LettersByLetters Dark Love 40

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Roxane


Je me souviens de mes premières relations. C'étaient les premières sensations, les premiers baisers, les premières sorties, les premiers papillons dans le ventre, mais qu'est-ce que c'étaient niait putain.

Je me suis déjà attachée à un garçon, je croyais que c'était le bon, mais évidemment ça ne s'est pas fini comme je l'espérais. Puis, la mort de mes parents est arrivée. C'est ça qui encore plus brisé mon cœur, ce garçon m'a à peine peinée comparé à mes parents. A cette époque j'étais fragile, vulnérable, innocente et stupide. J'ai eu alors un déclic quand j'avais seize ans. Je voulais faire ce que je voulais faire sans prendre compte des avis des autres. J'ai commencé a rejeter mes amis toxiques, et je me suis retrouvée toute seule, mais vaut mieux être seule qu'être mal accompagnée, c'est ça le dicton. Le club est ce qu'il m'est arrivé de mieux. C'est ce qui me permet de me défouler, de profiter tout en étant payée. Cet environnement est énormément négligé juste parce que c'est sexualisé, mais les personnes sont comme ça de nos jours. Dès que ça concerne un sujet tabou alors qu'il ne devrait pas l'être, ces personnes se renferment sur elles-mêmes et elles n'essaient pas de comprendre. Les humains font toujours tout un plat sur ce qui les concerne le moins, mais lorsque c'est un sujet personnel, ils ne sont pas capables de se remettre en question - c'est pour ça que je n'ai pas de réels amis, et ça tombe bien parce que je n'en veux pas. Alison est juste l'exception.


Avant lui je n'avais plus peur de ce que je pourrais ressentir. Avant lui je ne me questionnais pas sur mon apparence, mais maintenant que je le connais, je doute sur moi-même. Alison m'a dit que si je doute c'est que c'est le bon, mais est-ce que ça veut dire que ça sera à jamais le bon ? J'ai eu de nombreuses relations, mais c'est le premier avec qui je ressens ces choses-là. On dirait une adolescente inconsciente de quinze ans, et je déteste ça. J'ai toujours eu de l'expérience, ce n'est pas maintenant que je vais douter de moi-même. Je sais ce que je vaux, ce n'est pas un homme qui va me faire douter de moi-même quand même !


Je soupire et je récupère mes affaires pour aller au lycée. Comme d'habitude, je gare ma voiture dans le parking. A cause du réchauffement climatique, il fait particulièrement chaud aujourd'hui, donc j'ai choisi des habits plutôt courts ce qui attirent les regards des autres, évidemment. Je ne commence pas les cours tout de suite alors je vais me chercher une boisson à la cafétéria. Je commande une canette de coca. Lorsque je me retourne, je percute quelqu'un.


_Oh salut ! me dit Mia.


_Coucou ! Comment ça va ?


_Ça va beaucoup mieux, merci. Je te cherchais, j'avais envie de te parler.


_Oui, bien sûr, je te suis.


Elle m'emmène dans la cour et nous nous asseyons sur des bancs.


_Je sais pas comment te l'avouer...


_Dis-le moi simplement. Tu es sûre que ça va ? je demande en fronçant les sourcils.


Mon cœur se met à battre plus vite, j'ai peur pour elle. Je me souviens aussi que Ayden devait me parler de ce qui se passe entre Mia et Axel. J'espère que c'est ce qu'elle va m'avouer maintenant.


_Oui ça va mieux, grâce à vous tous mais...


_Oui ?


_J'avais besoin de parler de ça à une amie proche... Depuis qu'on s'est embrassées à la soirée il a quelques mois, je...


_Tu as des sentiments pour moi ? je demande en fronçant les sourcils.


_Non, dit-elle gênée. J'ai découvert que... je crois que je suis bi.


Je hausse les sourcils. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me le dise comme ça, mais justement c'est mieux de cette façon là.


_Oui, d'accord. Mais pourquoi tu me le dis ? Je veux dire... Ce n'est pas quelque chose de grave, au contraire. C'est la vie, on a tous des préférences différentes, et toi tu aimes les deux sexes, je dis en haussant les épaules.


Elle acquiesce. Dans son regard, je vois qu'elle est déçue, mais je ne sais pas ce que je pourrais lui dire d'autre. Je ne vais pas lui dire "félicitations" ou alors "je suis fière de toi", alors que ce n'est pas quelque chose d'incroyable. elle doit avoir peur, c'est sûr, mais si je lui dis que c'est quelque chose d'incroyable, elle va prendre encore plus peur parce qu'elle aura l'impression que ce n'est pas normal, hormis, c'est normal d'être bisexuel.


_Tu espérais que je réagisse comment ? je demande doucement.


_Je ne sais pas... Que tu me rassures.


Je pose ma main sur la sienne.


_Ecoute, ceux qui sont contre ça, c'est des homophobes, et eux, ils ne savent pas évoluer. Ils sont bloqués dans le passé, ils ne peuvent pas avancer dans le monde futur. Toi tu peux. Tu n'as pas besoin que je te dise que c'est normal d'être bisexuel, ou hétérosexuel, ou homosexuel, puisque tout l'est. C'est toi qui te mets toute seule dans une case en disant que t'es bisexuel, tu vois. C'est la société qui dit ça, mais nous, on n'a pas demandé à être mis dans des cases, tu vois. Si on enlève ces cases, tu verras que plusieurs problèmes vont être réglés.


Elle renifle et elle acquiesce.


_Viens là, je lui dis en ouvrant mes bras.


Elle niche sa tête dans mon cou, et on s'enlace pendant quelques secondes.


_T'as cours ? je lui demande en me séparant d'elle.


_Oui, de français.


_Je t'accompagne si tu veux.


Elle acquiesce une seconde fois, et nous rentrons dans le bâtiment. Une fois au bon étage, je la laisse, et je vais dans ma classe respective. Lorsque je rentre dans la pièce, tout le monde est déjà assis.

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