Chaos Ipa Dance with Shadow - Chapitre 13 -

- Chapitre 13 -

Plus je m’approchais des deux imbéciles, plus je pouvais sentir l’air se charger d’électricité et les envies meurtrières me glacer le sang. Godrik avait encore son collier autour du cou, mais dégageait tellement de puissance que j'en fus plus que surprise. Il était tout aussi monstrueux que son frère et cela ne présageait rien de bon.


Ils étaient allés régler leur compte devant Le Butler. Malgré cela, un attroupement d’humains regardait la scène et semblait très amusé par cette dernière. Une dispute entre créatures magiques était toute sauf drôle, surtout quand il s’agissait d’une sorcière, d'un elfe métamorphe et d’un Bort furibonde.


- Tu m’expliques ? Explosa Godrik en secouant le morceau de papier sous le nez de Calliopé.


La jeune femme le regardait avec un sourire malicieux et énerva un peu plus Hunter, qui ne put pas s’empêcher de l’attraper par le colback.


- Tu vas répondre, grogna mon ami en la secouant.


Un rire lugubre raisonna alors. D’un coup d’épaule, la rouquine se libéra et arracha son artefact. Le ciel se voila d'une épaisse brume noire. Un vent puissant se matérialisa et manqua de me faire tomber. Heureusement pour moi, Nicolae eut le réflexe de me rattraper.


- Si Godrik s’énerve plus, commença-t-il en me redressant. On court à la catastrophe.


Plus le vent se levait, plus il brassait de la poussière et rendait la scène difficilement perceptible. C’était le moment ou jamais d’intervenir. En puisant dans mes forces, je traversais la muraille venteuse. Je n’étais plus qu’à quelques mètres d’Hunter et Godrik quand Marius s’interposa.


- Toi, tu restes ici !


Il posa ses énormes mains sur mes épaules et m'immobilisa. Une colère intense irradia dans mon corps, ce n'était vraiment pas le moment. Ma peur laissa place à un élan de courage et sans crier garde, je lui mis un coup de pied bien placé. Marius poussa un couinement des plus pathétique et s'écroula au sol. J'y étais allée un peu fort, certes, mais au moins, il était hors-jeu pendant un petit moment.


- Il va te tuer, siffla Nicolae.

- Il ne sait pas à qui il a affaire, crachais-je.


Je venais de me planter à quelques pas du trio de têtes de mules. L'air était irrespirable, des bourrasques électriques les enveloppaient, et même avec toutes les paroles du monde, jamais ils ne se seraient calmés seuls.


Dans un soupir, je dénouais mes cheveux et jetais un regard à Hunter. Il allait sûrement me crucifier, mais je ne voyais aucune autre solution. Doucement, je levais les bras et appelais les éléments. Il s'agissait d'un sort des plus basiques qui ne demandait pas beaucoup de magie, mais était redoutablement puissant.


- J'en appelle aux quatre ! Chantonnais-je. Venez à moi, apportez-moi votre force !


Le Feu fut le premier à me répondre et se matérialisa en une nuée de lucioles. L'air devint alors sec et une chaleur très agréable entoura mon corps. Je sentis mes pouvoirs se régénérer.


L'Eau apparut quelques secondes plus tard en prenant la forme d'un magnifique martin pécheur. L'oiseau se posa dans mes cheveux et une discrète brise se leva. Elle alla forma un masque à oxygène sur mon visage et me permis de respirer sans trop de mal.


- Qu'est-ce que tu es ? Demanda Nicolae complètement abasourdi par la scène.


Doucement, je me tournais et lui offrais mon plus beau sourire.


- Je te retourne la question...


Trêve de bavardage, il me manquait encore deux éléments pour mettre fin à la chamaillerie. Étrangement, aucun des trois ne semblait avoir perçu ma magie et encore moins prêter d'attention aux esprits déjà présents. Ils allaient avoir une vilaine surprise !


