Fyctia
Silas
Tu es envahit par le chagrin et tout est ma faute. Tu as le droit d'être en colère, tu as le droit de remettre en question tout ce que nous avions tous les deux parce que je t'ai abandonné. Tu sais les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaiterait, j'ai toujours prétendu être quelqu'un que je n'étais pas parce que je pensais que les gens m'aimeraient. Siloë, tu es la beauté incarnée, seulement elle ne s'arrête pas à ton physique, il y a tant de belle chose qui ne demande qu'à sortir, tu t'es fermé au monde qui t'entourait et j'en suis responsable.
Tu es là, allongée sur la route au bout milieu de la nuit en espérant qu'une voiture finira par t'écraser et qu'enfin nous pourrons être ensemble. Seulement, on le sait tous les deux, tu as une belle vie qui t'attend et je donnerais tout pour que tu puisses t'en rendre compte. Soyons réaliste toi et moi, on sait bien qu'à cette heure-ci personne ne passera par ici, mais si ça te permet de te sentir mieux alors je resterais à t'observer et à attendre que tu me pardonnes.
Siloë si tu prenais le temps de lever les yeux, sans doute que tu le verrais en train de t'observer dans l'ombre. Il est appuyé là contre un arbre, sa cigarette à la bouche comme d'habitude et je le sais qu'il culpabilise, qu'il se sent responsable de ce qui est arrivé, mais ça n'est pas le cas. Tu lui en veux, tu remets le poids de ta douleur sur ses épaules, seulement il ne le mérite tellement pas. Ce que j'aimerais changer les choses, cette rivalité entre vous, cette étincelle qui brille dans vos yeux lorsque vous vous affrontez c'est par ma faute qu'elle y ait.
Tu sais, je réalise aujourd'hui que je laisse un beau bordel derrière moi et qu'il y a beaucoup de choses que j'aurais aimé changer. Je suis devenu observateur de vos vies, ou bien admirateur parce que depuis mon départ je vois combien j'aurais dû faire plus attention à toi et combien j'aurais dû me comporter autrement.
Est-ce que tu l'entends toi aussi ? Pourquoi tu ne bouges pas ? Ne reste pas là ?
Je le regarde quitter les buissons pour venir à ton secours, te saisissant fermement pour te faire quitter la route alors qu'un camion passe et vous frôle de très près. Bon sang, tu penses à quoi ? Il te tient fermement contre lui tandis qu'il vient sans doute de te sauver la vie. Hadès est tout ce qu'il reste de moi pour toi.
- Lâche-moi c'est bon !
- Non, mais qu'est-ce qui va pas cher toi, putain tu veux crever ?!
- Qu'est-ce que ça peut te foutre..
- Sisi arrête ça, je viens de te sauver la vie.
- De un ne m'appelle pas comme ça, y a que Silas qui en avait le droit et de deux je t'ai rien demandé t'as tout fait foiré..
Il est là à te dévisager alors que tu sembles complètement perdue et à la dérive. Cette douleur dans ta poitrine, elle est belle et bien présente depuis des années elle a été ton amie et ta confidente. Douleur dont je suis responsable ainsi qu'Hadès. Je n'ai jamais voulu te faire souffrir tu sais, je voulais juste être aimé, à la maison ça n'a jamais été facile pour nous. Au lycée j'avais la sensation d'exister, de compter pour des gens et j'ai sûrement été près à tout pour ça.
- Qu'est-ce que t'es venu faire ici, tu me suis ?
- Tout le monde s'inquiète pour toi depuis que tu as quitté le cimetière.
- C'est bien une première qu'ils s'inquiètent, wow alors il aura fallu que Silas crève pour qu'on s'intéresse à ce que je ressens.
- Siloë..
- Quoi ? Viens pas faire genre ça te fait quelques choses Hadès, t'as toujours jubiler à me voir souffrir. Toi et Silas, vous avez passé votre temps à me prendre pour un jouet, une attraction.
- Je ne préfère pas en parler, pas maintenant.
- Oh c'est que monsieur n'accepte pas la vérité.
- Putain Siloë fait pas chier, ok. C'est bon tu m'as gonflé là démerde toi toute seule et crève toi aussi comme ça j'aurais la paix ! Dire que je voulais vraiment t'aider, mais quel con je suis.
Je te regarde t'éloigner d'elle, les poings serrés. T'as tellement de mal à passer au-dessus de tout ce qui vient de se passer, t'arrive pas à croire que t'as rien pu faire pour me sauver, pour m'aider et tu te sens coupable. Hadès, t'es pas un type mauvais commence pas à te mettre ça en tête. Je sais bien que sans moi tu vas partir en vrille encore une fois et ça me fait peur.
Tous les deux, vous allez vous enfoncer dans les profondeurs du chaos et de la destruction. Je peux pas vous laisser faire, pourtant je peux rien faire que regarder tout ce gâchis. Tu vois comme la vie est maîtresse de nos actions lorsque tu te retrouves coincé loin de tes proches, je m'en veux tellement et à présent je peux qu'observer. Je vous connais par cœur tous les deux et je suis certain que vous pouvez vous en sortir ensemble, plus vous vous l'un contre l'autre et plus vous allez souffrir.
Tu marches alors dans les rues de la ville alors que t'as aucune envie de rentrer chez toi parce qu'encore une fois tu y trouveras personne. Ils ne s'intéressent pas à toi et pourquoi le ferait il ? Tu aurais envie d'une bière mais t'as oublié ta fausse carte d'identité alors tu te retrouves comme un con à marcher dans la ville sans but précis. Tout ce que tu voudrais toi, c'est l'aidé, pouvoir respecter la promesse que tu m'as faites quand on était petit : protéger ma sœur si je ne pouvais plus le faire.
Seulement, c'est une mission difficile que je t'ai laissé, parce que comment pourrais-tu protéger une personne que tu as toi-même brisé pendant des années. Tu l'as fait souffrir à de nombreuses reprises, te jouant d'elle parce que Siloë elle est dans son monde et dans sa bulle. C'est parce que t'étais mon meilleur pote et que pour toi c'était fun de chahuter ma sœur. Tu ne sais pas comment l'aider, comment apaiser son chagrin alors que tu es aussi malheureux qu'elle parce que tu te sens seul à présent. As-tu vraiment la force et l'envie de l'aider ? Est-ce que ça en vaut la peine ? Tu voudrais juste oublier tout ça, peut-être que toi aussi t'as envie d'enfin avec cette vie pourrit, parce que demain tout le monde au lycée en aura que pour toi et chacune des filles voudra te soutenir, mais pour elle qui sera là ? Qui s'en souciera ?
Tu finissais par rentrer chez toi ce soir, tu ne pourrais rien faire de plus puis tu commençais vraiment à être crevé. T'avais pas envie d'aller en cour demain, mais il fallait que t'y aille parce que la vie devait continuer avec ou sans moi.
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Emilie May (Bookofsunshine)
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Il y a 7 ans
Samantha Beltrami
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Emilie May (Bookofsunshine)
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Myjanyy
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