Fyctia

Roxane

En poussant la porte de chez moi, j'entends Ayden rigoler derrière moi. Je me retourne, et je le regarde amusée à mon tour.

_Quoi ? je lui demande en souriant.

_Ça fait bizarre de venir ici. Puis... je présume que nous sommes que tous les deux ? demande-t-il en se passant une main dans les cheveux.

Putain je me lasserai jamais de geste.

_Oui, je dis en rigolant. Moi ça ne me fais pas bizarre, c'est pas comme si j'avais seize ans. Je vais sur mes dix-neuf ans, donc ce n'est pas gênant.

Ayden rigole doucement.

_Pourquoi...? Tu t'attendais à ce qu'on fasse notre petite affaire ? dit-il en me suivant dans la cuisine.

Je nous sers deux verres de jus de fruits en haussant les épaules.

_Peut-être, je dis en haussant les épaules.

Ayden rigole et il boit une gorgée de son jus. Je m'apprête à rajouter quelque chose, mais une voix masculine m'interpelle.

_Y'a quelqu'un ? demande-t-elle.

Je tourne ma tête, et Axel arrive dans la cuisine... torse nu. Dès que son regard croise celui de Ayden, ses yeux deviennent noirs. Il n'a pas l'air content de le voir présent ici.

_Tu n'es pas censée être en cours Roxane ? demande ce dernier en ne quittant pas Ayden du regard.

Je me racle la gorge avant de lui répondre :

_Si, mais...

_Elle ne sentait pas bien alors je l'ai ramenée, dit Ayden sous un air fier.

Je me tourne vers lui, et je lui fais comprendre avec mon regard qu'il n'avait pas à parler, mais ce dernier se montre indifférent à ma reproche face au sourire qu'il me lance. Je me retourne alors vers Axel en levant les yeux au ciel.

_Si t'as pu sortir du lycée, c'est que tu n'es pas un gars de sa classe, j'me trompe ? demande Axel.

Je ne comprends pas sa réaction. Ce n'est pas parce qu'on a couché qu'une fois ensemble et que ça été très bien qu'il doit agir de la sorte. Je m'approche alors vers lui, et je le force à baisser son regard vers le mien.

_C'est bon Axel. Laisses-nous.

_Ouais, laisses ta sœur respirer un peu, dit Ayden.

Axel sert les dents et il se plante devant lui.

_Écoutes-moi bien pt'it rigolo au jus d'fruits. J'suis pas son frère donc tu ferais mieux de faire profil bas avec moi. C'est clair ?

Ayden fait la même taille qu'Axel, donc il n'est pas du tout impressionné - même si Axel est vraiment musclé. Le surveillant le toise ce dernier de haut en bas, et il lui dit :

_Si t'es pas son frère t'es qui alors ?

_Je sais pas, t'as qu'à demander à ton plan cul, dit Axel en me pointant du doigts.

Je lui jette un regard désapprobateur, mais ce dernier m'ignore complètement. Je n'en veux pas à Axel de sa remarque déplacée, parce que depuis toute petite il est comme ça - il est obligé de dire des choses vexantes pour ne pas l'être à son tour.

On dirait qu'il n'y a plus que Axel et Ayden dans la pièce. J'aimerais bien les calmer, sauf que je ne sais pas comment, et voir Axel énervé de cette façon m'émoustille. Ayden, lui, s'en fout complètement. Il tient toujours ce petit rictus au coin de ses lèvres. Lui aussi il est vraiment sexy quand il s'y met.

_Je ne l'ai jamais touchée alors retire ce que tu viens de dire, dit Ayden calmement en posant son verre sur la table.

Axel soupire et il se tourne vers moi.

_Je vous laisse tous les deux, dit Axel. A plus tard Bébé, me dit-il en embrassant sensuellement ma joue.

Je ne sais pas pourquoi il exagère autant. Peut-être que son corps est en manque du mien. Quand ses lèvres quittent ma peau, il s'en va à l'étage. Je me tourne vers Ayden.

_Désolée... il est...

_Stupide ? Con...? C'est bon, je te pardonne, dit-il en soupirant et en levant les yeux au ciel.

Je soupire à mon tour, et je lui demande ce qu'il a envie de faire.

_Je vais rentrer chez moi, c'est mieux, dit-il.

Je fronce les sourcils face à sa remarque. Il fini son verre de jus d'un cul sec, et il le repose sur la table. Il se dirige ensuite vers la porte d'entrée. Je me précipite vers lui et je lui attrape les poignets.

_Pourquoi tu réagis comme ça ? je lui demande.

Cette question sonne plus pour moi-même. Pourquoi je réagis comme ça ? Pourquoi ça me dérange qu'il parte ?

_Laisse-moi partir Roxane, dit-il.

Ses yeux regardent droit devant, et ils refusent de se planter les miens. Ses bouclettes remuent lentement à chaque paroles et bordel de merde, j'aimerais tellement passer la main dedans.

_Tu ne serais pas jaloux par hasard ? je lui demande en plissant les yeux.

Ça y'est, j'ai capté son attention. Ses yeux bleus deviennent électriques face à ma remarque.

_Ne redis jamais ça, dit-il en serrant les dents.

Je ne remarque que maintenant qu'il est vraiment très très proche de moi. Ses lèvres ne sont qu'à deux centimètres des miennes. Il essaie de paraître énervé, mais ses yeux trahissent de l'amusement.

_Pourquoi je suis contrainte à redire ça ? (je marque une pause avant de rajouter :) Parce que c'est vrai ?

Il attrape violemment ma taille, et Ayden me colle contre le mur. Ses mains passent de mon bassins à mes poignets, et il les tient fermement au dessus de ma tête. Nos places sont maintenant échangées. Ses yeux bleus me détaillent de la tête au pied, puis ils reviennent se reposer sur les miens.

_Tu m'énerves à toujours vouloir avoir le dernier mot, dit-il d'une voix suave.

_Alors je suppose que nous sommes deux.

Il me sourit et il pose délicatement ses lèves sur mon cou. Sa langue suce délicatement ma peau, et malgré mes tentatives de garder la bouche fermée, un gémissement m'échappe. Il colle alors son bassin contre le mien, et il commence à le bouger lentement.

_Bizarrement, tu ne dis plus rien là, hein ? dit-il d'un rire sensuel.

_S'il te plaît, Ayden...

_Qu'est-ce que tu veux ? demande-t-il en continuant ses mouvements. Dis-moi ce que tu veux.

_Aller chez toi, je dis en me mordant la lèvre.

Soudainement, il arrête tout mouvement, et ses yeux redeviennent en colère. Mais j'ai dis quoi encore ?

_Ayden ? je tente de demander.

Il a tourné la tête, donc je ne vois plus son visage. Je m'approche de lui, et je pose une main dans son dos.

_Désolée si j'ai dis un truc déplacé. Je ne voulais pas.

_A demain Roxane.

Ayden sort de la maison en me bousculant l'épaule, et il claque bien fort la porte derrière lui. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens coupable d'avoir dit quelque chose de mal. Le pire dans cette histoire, c'est que je ne sais même pas ce que j'aurai pu dire de déplacé. C'est peut-être chez lui le problème.