JaneSloan-09 Dans le brouillard Le bon moment

Le bon moment

Au plus les mois passaient, au plus je m’éloignais de Noah, et lui devenait de plus en plus oppressant, il demandait toujours plus d’attention, toujours plus d’investissement, et je savais que j’étais incapable de lui donner tout ce qu’il réclamait. Il m’obnubilait souvent et nous nous disputions pratiquement tous les jours. J’avais beau lui expliquer que j’avais besoin d’air, de liberté, qu’un soir en rentrant du travail et après une énième dispute, je lui avais demandé à ce que nous nous séparons. Bien évidemment il avait eu du mal à l’accepter mais il respectait ma décision. Je lui avais expliqué que le fait qu’il ne m’aidait pas beaucoup financièrement cela ne pouvait plus durer, qu’il était devenu trop désinvolte, que j’avais énormément pris sur moi pour la chienne mais que là j’étais arrivée à la limite de ma patience et que j’avais besoin de respirer et de me retrouver enfin seule. Il m’asphyxiait à trop vouloir que je sois à cent pourcent dans cette relation. Je savais que c’était dur pour lui, mais je n’avais pas le choix. Il avait déménagé toutes ces affaires le weekend suivant, et était retourné vivre chez ses parents.


Quand je m’étais retrouvée seule, cela m’avait paru abrupt, je n’étais pas habituée. Il ne cessait pas de m’envoyer des messages les jours suivant en me clamant son amour, auquel je ne répondais pas ou très sèchement. Au bout d’une semaine les messages se faisaient rare, je n’avais pratiquement plus de nouvelle. Puis une semaine supplémentaire s’était encore écoulée et j’avais reçu un nouveau message, qui m’avait fait plaisir, je savais que cela n’était pas logique mais je ressentais un sentiment de manque, et j’avais pris la décision de me remettre avec lui, par ailleurs je ne souhaitais pas qu’il revienne vivre avec moi. Là encore, il redevenait accablant, il souhaitait vivre à nouveau avec moi, il voulait que je redevienne celle que j’étais quand il m’avait rencontré un an et demi auparavant, celle qui croyait en notre amour malgré nos différences. Les disputes recommençaient, il devenait même brusque envers moi, et cela je ne pouvais pas le tolérer. Quelques jours après que nous nous étions remis ensemble, j’avais déjeuné avec Hanna, et elle m’avait fait prendre conscience d’une évidence, qui était que je ne pouvais pas rester avec un homme que je n’aimais pas juste parce qu’il allait être un bon père pour mes futurs enfants. Et ce que je croyais être un manque c’était le fait que je m’étais retrouvée seule, et que j’avais peur de cette solitude mais surtout de ne jamais pouvoir rencontrer quelqu’un à la hauteur de mes attentes.


« Au commencement de notre idylle, quand les personnes de mon entourage me demandaient si notre relation n’était pas un pansement, je répondais négativement, le jour où il m’avait avoué ses sentiments, je lui avais répondu que je l’aimais aussi mais je ne le pensais pas, j’avais été prise au dépourvu et mes mots avaient dépassé mes pensées. Plus les jours, les mois passaient plus je ressentais comme des sentiments envers lui, qui m’avaient fait croire en notre amour. Mais avec le déclin, et avec tous ces événements, je m’étais abrégée du contraire et cela avait bel et bien été une relation pansement. »


Le jour qui avait suivi mon déjeuner avec Hanna, nous étions allés chez ses parents pour que sa sœur puisse me faire les ongles. Ils avaient voulu avoir des explications sur notre relation et surtout sur notre précédente rupture ce qui été tout à fait légitime, mais ils avaient essayé de m’endoctriner, pour que leur fils revienne vivre chez moi. Le soir même nous nous étions encore disputés pour exactement les mêmes raisons, et le lendemain il souhaitait avoir un planning pour nos rendez-vous de la semaine d’après. Cela faisait peut-être un peu clicher, mais ma conversation avec Hanna, celle avec ses parents et surtout nos disputes consécutives, m’avaient fait comprendre que je n’avais plus rien avoir avec Noah, que nous deux ce n’étaient vraiment plus possible. Il avait fallu que j’essai à nouveau pour ne rien regretter et surtout de prendre la bonne décision pour mon bien être et qui devait être radicale. Tous ces bouleversements avaient été la goutte d'eau qui avaient fait déborder le vase.


Le lundi soir au téléphone, je lui expliquais que finalement nous n’avons plus rien à faire ensemble que cela avait été une erreur de s’être remis en couple, que cela m’avait permis de voir si ça en valait la peine et qu’au moins nous avons réessayé.


Je ne souhaitais pas rompre par téléphone, mais les disputes consécutives toute la journée et les actes brusques envers moi devaient cesser définitivement. L’occasion s’était montrée et je l’avais saisie.


A ce moment précis, je savais que je voulais être célibataire, chose que je n’avais pas vécu depuis plusieurs années, mais surtout vivre seule, que c’était un besoin vitale pour que je puisse me reconstruire et la peur de la solitude avait disparu. Et de pouvoir être prête pour un homme qui me correspondra.


Grâce à ma relation avec mon ex-mari Brandon et celle avec Noah, elles m’avaient aidé à savoir ce que je voulais mais surtout ce que je ne voulais plus chez un homme. Je voulais un homme qui savait se gérer et qui n’allait pas vivre au crochet de sa femme, mais aussi un homme qui n’allait pas me rendre folle et qui savait se débrouiller pour les tâches ménagères de la vie courante si je venais à ne pas pouvoir les faire. Quelqu'un entre Brandon et Noah c’était cela que je souhaitais trouver.


Je ne fonctionnais pas vraiment au physique, j’étais portée sur le feeling.

Brandon était grand, maigre, fin, châtain blond, avec des yeux bleus, il s’habillait de façon classe assez BCBG, alors que Noah était un poil plus petit, beaucoup plus costaud en muscle et avait du ventre, celui du buveur de bière mais au stade débutant, des cheveux bruns et bouclés, ainsi qu’une barbe, il avait des yeux verts/bleus, avec un style skateur, il portait des jeans et tee-shirt assez larges et des casquettes en l’envers. Ce qui m’avait plus chez Brandon c’était sa ressemblance avec Matt Pokora, et son coté gentil garçon, alors qu’au contraire chez Noah c’était ses yeux et son coté mauvais garçon qui m’avaient fait craqués. Tous les opposés, même leur caractère, Brandon était colérique toujours au petit soin, mais n’était pas porté sur la conversation, alors que Noah était calme, ouvert à la discussion mais cela aurait été une grosse épreuve de m'entourer.


Peut-être que j’étais trop exigeante et que cet homme n’existait pas. Mais j’espérais quand même le rencontrer.


Le lendemain de ma séparation irrévocable avec Noah, je m’étais inscrite sur un site de rencontre, pas forcément pour me remettre en couple dans l’immédiat mais plutôt pour discuter, voir si je plaisais, je voulais passer le temps, vu que nous étions confinés et que nous ne pouvons pas sortir, il fallait bien trouver une autre alternative.

Et puis au pied de mes trente-trois ans, il fallait bien qu’un jour cela arrive.


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3 commentaires

Emy J. Thys

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Il y a 4 ans

Petit coup de pouce 👍

JaneSloan-09

-

Il y a 4 ans

Merci beaucoup Emy
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