Fyctia
Désir
Sa chambre ? Pourquoi veut-t-il m’emmener dans sa chambre ? Si je laissais parler mes pensées, je dirais qu’il veut tenter un truc… quelque chose de charnelle avec moi. Car, oui, quand un homme et une femme vont dans une chambre ensemble, en tête à tête, seuls, on sait en général comment cela se termine… et j’admets que l’idée de me retrouver dans les draps de James, nue et blottie contre son corps, m’excite beaucoup, même si j’ai également très peur. Que crains-je ? James semble être aussi tendre qu’un nounours. Mais j’éprouve un respect immense envers lui, quelque chose qui m’empêche d’imaginer que lui et moi pouvons aller plus loin ensemble, que ce soit au niveau sentimental comme charnel. Et j’avoue aussi que, avec lui, je n’ai pas envie que de sexe… j’ai envie d’amour. J’ai honte de dire ça, honte d’admettre que j’ai sûrement des sentiments pour lui, mais c’est la vérité.
En fait… pour tout avouer, Maddy avait raison. Je l’aime, c’est sûr : chaque fois que je le vois mon cœur rate un battement, mon corps tressaille à travers un délice savoureux, mes yeux pétillent tant je suis heureuse d’être à ses côtés. Et, de plus, je ne cesse de penser à lui, de rêver de lui, de fantasmer sur lui… je m’imagine très souvent être dans ses bras, me blottir contre son buste, de humer son odeur virile et d’effleurer la passion avec lui. Très souvent, oui… si ce n’est pour dire tous les soirs.
Néanmoins je tente de refouler mes sentiments, de me convaincre que je ne l’aime pas, car j’ai peur que ce ne soit pas réciproque, j’ai peur de souffrir de cet amour qui ne va que dans un sens, car j’en ai déjà souffert et les maux sont terribles, rongeant notre âme pour créer un vide que l’on ne parvient pas à combler si ce n’est que par les larmes de nos sanglots.
Je pousse un long soupir de désarroi tout en continuant à suivre James qui, avant d’entrer dans la chambre, se tourne vers moi et s’enquit :
- Tout va bien ?
- Oui… oui, je réponds en esquissant un sourire crispé. Juste un peu nerveuse.
- Pourquoi ?
- Je… eh bien, tu m’invites dans ta chambre…
Un silence embarrassant bourdonne entre nous tandis que la musique et la cacophonie des invités continuent à résonner jusqu’ici. Néanmoins un sourire craquant écarte les lèvres charnues de James qui me regarde d’un air tendre. Je ne peux m’empêcher de contempler la beauté de son visage lorsque ses joues sont plissées par cette courbe joyeuse qui renfloue son charme. Je tente de respirer lentement afin de calmer les palpitations qui répandent une douleur en ma poitrine, mais mon souffle saccadé trompe toute l’ardeur qui m’anime.
Avec le dos de son index, il effleure avec beaucoup de délicatesse ma joue bouillante. Je frémis sous sa caresse et ne peux m’empêcher d’esquisser un petit sourire, touchée par sa tendresse que je pourrais savourer durant des heures entières. Il glisse ensuite sa main le long de mon bras, se saisit doucement de ma main, l’enserre dans la sienne et me susurre d’une voix des plus délicieuses :
- Ne t’inquiète pas. Il ne faut pas que tu aies peur.
Peur ? Mais peur de quoi ? Si seulement je savais ce que je craignais réellement ! Et lui qui m’emmène jusqu’à sa chambre, il n’a pas l’air d’être nerveux, ou bien il cache très bien la tension qui le ronge.
- Viens, me murmure-t-il en me tirant avec lui.
J’opine sans rien dire. Il se tourne vers la porte et enclenche la poignée qui grince sous son mouvement lent. Mon cœur bat de plus en plus vite, un vertige me dévore de plus belle et une sueur froide contraste avec la chaleur qui émane de mon corps.
Nous entrons dans la pièce où une douce odeur de violette vient ravir mes sens. James allume la lumière : une magnifique pièce, aux couleurs ambrées, rouges, ors et ocres, apparaît sous les étincelles jaunâtres du lustre en cristal. Un lit majestueux, aux draps en velours rouge et orné de rideaux semi-opaques blancs qui dissimulent les coussins qui semblent douillet, occupe une grande partie de la chambre. Un placard en bois bistre et verni fait face à la couche, un bureau de la même matière est situé à quelques pas de ce dernier et est couronné d’un grand bouquet de fleurs blanches, rouges, roses et violettes. Près du lit, deux tables de chevet en verre, ornées de bordures dorées, ainsi qu’une statuette d’ange en ce qui semble être de la céramique. Une chambre au luxe évident, ça c’est sûr.
Nous nous engouffrons un peu plus vers le centre de la salle, nos chaussures posées sur un tapis somptueux aux arabesques fleuries marrons, noirs, ors et ocres. Je prends un temps pour contempler la beauté de cette pièce avant de constater que James me fait face et esquisse un petit sourire charmeur. Je remarque également que nous n’avons plus nos masques sur le visage et que nous avions traversé la salle du bal sans ces derniers : tout le monde a pu nous voir sans…
Et zut…
Néanmoins James ne semble pas être perturbé par cela, vu comment il me fixe du regard, et j’admets que ses yeux remplis d’ardeur est un délice à observer… si c’est bien de l’ardeur.
Il s’approche doucement de moi, les commissures toujours courbées par son sourire qui me fait fondre. Ses yeux noisette semblent s’assombrir sous le peu de luminosité qui nous éclaire et ainsi laisser place à un noir ténébreux qui me fait trembler d’envie. Sa peau hâlée entre en parfaite osmose avec l’ambiance rouge et chaleureuse de la pièce : je désire la caresser, la toucher, déguster la fièvre qui dégage de son corps que j’espère excité. Ah ! Mais à quoi je pense ? Mes pensées sont rongées par des envies libidineuses : je voulais de l’amour, moi ! Mais il m’émoustille, il m’excite : son regard de braise happe mon esprit d’une vague voluptueuse, son sourire ravage mon âme, ses mains, qui se posent délicatement sur ma taille, me font frémir et grandir le désir qui m’emporte.
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LikeAMartian
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Il y a 8 ans