Fyctia

J'entendis le premier couinement après cinq minutes. Je m'approchais alors du cercle de feu et regardais les six rats s'affoler.

- Je vous ai choisi une forme qui reflète mieux votre âme, ne suis-je pas d'une gentillesse remarquable? Contrairement à certains qui cherchent à me tuer, lançai-je.

Ils couinèrent tous à l'unisson et cela me fit sourire. Ils n'allaient à voir que ce qu'ils méritaient. Qui cherchait à tuer devait s'attendre à sa propre mort.

- Je savais que je te faisais de l'effet! entendis-je alors derrière mon dos.

Je me retournais doucement vers Marco et vis qu'il était réveillé. Il ne se rendait pas compte de la situation dans laquelle il était.

- Je n'ai jamais été l'attaché mais pour toi, ça ne me déplairait pas, me sourit-il.

Je gardais le silence et regardais son corps nu et excité avec dégoût.

- Tu as fait pareil avec les autres, c'est ça? Je savais bien qu'au fond tu n'étais qu'une chatte en chaleur, ricana-t-il.

Ce fut la goutte d'eau qui faisait déborder la marmite et ni une ni deux, il se retrouva avec mon couteau dans l'oreille droite. Il hurla de douleur.

- Tu veux voir tes compagnons? Les voici! m'exclamai-je en attrapant un rat par la queue avant de le redéposer avec les autres.

Je le vis devenir pâle, ce qui contrastait avec le sang carmin qui coulait le long de sa joue.

- Ecoute-moi bien, sale porc, tu vas voir tes camarades se faire tuer un à un devant tes yeux puis ce sera à ton tour, histoire que tu comprennes que tu t'en aies pris à la mauvaise personne avant de mourir.

Je vis dans ses yeux qu'il avait parfaitement compris ce qui allait se passer. Je sifflais alors longuement et Queue-touffue arriva, parfaitement camouflé dans la pénombre et aussi menaçant qu'une panthère noire pouvait l'être. Il vint s'asseoir à mes côtés et j'étendis mon cercle de feu à un périmètre d'environ un kilomètre pour que Queue-touffue puisse s'amuser, je pris soin à ce qu'aucun arbre ne soit touché par mes flammes. Je vis les rats s'échapper sans savoir qu'ils ne pourraient pas aller bien loin.

- Ton repas est servi, mon grand.

Il feula et partit d'un bond à la chasse. Je me retournais vers Marco en sachant que Queue-touffue ferait parfaitement son boulot.

Des larmes perlaient de ses yeux et de la morve coulait de son nez.

- Je t'en supplie, ne me tue pas!

- Je t'avais déjà mis en garde une première fois, tu n'en as pas tenu compte et tu as osé te soulager en me regardant me baigner et puis tu es venu me toucher et tu penses vraiment que je vais t'épargner? ricanai-je.

Je m'approchai de lui et mis sur le poignet de ma dague avant de lui dire:

- Va brûler dans les tréfonds des Enfers!

J'arrachais la dague et il hurla de douleur et de choc en voyant son oreille sur ma dague. Je la jetais immédiatement dans le feu.

- Tu sais, quand on reçoit une dague à ses cinq ans et qu'on reste cloitrer dans une cabane pendant vingt ans, on s'entraine forcément à lancer sa dague. Malheureusement, ça fait un petit moment que je ne me suis pas entrainée. Ca te va si tu es ma cible d'entrainement? Je suis sûre que ça ne te dérange pas.

- Je t'en supplie...

Je me retournai à nouveau vers lui et vis qu'il s'était à nouveau fait dessus.

- Décidément, c'est une manie chez toi de se pisser dessus.

Je lançai la dague sur son oreille gauche et il cria.

- Arrête, s'il te plait!

Je vins récupérer d'un coup sec ma dague et jetai l'oreille gauche dans le feu. Je réitérai avec ses doigts et ses orteils sans jamais en rater un. Il était à bout de souffle et continuait larmoyant de supplier pour sa vie.

- Tu sais, je pense qu'un sale porc comme toi n'as pas besoin de sa queue, déclarai-je en regardant la pointe rouge sang de ma dague.

Ses yeux s'ouvrirent en grand et il s'époumona alors.

- Non! S'il te plait! Tout mais pas ça! J'ai compris la leçon! Je ferai tout ce que tu veux! Je t'en supplie!

Je lui tournai alors le dos.

- Tu serais prêt à tout?

- Oui, à tout! s'empressa-t-il de répondre.

- C'est dommage parce que je n'ai pas besoin de toi.

Je me retournai rapidement et d'un grand mouvement, lançai ma dague qui atterrit droit dans la cible. Je n'avais jamais entendu quelqu'un crier comme ça.

- Je suis contente, je n'ai pas perdu de ma dextérité au lancé de dague. Malheureusement pour toi peut-être, riai-je.

Queue-touffue revint la gueule en sang, je savais que je pouvais lui faire confiance pour faire du bon travail.

- Tu savais que les félins s'attaquaient d'abord à la gorge de leur proie? lui dis-je.

Il était trop occupé à pleurer son sexe pour m'entendre, pathétique.

- Finissons-en. Queue-touffue, ordonnai-je.

Il bondit sur Marco et ses crocs se refermèrent sur son cou dans un bruit sourd. La puissance de la morsure avait décapité Marco.

- Une bonne chose de faite, rentrons.

Je n'avais pas vu le temps passé et le matin s'était déjà levé le temps que nous rentrâmes au campement. J'entendis les gardes paniqués car ils ne nous retrouvaient pas Marco et moi. Je ne pouvais pas les voir car il y avait un brouillard épais.

Nous arrivâmes enfin et je vis leurs yeux s'écarquiller en me voyant rempli de sang. Puis, Queue-touffue vint s'asseoir à côté de moi et lâcha ce qu'il avait en gueule. La tête de Marco roula jusqu'aux pieds de Georges.

- C'est le sort qui attendra le prochain qui essayera de me tuer, les mis-je en garde.