Fyctia
Ch. 16 : Fiende
Au royaume de Fiende, le roi observait comme à son habitude l’entraînement matinal de son fils. Le prince, lui, combattait à l’épée dans l’arène face à son maître depuis tout petit. Esquivant le plus souvent, il attendait le moment de frapper. C’est alors que l’homme d’en face pris de l’élan, s’apprêtant à frapper le garçon de son arme. Celui-ci y vit une occasion et évitant avec agilité le coup d’épée, il para l’attaque faisant perdre l’équilibre à son adversaire. Son maître tomba au sol et le prince récupéra sans mal son armement, l’affichant au-dessus de lui tel un trophée. Une fois qu’il fut assuré d’être vu de son père, il posa l’arme pour aider le combattant à se relever.
– Merci beaucoup mon maître pour ce beau combat.
– Ne m’appelle pas comme ça, voyons. Il y a bien longtemps déjà que tu me surpasses, c’est toi le maître désormais.
– Vous être trop humble, maître.
Les deux hommes souriaient dans leur discussion, quand des applaudissements lents et calculés se firent entendre.
Le roi, richement parut de multiplement médailles et ornements, apparu dans l’arène un sourire mauvais sur le visage.
– Bien mon fils, tu as parfaitement réussi à être plus nul que d’habitude.
– Mais père…
– Pas de père qui tienne !! As-tu vu ta façon de te tenir pendant le combat, elle était affreuse ! De plus, combien de fois t’ai-je dit de toujours garder un œil sur ton adversaire, même s’il est au sol. On ne sait pas quel coup il pourrait préparer.
– Ce n’était qu’un entraînement !
– Et alors, tâche de travailler davantage et de corriger cette mauvaise habitude que tu as, tu es beaucoup trop gentil dans ta façon de combattre.
– Bien père.
Le prince se plia devant le roi pour le saluer et celui-ci s’éloigna vers le château. Lorsqu’il se redressa, regardant son père de dos, le jeune homme poussa un soupir, ne voulant que les félicitations de son père.
– Ne vous en faites pas prince Manfred, si votre père est aussi dur, c’est parce qu’il s’inquiète pour vous.
– Merci maître, je ferais mieux d’y aller.
Le prince s’était désormais changé, ayant revêtu ces vêtements princiers. Il se dirigeait activement vers le bureau de son père, où il l’avait fait convier. Devant la porte, il prit une grande inspiration avant de frapper timidement, attendant l’autorisation du roi pour ouvrir.
– Entre mon fils !
Manfred, poussa la porte devant l’autorisation de son père. Il découvrit alors celui-ci installé derrière son bureau sur un imposant siège. À ses côtés, se tenait un homme, son second, qui tenait à sa main un rouleau soigneusement scellé d’un seau que le prince reconnu presque aussitôt.
– Rebonjour père, vous m’avez fait demander ?
– Oui, mon second vient de m’apporter un courrier venant du royaume de Sliaz.
– Serait-ce la réponse à votre précédente requête ?
– Il me semble, je ne l’ai point encore lu, je voulais t’attendre pour cela.
Le roi fit alors un geste de sa main et son second, à l’aide d’un outil, ouvrit délicatement le courrier pour le dérouler et en dévoiler le contenu.
– Lisez-le je vous prie, ordonna le roi.
« Cher roi Björn,
Je vous délivre cette missive suite à votre précédent courrier. Je vous remercie de tout l’intérêt que vous me portez, vos félicitations me font trop d’honneur et me touchent énormément. Il est vrai que ma mère était connue pour sa grande beauté, mais c’était avant tout une grande meneuse et une dirigeante appliquer, ce que vous avez omis dans votre lettre. J’espère et je pense tenir d’elle, ayant tout du moins des compétences suffisantes de diriger un royaume.
Tout comme vous, je me considère comme une bonne reine, digne de régner sur mon peuple, et c’est pour cela que j’accepte votre invitation. Cependant, et je présume que vous pouvez le comprendre, j’aimerais éviter de me rendre jusqu’à votre palais. Comprenez, en tant que toute récente reine, je suis très occupée et un voyage aussi long me ferait perdre un temps précieux à mon règne. Aussi, comme je suis certaine que vous êtes également très occupé, je vous propose de nous voir au palais de la vallée Nord à Sliaz, mais non loin de la frontière de Fiende.
Je vous offre de vous envoyer une escorte ainsi qu’une voiture et un bateau afin de vous rendre au château à nos frais et ceux paisiblement grâce au fleuve Deus. Je veux tout autant que vous esquiver la guerre et suis impatiente de connaître votre proposition. Bien sûr, faut-il encore fixer une date pour cette rencontre. Que dites-vous de faire cela dans deux semaines ? Ainsi vous auriez le temps de vous préparer avant le voyage jusqu’au château.
Bien à vous
La reine Erika Arnhild de la famille Onfroy du royaume de Sliaz. »
Dès que la lettre fut fini, un grand éclat de rire se fis entendre dans toute la pièce. Ce rire appartenait au roi, et il exprimait un amusement malsain de la situation.
– Cette petite reine m’a l’air beaucoup plus maligne que je le croyais. Toute cette histoire s’assure d’être beaucoup plus amusante que je le prévoyais.
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