Fyctia

_Désolée du retard, je dis en m'asseyant.

_Tu as un mot qui justifie ton absence ? me demande le prof de philosophie.

_Non. Mais il n'est jamais trop tard, hein ?

Certains élèves rigolent, tandis que d'autres soupirent.

_On est là pour bosser, donc soit je te vire ou soit tu vas chercher un mot de retard.

_Je préfète aller chercher un mot, je dis.

Il me sourit, et je sors de la classe. Je vais dans la vie scolaire prendre un mot de retard.

_Bonjour, je voudrais un mot de retard, s'il vous plaît, je demande blasée.

Je prends mon carnet et je remplis le billet, puis je le donne à la femme de l'accueil, elle le signe, et elle me le rend. J'observe la pièce pour savoir si Ayden est là, mais en vain.

_Tu ne saurais pas où est le surveillant avec des bouclettes brunes ?

_Tu parles de Ayden ?

_Oui. Je crois que c'est ça son prénom.

_Il est allé distribuer des papiers dans l'aile A, pourquoi ?

_Il m'a dit qu'il devait me parler, je mens. Je vais le chercher, je dis en sortant de la vie scolaire.

_Tu ne retournes pas en cours ? Je ne t'ai pas fait un billet de retard pour rien, me dit cette surveillante que je n'ai jamais vue.

_Non, Ayden m'a dit que c'était plus urgent.

_D'accord. Je peux lui envoyer un message ou l'appeler si tu veux.

J'acquiesce. Elle sort son téléphone portable, et fait ce qu'elle vient doit faire.

_Oui, désolée Ayden, y'a une élève qui dit que tu l'avais demandée en rendez-vous. Tu t'appelles comment ? me demande-t-elle.

_Roxane.

_C'est Roxane. D'accord... Elle t'attend avec moi à l'accueil. Très bien, à toute. (elle rigole avant de raccrocher.)

Je m'assieds.

_Comment ça se fait que ça soit lui qui prend rendez-vous avec toi ? Ce n'est pas censé être le proviseur ?

Je hausse les épaules. Le bruit de la porte d'entrée se fait entendre, je me retourne c'est bien évidemment Ayden.

_Viens dans le bureau, me dit-il en ouvrant la porte d'une pièce que je n'avais jamais vue.

Il referme la porte brusquement, je vois qu'il est énervé.

_Faut que tu arrêtes ton petit jeu, Roxane. ce n'est pas parce qu'on ressent la même chose que ça te donne le droit de venir me voir comme bon te semble, tu piges ? Je suis à mon travail, moi. Toi, t'es censée être en cours.

Je soupire en levant les yeux au ciel.

_Arrêtes de faire ça, ça m'énerve encore plus.

Je croise les bras sur ma poitrine. Il ferme les yeux et soupire.

_Assieds-toi sur la chaise. Si quelqu'un rentre dans la pièce, on paraîtra plus crédibles.

Je fais ce qu'il me dit sans broncher.

_Pourquoi tu m'as demandé ?

_Je voulais juste te voir, et qu'on éclaircit notre relation. Si je flirte avec un garçon, j'aurais l'impression de te tromper alors qu'on ne sort pas ensemble.

_Si ça peut te rassurer, moi aussi j'en ai marre qu'on se tourne autour alors que la réponse à tout ce merdier est évidente. Je sais que tu as besoin de temps, parce que ça fait longtemps que tu n'as pas été en couple, mais je me permets de te dire que peu importe, ça ne change pas ce que je ressens pour toi. Mais tu sais très bien qu'on ne peut pas faire ça ici. Ce soir, je viens à ton club, d'accord ? On mettra tout au clair l'à-bas. Maintenant, fais-moi le plaisir d'aller en cours.