Fyctia
Siloë
Ce matin, une nouvelle journée commençait et plus rien n'avait vraiment de sens dans cette maison depuis la mort de Silas. Les volets étaient perpétuellement fermé parce que ma mère avait décidé de s'enfermer dans sa bulle loin de la vérité. Elle n'acceptait pas d'avoir perdu son fils, la chair de sa chair et son petit préféré.
J'ai supposée que c'était la raison pour laquelle elle n'avait pas cessé de me hurler dessus depuis un mois, le temps avait passé et pourtant à mes yeux la mort de mon frère avait eu lieu hier. La perte d'un frère est difficile, mais celui d'un frère jumeau pouvons-nous imaginer ce que ça représente ? En ce qui me concerne je ne saurais pas l'expliquer, la douleur est étouffante et c'est comme si je luttais en permanence contre l'envie de le rejoindre.
Je lui en voulais tellement de m'avoir abandonné, d'avoir fait cette connerie parce qu'entre lui et moi, c'était moi qui aurais dû mourir. J'entends déjà les pensées des gens qui me diraient de ne pas penser comme ça, mais comment devrais-je le prendre autrement lorsque ma propre mère finissait par me lancer ces paroles au visage ? Dans la famille, il ne restait plus qu'elle et moi, mon père était mort quelques mois avant notre naissance renversé par un chauffard.
Ironie du sort, Silas était son portrait craché alors les membres de la famille n'avaient pas tardé à l'accaparé et à dire tout un tas de conneries sur le fait qu'il était sa réincarnation. Je ne pouvais pas imaginé qu'on puisse préférer un enfant pour une ressemblance physique ou caractérielle après tout j'étais aussi leur enfant.
Mon frère en avait toujours profité, il avait tout ce qu'il fallait pour qu'on le préfère plus que moi allant même parfois à m'accuser de choses que lui-même avait fait, mais peut importait il avait toujours raison. J'ai lutté en vain pour être la petite fille parfaite, assez pour qu'elle soit fière de moi et qu'elle me regarde comme elle le regardait lui. Ce fut inutile, mon frère était un délinquant qui ne cessait de se faire arrêter pour de petits délit et bien ça n'était pas grave ma mère acceptait tout venant de lui.
Pourtant, aujourd'hui il ne lui reste que moi et malgré cela elle reporte toute sa colère vers ma personne. Je suis au bord de la crise de nerfs, j'en ai assez de cette injustice je veux que tout change, je veux qu'on me regarde, qu'on me voit et qu'on m'accepte !
- Tu sais Silas, je te prouverais que je peux être comme toi, que je peux changer.
Mon regard vers la photographie sur ma table de nuit, photo de deux jumeaux unis malgré tout, parce que même si mon frère était un imbécile de première avec moi et bien je n'ai jamais douté de son amour pour moi. Même s'il faisait tout pour le cacher. Lorsqu'il se préparait à manger, parfois il prétendait en avoir trop fait et me proposait de me joindre à lui. Ou bien il venait s'asseoir à mes côtés lorsque je regardais un film qu'il ne détestait pas. Plusieurs fois, je l'ai surpris à entrer dans ma chambre pour m'embrasser alors qu'il pensait que je dormais.
Une nouvelle fois, les larmes coulent sur mes joues.
- J'y arriverais pas Silas, je ne pourrais jamais avancer sans toi, affronter ce monde..
J'allais devoir me remettre de mes émotions et sortir à nouveau l'armure que je m'étais forgé pour affronter les cours. Le lycée lieu de guerre faisant rage avec parfois une violence au-dessus de toute réalité. Entrer dans ce lieu c'est accepté toute souffrance, physique ou moral peut importe, parce que c'est la loi du plus fort. Ici, nous redevenons des animaux ou les prédateurs dévorent les plus petits qu'eux. Finalement, nous vivons dans un monde ou tout le monde déteste tout le monde pour de vrai ou fausses raisons seulement c'est une vérité qui me terrifie.
J'avais attrapé mon sac pour aller rejoindre le bus, je ne prenais même pas la peine de saluer ma mère qui était encore enfermé dans sa chambre. Claquant la porte pour lui faire savoir que j'avais quitté les lieux. Ma capuche sur la tête pour éviter de me faire remarquer je marchais dans les rues pour rejoindre l'arrêt de bus. Aujourd'hui, j'allais faire mon retour officiel au lycée, j'aurais dû y retourner il y a deux semaines déjà, mais je n'en avais pas eu envie, j'étais pas prête.
Grâce à ma capuche, j'avais réussie à ne pas me faire remarquer jusqu'au lycée. Certains avaient remarqué ma présence et les premiers chuchotement commençaient. Voilà ceux à quoi j'avais dû me préparer, accepté le regard des autres, car en plus d'être la proie des prédateurs, je devenais aussi l'objet de toutes les attentions. J'étais certaine que certains avaient pensé que j'allais jamais me pointer pas maintenant que mon super frère hyper populaire ne pouvait plus me protéger en jouant les caïds quand tout ça allait trop loin.
Une fois, lorsqu'il m'avait trouvé à pleurer dans les toilettes, il m'avait expliquée qu'il voulait être mon bourreau parce qu'il gardait le contrôle, même si je souffrais c'était un moyen pour lui de montrer aux autres qu'il était le seul à pouvoir chahuter sa sœur ou l'humilier. Aujourd'hui, c'était moi et moi seule qui pouvait me protéger et je ne savais pas si j'en avais la force.
Devant retirer ma capuche dans l'enceinte de l'établissement scolaire, j'avais finalement fait mon entrer dans le lycée. Les conversations se stoppèrent, les têtes tournèrent dans ma direction et des ricanements se faisait entendre. Je croisais les bras contre ma poitrine alors que je voulais en finir le plus vite possible.
- T'as pas peur de te pointer là toi.
- T'aurais dû mourir à sa place.
- Tu vas souffrir.
- Casse toi, on ne veut pas de toi ici.
Je savais d'où je venais toutes ses méchancetés, elle venait de la bande de mon frère. Pourquoi diable fallait-il qu'il me reproche tous sa mort ? Moi aussi j'aurais préféré crever à sa place, mais je pouvais pas changer les choses !
J'avais gardé un semblant de dignité et j'avais continué d'avancer dans ce couloir qui semblait étendue sur des kilomètres à cet instant. Lorsque je passais à côté d'Hadès, nos regards se rencontrèrent jusqu'à ce qu'il quitte mon champ de vision. Ce mec n'était même pas fichu d'ouvrir sa bouche, quand je pense qu'il avait prétendu vouloir m'aider, me sauver la vie de cette bagnole. Tu parles, il voulait juste faire sa bonne action du jour pour son pote mais j'avais pas besoin de lui, surtout pas de lui.
Finalement, je finissais par grimper les escaliers pour aller rejoindre le toit, là où j'étais certaine qu'on ne me trouverait pas et que j'aurais pas à entendre toutes ses remarques sur mon frère et combien il était important dans ce lycée. La star n'était plus et il laissait derrière lui, sa sœur la ratée.
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Samantha Beltrami
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Il y a 7 ans
Emilie May (Bookofsunshine)
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Samantha Beltrami
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AuréliaV.Delphis
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Myjanyy
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Samantha Beltrami
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emma81020
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Il y a 7 ans