LettersByLetters Dark Love 10 - partie deux

10 - partie deux

_T'es sérieux ? Tu veux dire qu'après qu'il aura fais sa petite affaire, il va me jeter comme une chaussette ? Mais t'inquiète pas pour moi mon coco, je ne m'attache jamais aux garçons. Je les jette moi aussi après avoir fais ma petite affaire. Puis, quelque part, c'est mon métier, donc je n'ai pas tellement le choix.


_T'es en train de me dire que tu voudrais coucher avec lui ? 


Sa voix n'est ni blessée ni colérique. Elle est... normale.


_Non ! Je ne suis pas une prostituée ! Je croyais que tu le savais. En disant "après avoir fait sa petite affaire", je voulais dire, après qu'il sera bien excité, quoi.


Il me regarde étonné par mes propos, mais il ne relève pas. Il passe une main dans ses cheveux et il prend les papiers que le proviseur nous a donnés, puis nous nous mettons au travail.



Ça fait la troisième fois que je donne la mauvaise réponse à un putain d'exercice de maths. Je comprends vraiment rien, bordel! Ayden paraît amusé de la situation, et ça ne fait qu'aggraver mon énervement. 


_Arrête ! Vraiment ça m'énerve! Nan mais sérieux, ça sert à quoi les maths ? A part faire passer pour des merdes ceux qui ne comprennent rien, et à faire passer ceux qui comprennent pour des intello ! 


Ayden ricanne de plus belle.


_Essaies de te concentrer, dit-il.


Je le regarde ahurie.


_Je ne peux pas, par ce que, premièrement, tu te fous de ma gueule, et ça m'énerve, et deuxièmement, ça ne m'intéresse pas. Aucune chance que je me force à me concentrer !


Ayden sourit et s'adosse contre sa chaise en croisant les bras. Je remarque un tatouage que je n'avais jamais vu. C'est une croix noire. Elle est très simple et elle se situe à l'intérieur de son biceps. Il remarque que je l'ai vu, donc il essaie tant bien que mal de la cacher, mais c'est trop tard. Putain pourquoi je n'ai pas vu ce tatouage plus tôt? C'est dans les moments comme ça que je me déteste.


_Arrêtes, me dit-il.


_De quoi ? je demande innocente.


_De me mater.


J'éclate de rire.


_C'est vrai que c'est agréable de te regarder, mais là, je ne te matais pas toi.


_Je sais très bien ce que tu regardais donc je te demande d'arrêter, dit-il irrité.


Sauf que curieuse comme je suis, je ne m'arrête pas là. Je prends son biceps assez musclé dans ma main pour voir le dessin ancré. Sa peau est chaude et agréable. Sauf qu'il se lève de sa chaise brusquement. Ses yeux sont remplis de colère, mais il ne me fait pas peur. Il s'approche alors de moi, et se penche sur mon visage. Son parfum masculin réveille tous mes sens. Une de ses mèches touche mon front, et je relève la tête.


_Arrête-de-vouloir-savoir-ce-qu'est-mon-putain-de-tatouage. C'est clair comme ça ?


J'acquiesce.


_Bien, dit-il fermement, puis il sort de l'accueil. 


Je soupire. Comme sauvée par le gong, la sonnerie qui annonce la fin de l'heure sonne. 


Je rentre dans le bureau du proviseur pour savoir si je peux enfin m'en aller, mais lorsque je pousse la porte, je vois Ayden qui est encore présent dans la pièce.


_Oui Roxane ? demande le proviseur.


Ce dernier a les sourcils froncés, on dirait qu'il est en colère. 


_Je voudrai savoir si je peux m'en aller. 


_Toujours pas. Assieds-toi sur l'une des chaises d'attente de l'accueil, j'ai à te parler. Mais avant, je dois m'occuper de Ayden.


J'acquiesce et je fais ce qu'il m'a demandé. Je croise les bras, et j'ignore les œillades que me lance Laurie. Elle me fait chier, elle!  En attendant, je détaille la pièce : Deux ordinateurs qui se trouvent derrière des petits murets dégueulasses peints en une couleur verdâtre. (Laurie est derrière un des deux objets électroniques), des photos de notre lycée de merde décorent les murs peints en jaune pisse. (si on peut appeler ça décorer.) 


_Roxane, tu peux venir, dit le proviseur en ouvrant la porte.


Je remarque que Ayden en ressort énervé. Sa marche est précipitée et dure. Il passe alors une main dans ses cheveux et il soupire. Il pousse la porte d'entrée et disparaît dans l'air frais.


_Roxane ? me reprend le directeur.


_Ah oui, pardon.


Je rentre dans son bureau, et je jette un dernier coup d'œil. Laurie s'est précipitée à l'extérieur voir Ayden. Je lève les yeux au ciel face à ce besoin d'attention qu'elle attend d'Ayden - si seulement elle savait à quel point il s'en fout d'elle.


_Assieds-toi, je t'en pris, me dit le directeur.


J'acquiesce, et je m'assieds sur une des chaises occupée dernièrement par Ayden. Je le sais grâce à la chaleur que me procure cette dernière en posant mes fesses dessus.


_Tu as remplis les papiers que ton professeur principal et moi t'avons donnés ?


_Oui. Les voilà.


Je sors une pochette de mon sac. J'ai fais remplir ces papiers ce matin par mon frère. D'ailleurs, il y a toujours ses potes qui logent une fois sur deux chez nous. Ils disent qu'ils viendront me voir danser - sans mon frère bien sûr -, mais ils ne savent pas quand. Je souris quand je me remémore la réaction de mon frangin, il était très énervé. 


_Roxane ? me reprend le proviseur pour la deuxième fois de la journée.


_Oui, désolée. 


_C'est tout réglé, merci de ta venue. Tu sais où faut-il aller pour te rendre dans ta classe ? 


_Oui. Ça fait quatre ans que je suis ici, quand même. 


Il me regarde mal comme pour me montrer que mon comportement n'a pas été correct, mais je m'en branle. Il me fait un mot de retard pour avoir une excuse auprès de mon prof, puis je me lève de la chaise.


_Au revoir, monsieur.


_Au revoir, Roxane.


Je sors de la pièce en prenant soin de refermer la porte sous la demande du directeur. Je traverse le préau pour me rendre en maths. Quand je passe devant les toilettes des hommes, j'aperçois Ayden en train de se rafraîchir le visage. Pourquoi fait-il ça ici? Ils ont des toilettes privés à l'accueil pourtant. Il attrape une serviette à côté, en soupirant un "putain fait chier". Je souris face à sa vulgarité - il me fait penser à moi de temps en temps. Lorsqu'il remarque enfin que je l'observe, il sort des chiottes avec la même marche énervée que tout à l'heure et me souffle :


_Vas en cours, gamine.


Je soupire. Mon côté de ma personnalité qui n'aime pas se faire marcher dessus, lui réplique :


_Vas faire ton boulot, gamin. 


Il se retourne, s'apprête à foncer sur moi, mais il se retient. Il soupire juste, et s'en va. Il se retourne et dit finalement ;


_Tu verras ce soir.


_Tu parles de quoi ?


_Rien en particulier. J'ai juste dis : Tu verras ce soir.


Je soupire et cette fois-ci, c'est moi qui me barre pour aller en maths.

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