme erreur, de plus il est évident qu'elle n'a fait ça que pour attirer mon attention. Je vais très bien m'occuper d'elle docteur.


- Madame Adams, votre réaction me semble un peu légère face à la situation, je veux vraiment que vous fassiez attention à votre fille.


- Oui docteur, dites moi juste que je vais pouvoir la ramener à la maison.


Mon cœur se serra et la nausée me monta, je redoutais ce moment depuis les quatre jours que j'avais passé ici, l'instant où elle pourrait enfin ce retrouver seule avec moi, le moment où elle n'aurait plus à faire semblant.


- Et bien, elle pourra rentrer dans l'après midi, une fois que vous aurez signé tous les papiers de sortie.


- Très bien, merci docteur.


Il était sûrement tant pour moi de me faire une raison, j'allais devenir son punching-ball, elle allait sûrement me séquestré dans ma chambre pour être sûre que je ne finisse pas par fuir une fois de plus. Je le savais tout se payait un jour, mais c'était une nouvelle fois à moi de payer la facture.





Le cœur battant, c'est vers seize heure qu'elle entra dans ma chambre pour me dire de me changer et que nous rentrions à la maison. J'ai alors obtempéré pour ne pas la mettre plus en colère qu'elle ne l'était déjà. Finalement, une fois dans la voiture, c'est dans un silence le plus total que nous sommes rentré à la maison.


Lorsque je sortais de la voiture, je réalisais que depuis bientôt deux semaines je n'avais pas passé cette porte, je n'y avais pas remis les pieds. Ma mère passa devant moi pour ouvrir puis je la suivais. La douleur à mon estomac était de plus en plus forte, je craignais qu'elle se déchaîne à chaque instant, mais je ne voulait pas lui faire le plaisir de lui montrer.


La première chose que ma mère fit alors fut de se servir un verre de vodka, finalement elle n'avait pas arrêter de boire. Je me remémorais alors une nouvelle fois la scène. Buvant son verre cul sec, elle s'en servit un autre et elle posa enfin les yeux sur moi.


- Je peux pas croire que t'es même pas été foutu de réussir. T'es vraiment une raté jusqu'au bout Siloë, au moins ton frère c'était un battant et un gagnant.


J'eus envie de baisser les yeux, seulement je luttais pour lui montrer que je ne voulais plus de tout ça, je restais forte et la regardais droit dans les yeux. Les mots ne voulaient plus sortir, je me terrais dans le silence par peur de tout ce qui m'entourait aujourd'hui.


- Regarde-toi, on dirait une gamine qui refuse de parler par peur de se faire gronder. Si tu savais comme tu me fais pitié ma fille.


Elle marchait son verre à la main dans ma direction alors que je reculais parce qu'elle avait toujours cette haine dans le regard. Je ne pu plus reculer lorsque le mur m'arrêta, elle était devant moi m'encerclant de tout son corps. Sa main qui venait alors saisir mon cou et elle se mit à serrer si fort, que je pensais mourir.


- Te voir souffrir est tout ce qu'il me reste ma chérie, alors je compte bien m'amuser.


Elle me relâcha et je tombais par terre, mes mains sur ma gorge alors que je savourais le plaisir de pouvoir respirer à nouveau. La douleur était intenable, cette impression de mourir lentement. Alors voilà ce qu'elle me réservait, me faire souffrir lentement.


Me saisissant les cheveux, elle m'obligea à me relever alors que je lâchais un cri de douleur, les larmes aux yeux. Elle me regarda en souriant.


- Maintenant bouge toi et prépare moi à manger.


Je hochais la tête et je me mettais à faire le dîner tout en me demandant déjà ce qui m'attendais ensuite. Je craignais de rester prisonnière de cette maison pour le reste de ma vie, devenant le jouet de ma propre mère qui m'accusait de tous ces problèmes. Je n'ai pas mis longtemps pour préparer à manger, lorsque je lui apportais, elle y jeta un œil puis elle jeta son assiette sur le sol.


- Non, mais tu crois qu'une pauvre omelette me suffit ? Nettoie ça et recommence. Je veux un vrai repas et tu recommenceras jusqu'à ce que je sois satisfaite.


Je me mis alors à genoux pour nettoyer l'assiette qu'elle venait de renverser et elle me mit un coup de pied au niveau des côtes, la même que la semaine précédente. Je lâchais un cri de douleur et le rire de ma mère me glaça le sang.


- Ce n'est que le début Siloë.

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6 commentaires

Samantha Beltrami

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Il y a 7 ans

Super c'est le but recherché, je suis ravie.

Debby M

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Il y a 7 ans

wow mais quelle horrible mère... j'ai eu le cœur serré tout le long de ma lecture... émotion ressenti à 100%

Samantha Beltrami

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Il y a 7 ans

Effectivent ça existe tout comme les sujets traité dans mon livre du coup j'essaye d'exploiter un max de possibilités. J'espère que la suite te plaira aussi :)

BbyBarbie

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Il y a 7 ans

Sa mère est vraiment odieuse, je me retiens de l'insulter de tout les noms mais bordel, quelle pourriture ! Qu'elle soit capable de faire autant de mal à sa fille ! Et le pire, c'est que je suis sûre qu'une mère comme ça, ça existe, ça donne du réalisme à ton histoire mais ça nous enfonce encore un peu plus dans la douleur et dans la tristesse !

Samantha Beltrami

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Il y a 7 ans

Ouf tu m'as fait peur. Je peux comprendre que ce soit difficile et c'était pas simple d'infliger ça à Sisi. Le prochain chapitre n'est pas simple mais ça promet de belle chose tout ne peux pas être noir :)

Caro Handon

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Il y a 7 ans

Je n'aime pas ce chapitre... Mais pas au sens littéral du terme!! :) Il est bien écrit mais mon Dieu qu'est-ce qu'il est dur de lire autant de haine. Sa mère est vraiment une malade mentale! :/ Hâte de découvrir le chapitre suivant en espérant que tout va s'arranger pour Siloë :) Et que Hadès va réapparaitre aussi :)
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