Fyctia
37 - Partie deux
_C'était un soir où je mangeais à table toute seule. Mon frère jouait à la console dans sa chambre. Il perdait sa partie et il a commencé à s'énerver. Il a insulté son adversaire de fils de pute, et ça m'a stoppée dans mon activité. J'ai posé ma fourchette dans mon assiette et je suis allée le voir dans le salon. Il avait son casque et il frappait un coussin. Je l'ai observé pendant quelques secondes jusqu'à ce qu'il me remarque. Il m'a regardée et m'a demandé pourquoi je le fixais. Je lui ai dit qu'il n'avait pas à insulter les mères de cette façon. Il m'a répondu que c'était juste par colère et qu'il ne le pensait pas vraiment. Il était énervé que je me mêle de ses affaires. Je lui ai dit calmement que ce n'était pas une raison. C'est là qu'il a commencé à crier. Il s'est levé du canapé et il m'a gueulé dessus : "Tu n'as pas à me dicter ce que je dois dire ! T'es pas ma mère ! D'ailleurs, elle est où maman hein ? Au cimetière en train de se décomposer comme tous les autres vieux !" Je ne me suis pas contrôlée à ce moment-là. Je l'ai giflé. Je ne comprenais pas pourquoi il a dit ça. Ce n'était pas la faute des parents si ils sont morts. Vraiment, je ne pigeais pas pourquoi il leur en voulait comme ça. Quand il a comprit que je l'avais frappé, il m'a dit que j'étais la pire sœur au monde, et que les parents ne seraient probablement pas morts si je n'étais pas née. Je lui ai répondu qu'il aille se faire foutre et je suis montée dans ma chambre. (je marque une pose pour renifler.) J'ai pleuré sous la douche. Mes larmes se mélangeaient avec l'eau, et je ne savais plus distinguer les fausses des vraies. Puis je me suis rasée après, toujours en pleurant. J'ai démonté le rasoir et j'ai commencé à me couper les veines. Je n'ai pas vraiment réfléchi. J'étais dans un état second. C'était plus mon corps qui me dictait quoi faire que moi-même. Plus ma peau était ouverte et plus les gouttes dégoulinaient, plus la souffrance s'évaporait. J'étais soulagée, je ne ressentais plus de peine. Alors, j'ai commencé à faire ça pour n'importe quoi.
Ayden pose une main sur ma cuisse et la caresse doucement.
_Tu continues à l'heure d'aujourd'hui ?
_Plus maintenant. Étant donné que je travaille au club maintenant, j'ai arrêté. Les marques de mutilations mettent une semaine à disparaître sur ma peau environ.
_C'était devenu une addiction ? demande-t-il.
_Clairement. Je faisais ça pour chaque problème que je rencontrais.
_Promets-moi que tu ne le fais plus maintenant.
_Je te promets que je ne le fais plus maintenant.
Il sourit et il dépose délicatement des baisers jusqu'à mon cou. Je gémis involontairement.
_Attends...Je ne veux pas qu'on se chauffe maintenant, dit-il.
_Pourquoi pas ?
_Je ne veux pas qu'on profite de notre état pour baiser.
Je pose une main sur sa joue.
_Je ne profite pas de toi. J'ai juste besoin que tu m'enserres ta clé pour qu'on passe tous les deux un bon moment, dis-je.
Ayden explose de rire.
_Ta métaphore est incroyable.
Je souris à mon tour.
_Je préfère t'emmener quelque part, dit-il. On n'a pas mangé ce qu'on voulait bouffer, alors je t'emmène quelque part.
Je souris et il démarre la voiture. Sur le chemin, il n'a pas enlevé sa main de ma cuisse, et ça me plaît. Son toucher est apaisant, et j'aime avoir Ayden à côté de moi. Quand ses yeux bleus me fixent, rien autour me paraît plus important que lui. Et merde...
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