Fyctia

Ayden

Je referme la porte de la maison de Roxane derrière moi. Je n'ai pas pu m'empêcher de toucher cette fille. C'est horrible comme j'ai systématiquement besoin d'être proche d'elle. Soudain, mon téléphone sonne, et quand je vois le prénom de mon paternel s'afficher sur l'écran, ça me rappelle ce que m'a dit Roxane il y a deux minutes. "Aller chez toi". Toute la douceur et la sensualité qu'elle m'avait données sont parties dès que mes yeux se sont posés sur mon cellulaire. Je décide de décrocher avant que ça ne soit trop tard.

_Ouais ? je demande énervé.

_T'es où ? demande mon paternel en soupirant.

_Qu'est-ce que t'en as à foutre ?

_Arrête Ayden. Je veux savoir si tout va bien.

Je rigole amèrement.

_Ça en devient ridicule. C'est maman qui est limite en dépression, et tu demandes ça à moi. Arrête de m'appeler. Rien que d'écouter ta voix ça m'insupporte.

_Tu ne sais pas ce que tu dis fiston, dit-il en soupirant.

_Au contraire, père je sais très bien ce que je dis. Merci de t'en inquiéter.

_On doit au moins en parler.

_Trop tard. Faillait y penser avant de faire ta putain d'erreur.

_Ayden... On en a parlé des centaines de fois de cet accident.

_Accident ? je répète. Laisse-moi rire. T'avais tout préparé ton coup hein - comme bon papa et bon mari qui se respecte.

_Ayden... fiston... ça suffit.

_Arrêtes de m'appeler comme ça putain ! Et laisses-moi finir.

J'entends mon paternel soupirer à l'autre bout du fil.

_Tu ne penses qu'à ta putain de gueule. Tu es toujours là - quand selon toi - j'en ai besoin. Mais tu n'es plus personne pour moi maintenant. Pour moi, tu es celui qui a séparé ma famille. Je ne sais pas pourquoi tu t'efforces à reprendre contact avec moi, mais sache que j'men branle, finalement. Ce que tu fais, où tu es, ce que tu dis... Tout ça ne m'intéresse plus. Oublies-moi.

Je m'apprête à raccrocher, mais l'adulte au bout du fil rajoute :

_Tu ne peux pas arrêter de me parler comme ça te chante.

_Oh si je peux très bien ! La preuve.

Je lui raccroche au nez pour confirmer mes dires. Je soupire en essuyant mon visage de mes mains. Je me rends compte que je suis toujours devant la maison de Roxane. Je décide de bouger vite avant que Roxane ne me remarque. Je monte dans ma voiture, et je m'en vais. Je sais que j'ai besoin de distraction. Roxane plus mon père, c'est... trop. Je décide alors d'appeler Mathieu. Vu que ce mec ne branle rien de sa vie, il répond assez vite.

_Ouais mec ?

_T'as pas un nom d'une meuf pour moi ? je demande en m'arrêtant à un feu rouge.

J'entends mon ami rigoler au bout du fil, puis rajouter :

_T'as décidé de passer dans la cour des grands ? demande-t-il en rigolant.

_Vas te faire foutre Mat'. C'est mon putain de paternel qui m'a appelé. J'ai besoin de distraction là.

_Merde... il te voulait quoi ?

_J'te demande pas de t'inquiéter pour moi. Je veux juste un nom d'une fille, merde ! je dis.

_OK mec, pas besoin de t'énerver. Pourquoi tu n'irais pas au club ?

Je fronce les sourcils. impossible que j'y aille. Si Roxane se trouve l'à bas, ça ne va pas me plaire. Je ne suis pas d'humeur à la supporter.

_Nan mec, oublie le club.

_Pourquoi ? Elles sont bonnes l'à bas. Et elles savent faire la conversation.

Je fronce une seconde fois les sourcils. La conversation ? Roxane a-t-elle pu descendre de scène pour aller parler à ses potentiels clients ? Sans que je ne puisse l'expliquer, une sensation de colère fait surface, et je sers durement mes doigts autour du volant. Soudainement, une voiture derrière moi klaxonne, et je comprends que je bloque le passage. Le feu est devenu vert. Merde ! Je me dépêche d'accélérer, mais malheureusement celle qui me succédait reste bloquée. Le conducteur s'énerve, et je le vois frapper son volant dans le rétroviseur. Je devrai me sentir coupable, mais cette situation me fait sourire.