Landry Dance of the Masquerade Chemin étoilé

Chemin étoilé

Je ris discrètement, hoche la tête, prends une grande inspiration puis lui réplique avec le sourire toujours gravé sur mes lèvres :

- Oui, je suis vraiment désolée.

- M’ouais.

Il plisse son regard et esquisse un semblant d’air de mépris. Je ris à nouveau – on peut dire que je suis bon public ! Il est adorable, ça c’est sûr, et c’est grâce à lui et à ses taquineries que je parviens à oublier les maux de ma semaine. Qui penserait qu’un homme aussi beau que lui, aussi élégant, riche et imposant, serait doté de tant d’humour ? C’est l’homme parfait, c’est sûr ! Trop parfait pour que je puisse me permettre de craquer sur lui…

Il me tend son bras, attendant certainement que je m’en saisisse avec le mien pour s’avancer vers le centre de la salle ensemble. Un grand sourire écarte ses lèvres et efface petit à petit la colère qui durcissait ses traits. Je reste figée face à lui, face à son charme : il est vrai qu’il ne me laisse pas indifférente… ah ! Vicky, calme-toi. Ce mec est le beau gosse de la ville, je ne peux pas me permettre de l’aimer… juste de fantasmer sur lui, comme la plupart de ses groupies.

- Eh bien ? dit-il en me regardant droit dans les yeux. Tu ne veux pas venir danser avec moi ?

- Oh, si !

Je me saisis promptement de son bras. Mon geste était maladroit : j’ai failli lui donner un coup dans le buste… Quand je suis nerveuse, j’ai tendance à ne pas savoir contrôler mes mouvements. Et je passe souvent pour une imbécile… Néanmoins, j’entends James rire discrètement et me dire d’une voix les plus mielleuses :

- Qu’est-ce que tu es mignonne quand tu es maladroite.

Je sens mes joues rosir très rapidement, mes tempes bouillir et mon cœur palpiter de plus belle. Pétrifiée par son compliment, je reste muette et lui réponds par un simple sourire crispé en alternant mon regard entre le sol et ses yeux. Je dois être terriblement laide avec la tête rouge et parée d’embarras…

- Avant qu’on danse, j’aimerais me promener avec toi un peu, dehors, si ça te dit.

- Oh euh… oui, bien sûr, répliqué-je d’une voix tremblante.

Lui, vouloir se promener avec moi, dehors ? C’est bien une première. Il adore danser – c’est un ancien danseur de danse classique et gymnaste – et savoir qu’il veut se promener avec moi plutôt que de valser est pour moi un grand privilège… un très grand même. Mais pourquoi veut-t-il déambuler à l’extérieur, dans la nuit couvée par les étoiles et perturbée par les rayons parasites de la ville ? Et pourquoi avec moi ? J’admets que je suis toute excitée mais je reste tout de même intriguée par sa proposition.

- Viens, suis-moi, me dit-il presque à voix basse, comme si notre promenade devait rester secrète.

Je hoche la tête en signe de réponse. Il me tire doucement par le bras et je le suis avec un petit sourire sur les lèvres. Nous longeons les côtés de la salle, serpentant entre les belles personnes qui mangent et discutent, et parvenons à atteindre un des couloirs qui mènent vers la grande terrasse de la villa de James. Le corridor est sombre, seulement éclairé par la lumière argentée de la lune ainsi que les quelques étincelles émanées de la ville. Nous atteignons la porte-fenêtre et James l’ouvre sans plus attendre afin que nous puissions accéder à l’extérieur, que je n’avais jamais vu jusqu’ici. Dehors, lorsque ma chaussure claque sur le carreau de pierre qui orne la terrasse, mes yeux scintillent tant je suis époustouflée par la beauté du jardin de James. Je reste un moment figée, contemplant les roses qui entourent les poteaux retenant l’abris des lieux, les buissons et les nombreuses fleurs qui forment un jardin japonais autour d’un petit lac à l’eau transparente, le chemin en pierre qui mène de la terrasse jusqu’à un lieu de rencontre où sont installés des bancs, emmitouflé parmi des arbres de cerisier qui caressent la verdure avec ses pluies de pétales roses. On en oublie même les lumières parasites et ternes de la ville pour s’émerveiller de la lumière d’argent de la lune qui s’étire du lac jusqu’aux plus profondes beautés de ces horizons fleuris.

- C’est… magnifique, dis-je d’une voix douce.

- Oui, j’apporte une grande importance à mon jardin.

- Je vois ça.

- Viens.

Il me tire à nouveau avec lui. Nous descendons les petits escaliers qui nous permettent d’accéder au jardin et nous dirigeons vers le lieu de rencontre, qui est à peine éclairé de petites boules blanches semblant se fondre dans le décor.

- Installe-toi, me dit-il sur un ton mielleux en me présentant un des bancs vernis.

J’opine puis m’assoie en me libérant de son emprise. Il s’installe aussitôt à côté de moi ; à peine deux centimètres séparent nos épaules. Mon cœur tambourine à nouveau dans ma poitrine quand je constate qu’il est très proche de moi…

De là où nous sommes, nous avons une belle vue sur le lac qui reflète les couleurs vives des fleurs ainsi que la verdure qui danse sous la brise légère. Je savoure par ailleurs ce vent qui effleure ma peau frémissante, sentant mon esprit s’alléger et se libérer de toute tension.

James enlève son masque et me dévoile tout son visage et, même si j’ai déjà eu l’occasion de le voir sans son masque, il me fait toujours autant craquer… car, il faut l’avouer, quand sa figure est dissimulée derrière du velours ou bien du tissu cela obstrue son regard qui est pourtant intensément charmant. Ses yeux se rivent vers le lac tandis que je reste figée, admirant sa beauté sans pareil.

- Enlève ton masque, m’ordonne-t-il d’une voix tendre. J’ai envie de mieux voir ton regard.

Je hoche la tête et exécute à ses ordres en enlevant mon masque doré. Il tourne ensuite sa tête vers la mienne : nous nous regardons droit dans les yeux. Mon cœur bat de plus en plus vite dans ma poitrine. J’ai envie de l’embrasser, là, tout de suite, de goûter à ses lèvres charnues et de l’étreindre, de sentir sa chaleur, de humer son odeur… La tension est palpitante entre nous et seul le chant de la nuit brise le silence par sa mélodie étoilée. Je tente de respirer lentement afin de garder mon calme et de ne pas me laisser ronger par le vertige. Il est à quelques petits centimètres de moi, nos lèvres sont prêtes à se rencontrer, nos corps partagent presque une même chaleur, un même effluve de délice…

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4 commentaires

Sana Taylor

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Il y a 8 ans

Encore un superbe chapitre! Franchement, je n'ai rien à dire tellement c'est parfait! J'adore comment tu fais Victoria, c'est si... vrai!

WhiteAir

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Il y a 8 ans

C'est magnifique ! J'adore la façon dont tu écris les descriptions, c'est beau, tendre, poétique... et le contexte de la masquarade en rajoute !

Landry

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Il y a 8 ans

Hihi, merci beaucoup, ça me fait plaisir ❤

LikeAMartian

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Il y a 8 ans

Toujours aussi poétique et bien écrit *o*
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