Fyctia

Aujourd'hui le froid de décembre résonnait dans l'enceinte du lycée. Tout le monde tentait de rester à l'intérieur pour ne pas avoir à rester dehors. Lorsque la sonnerie des cours de l'après-midi retenti, j'avais finalement pris le chemin de la salle de cour avec tous les autres. Entrant à l'intérieur, je ne remarquais pas la présence de Siloë et se fut plus fort que moi je m'inquiétais.

Je me tournais alors vers Bryan qui discutait avec Teddy.

- Dites les gars, vous avez fini par libérer Siloë des vestiaires ?

- Bah non, on a voulu, mais Carmen à dit que ce serait plus marrant de la laisser être trouvée par un prof.

- Putain, mais vous êtes con ou quoi, elle va crever de froid là-dedans.

Je pouvais pas croire qu'ils étaient aussi bêtes, Siloë devait être enfermé depuis deux heures maintenant, ayant alors séché le déjeuner. Précipitamment, je quittais la classe sous le regard choqué de ma professeur et je courrais aussi vite que je pouvais. J'avais peur de comment j'allais la retrouver, j'avais perdu Silas il n'était pas question que je la perde elle aussi.

Je ne sais pas combien de temps j'ai mis pour rejoindre les vestiaires qui se trouvaient de l'autre côté du lycée, mais quand j'y arrivais je retirais toute suite le bout de bois qu'elles avaient mis pour bloquer la poignée.

Mon regard se posa immédiatement sur le corps sans vie de la jeune femme, ses lèvres étaient violette et son corps si froid. Ma première réaction fut de prendre son pouls, ce n'était pas bon du tout, Siloë était en hypothermie et il fallait que je fasse quelques choses. Je retirais mes vêtements et je la prenais contre moi, le contact de sa peau si froide contre la mienne me fit trembler.

Je la secouais pour tenter de lui faire reprendre connaissance, elle ne devait pas dormir, il fallait qu'elle se réchauffe le plus vite possible. Je me serrais contre elle, alors que ma main allait se glisser dans ses cheveux avec tendresse. Je ne savais pas ce qui me poussait à faire ça si c'était de la loyauté envers Silas ou bien ce qu'elle me faisait ressentir pour elle.

Je finissais par retirer la serviette mouillée de son corps nu, ce qui me mit mal à l'aise parce qu'en tant normal, elle ne m'aurait jamais laissé la voir comme ça. Puis, je finissais par déposer ma veste sur son corps pour la réchauffer davantage. Finalement, ses yeux s'ouvrir et elle me regarda quelques secondes.

- Silas, c'est toi tu es venue me chercher ?

Je la dévisageais, comment pouvais-je faire face à tout ça, elle qui allait au plus mal espérait que ce soit frère qui vienne à son secours, pas moi. En même temps pourquoi aurait-elle voulu de moi ? Je n'avais fait que du mal autour de moi et à elle surtout. Encore, à cet instant c'était ma faute si elle était ici parce que je n'avais pas le courage d'affronter les autres et surtout mon grand-père.

Ma main glissa sur sa joue tandis que je remarquais que son corps se réchauffait, il fallait qu'elle voit un médecin au plus vite, pour qu'il s'assure qu'elle allait bien.

- Oui Siloë, c'est moi, il faut que tu restes éveillé, tu peux faire ça pour moi ?

- Je vais.. essayer.

Je la gardais contre moi tandis que je finissais par attraper mon téléphone pour appeler une ambulance, je voulais tellement qu'elle aille mieux. Nous sommes restés là une quinzaine de minutes à nous regarder tandis que la belle imaginait avoir Silas à ces côtés. Quant à moi, lorsque j'ai entendu l'ambulance j'ai déposé Siloë devant la porte et je me suis enfui. Je ne voulais pas briser la magie de son moment frère et soeur. Puis, je manquais de courage une nouvelle fois, je savais que si je restais à attendre l'on me poserait des questions sur comment tout ça était arrivé et je ne pouvais pas dénoncer les autres.

C'est une fois de retour au lycée que tout le monde s'est rendu compte qu'il y avait un problème au stade. Tous en commères qu'ils étaient cherchait à voir qui partait dans l'ambulance en cherchant milles et une théories plus farfelus les unes que les autres.

En ce qui me concerne, j'ai fait profil bas, je savais que si Carmen ou même Bryan apprenaient que j'avais été la secourir ou même appeler les urgences ça en serait fini pour moi. Toutefois, je venais de prendre conscience que la mort de Silas m'avait ouvert les yeux sur les gens qui m'entouraient. Il fallait que je cesse de toujours acquiescer par peur de finir tout seul ou de décevoir.

Aujourd'hui, Siloë avait faillit y rester pour des conneries d'adolescents, pour une histoire de popularité ou je ne sais quoi d'autre. Je me demandais combien faudrait-il de mort dans ce lycée pour que les gens comprennent. Je ne m'étais toujours pas remis de ce qui était arrivé à Silas, de jusqu'où les choses avaient pu dégénérer au point qu'il en était mort.

- Bébé, où étais-tu passé ? Ils ont fini par la trouver et elle vient de se barrer en ambulance.

Carmen me regardait avec le regard victorieux et fière d'elle, une fois de plus l'envie de l'étrangler ce faisait de plus en plus forte. Comment pouvait-elle jubiler à ce point alors qu'elle avait faillit la tuer.

- Je rêve ou quoi t'es contente de ce qui arrive ? Putain, mais vous êtes des grands malades, t'aurais pu la tuer tu réalises ou t'as un popcorn à la place du cerveau ?

Je passe à côté d'elle en la bousculant, clairement faut que je prenne l'air et que je me casse de là avant de tout casser. Je ne supporte plus de rester sans rien faire, je commence à manquer d'air et je tiens plus.

Je suis allée dans le premier bar que j'ai trouvé, à dix-sept ans aux États-Unis, deux tiers des adolescents buvaient déjà de l'alcool parce que tout le monde se baladaient avec sa fausse carte d'identité. Assit au comptoir, je finissais par prendre une bière en espérant que j'allais pouvoir retrouver mon calme.

Toutes mes pensées étaient dirigées vers Siloë, j'espérais que les médecins allaient rapidement pouvoir la faire sortir de l'hypothermie et qu'elle se remettrait sur pied. Je voulais aller à l'hôpital, mais le simple fait de me voir allait certainement la mettre en colère et c'était pas vraiment l'effet désiré. En somme, j'étais bloqué parce que je voulais apprendre à la connaître, me rapprocher d'elle, mais en même temps, je ne voulais pas laisser mes émotions reprendre le dessus.