Fyctia
Chapitre 6.1
- Tu vas nous faire l'honneur de commencer. Tu devrais être honorée d'initier notre nouveau concept, avait dit l'un des gardes en me trainant à travers de sombres couloirs semblables aux parois d'une grotte.
Je ne savais pas à ce moment-là quel était ce nouveau concept mais je sentais que ce ne serait pas quelque chose qui me plairait et ce fut le cas.
On m'avait jeté dans une sorte d'arène, le sol était en sable et en forme de cercle. Des tribunes surélevées faisaient office de limite et tous les premiers étages comprenaient une série d'archers près à décocher une flèche dans la seconde s'il arrivait quelque chose. Il y avait en face de moi des barreaux qui bloquaient l'accès à quelque chose mais n'étant pas éclairé, je n'avais pas pu voir l'intérieur.
Un homme s'était tenu au milieu et lorsqu'il avait levé le bras, le silence s'était fait immédiatement et il avait pu prendre la parole.
- Bonjour à tous et à toutes! Nous sommes ravis de tous vous recevoir pour ce tout nouveau concept! Nous avons voulu innover en répondant à une question que beaucoup d'entre nous se sont posés: qui de l'animal ou du monstre est le plus fort? s'était-il écrié sous les acclamations des spectateurs.
Mon sang s'était glacé quand j'avais compris petit à petit ce qui allait se passer dans les prochaines minutes.
- Et pour commencer ces combats, nous accueillons deux espèces rares rien que pour vos yeux! D'un côté, monstres typiques de nos régions mais rares sont celles qui n'ont pas connu le bûcher, mesdames et messieurs, une sorcière et de l'autre, un animal exotique et très rare que l'on surnomme le vent de la mort parce qu'on ne la voit pas arriver, une panthère noire!
La foule avait crié d'excitation face à l'annonce de l'homme.
- Que le combat commence!
À ces mots, le garde m'avait lâchée et était parti en fermant la porte par laquelle il m'avait fait entrée, me laissant sans aucune sortie. Les barreaux s'étaient soulevés au même moment et j'avais pu apercevoir le grand félin dans la pénombre mais elle y était restée tapis et n'avait pas avancé.
À l'époque, mon don avec la nature n'était pas encore très développé mais j'avais compris que cette panthère n'avait pas l'intention de se battre. La foule mécontente avait alors commencé à huer en voyant rien se passer.
J'avais vu l'homme qui avait présenté le combat chuchoter quelques mots à l'oreille d'un garde qui était immédiatement parti.
J'avais regardé ces ignobles personnes avec un regard triomphant, ils n'allaient pas obtenir ce qu'ils voulaient, ni de moi ni de la panthère.
Puis, il y avait eu un petit cri, une sorte de miaulement et la panthère qui était alors couchée s'était immédiatement relevée. Un deuxième semblable au premier avait résonné dans l'arène et la panthère s'était décidée à sortir de son antre et j'avais senti que quelque chose clochait: elle était dans un état de panique.
J'étais donc partie à la recherche de l'origine de ces petits miaulements quand je l'avais enfin trouvée. Le garde qui était parti était revenu et tenait par la peau du cou deux petits félins semblables à la panthère qui se trouvait devant moi. J'avais immédiatement compris qu'elle était la mère de ces deux petits et qu'ils étaient en danger car il menaçait de les jeter de cette hauteur et je doutais qu'ils ne s'en sortent vivants s'il le faisait.
- Attaque la panthère ou il lance les petits! m'avait menacée le présentateur.
Je n'avais pas su quoi faire sur le moment. Attaquer la panthère et risquer ma vie ou refuser et voir ces petits se faire tuer alors que je sentais que la mère implorait mon aide.
- Je... Je ne peux pas faire ça... éclatai-je en sanglots.
À l'époque, je n'avais que treize ans et n'avais pas les pouvoirs et la force mentale que je pouvais avoir maintenant. À la base, je voulais juste être libre et c'était pour cela que j'avais fait ce choix.
- Très bien, lance-les, avait déclaré l'homme.
Le garde s'était exécuté alors que la mère se démenait en-dessous pour trouver un moyen de grimper et de sauver ses petits. Il en avait lancé un premier et j'avais crié d'horreur en le voyant s'écraser près de sa mère. Elle s'était précipité sur lui immédiatement et l'avait léché pour essayer de le réanimer mais le bruit à l'impact n'avait trompé personne et tous savaient qu'il était mort.
Les jappements que la mère avait poussés en essayant de réveiller son petit m'avait fait pleurer de plus belle. Mais elle ne faisait pas attention à son deuxième petit et au moment où le garde l'avait lâché, mes jambes s'étaient mises à bouger toutes seules et je m'étais precipitée pour sauver la vie de la boule de poils.
Je l'avais attrapé de justesse, m'égratignant les genoux et les coudes pour le sauver. Il tremblait et je voyais dans ses yeux jaunes qu'il était effrayé et sous le choc mais il était indemne et c'était le plus important. En me relevant, j'avais pris le temps de l'examiner et quelque chose m'avait immédiatement frappé: il y avait quelque chose chez lui qui m'attirait, je n'avais compris que bien plus tard que son âme et la mienne résonnaient ensemble mais cela, c'était une autre histoire.
Je l'avais serré fort contre ma poitrine dans le but de le réconforter. Sa mère était toujours occupée à lécher son autre petit et n'était pas à s'occuper de lui.
La foule avait continué à huer, déçue du spectacle pour lequel tous ces gens avaient dépensé de l'argent. Le présentateur mécontent avait sifflé et les archers avaient tous encochés une flèche.
Tout avait été très vite, je n'avais pas eu le temps de réfléchir que le deuxième sifflement avait retenti dans l'arène et qu'une pluie de flèche s'était abattue sur nous.
4 commentaires
Morgane Rigan
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Il y a 3 ans
Merixel
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Il y a 3 ans
Aryn.Leaf
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Il y a 3 ans