Afin d'accélérer le processus, je me mis à chanter en langue sacrée. L'Air vint aussitôt à moi. La forme qu'il prit me surprit quelque peu, c'était bien la première fois qu'il prenait l'apparence d'une plume.


Il ne restait que la Terre. L'un des éléments le plus capricieux et qui me donnait toujours du fil à retordre.


- Apas*, ordonnais-je.


Sorti de nul part, l'esprit sylvestre vint se loger dans mon cou. À son contact, je sentis mon dos me tirailler. Mais je ne me démontais pas pour autant. Quand on appelait les éléments, il ne fallait à aucun moment montrer de la faiblesse. Un doute et ils se retournaient contre nous.


- Alors c'était toi depuis le début, marmonnais-je en caressant du bout des doigts la tête du petit serpent.


Maintenant, que les quatre étaient avec moi, il ne me restait plus qu'à leur ordonner d'immobiliser tout le monde. J'étais prête, il rien n'aurait dû m'empêcher d'agir, mais une étrange sensation me transperça le cœur. Je me sentais épiée mais impossible de savoir qui ni d'où. Le brouillard de Calliopé était beaucoup trop épais et il était vraiment grand temps que j'intervienne. Malheureusement pour moi, mon acte, qui était pourtant louable, me causerait des problèmes. Je venais de franchir un point de non-retour.


- Arrêtez-les, soufflais-je en pointant du doigt les trois enragés.


En un claquement de doigts, d'énormes lianes vinrent s'enroulaient autour de leur corps. Plus ils se débattaient plus les tentacules exerçaient une pression. S'ils venaient à utiliser de la magie, quelle qu'elle soit, leurs membres se transformeraient lentement en pierre pour une durée d'une heure à une semaine.


Évidemment, seul Hunter comprit et arrêta immédiatement toute hostilité. Je crus même l'entendre m'insulter dans toutes les langues qu'il connaissait. Quant à Calliopé et Godrik, ils allaient devenir très rapidement de magnifiques statues. La sorcière essayait tant bien que mal d'utiliser des sorts d'annulation alors que mon hôte croquait à pleines dents les lianes. Réaction typique d'un lycan, mais également d'un vampire et sans doute d'un Van Helsing.


- Arrête, tu vas finir par te faire mal ! Grognais-je en me plantant devant Godrik.


Je pouvais lire sur son visage autant de surprise que de haine. Heureusement pour moi, il allait avoir tout le temps nécessaire pour se calmer. La pétrification venait d'atteindre son cou, j'allais pouvoir téléporter tout ce beau monde.


- Nípa aranel rauco* ! M'injuria-t-il avant d'être complétement prisonnier de la pierre.


Ses mots eurent l'effet d'un coup de poignard. "Rauco" signifiait une créature puissante, hostile et terrible en langage sacrée. On pouvait également le traduire comme "être maudit".


Ce petit mot avait été pendant très longtemps mon horrible surnom et à l'origine de bien des souffrances. Comment Godrik avait connaissance de ce terme ? Mais surtout, comment se faisait-il qu'il connaissait ma langue maternelle ? Il était vraiment grand temps d'avoir une sérieuse discussion avec la famille Bort.






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Apas : Dans mon histoire, il s'agit du nom sacré de l'esprit de la Terre.


Nípa aranel rauco : Petite princesse maudite.




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2 commentaires

Feline Grey

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Il y a 3 ans

Ah j'adore, l'histoire commence à s'ouvrir ! Des points lumineux s'éclairent ici et là et nous apportent des indices, pourtant, on n'arrive pas à savoir encore vers quoi ils mènent. En plus de ça tu rajoutes de nouveaux questionnements... Bon sang, va-t-on enfin savoir que sont les Bort ? 😛 Je me demande si tu n'as pas créé une créature spéciale et que tu ne nous mets pas sur une fausse piste avec vampires, lycans, Van Helsing etc. Au passage, très belle cette scène avec les éléments.

Solveig Andersen

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Il y a 3 ans

Coup de pouce :) N'hésite pas à passer sur ma story si tu as le temps
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