Fyctia
Chapitre 2.1
Il y avait certainement cinq jours de marche pour arriver au rassemblement de la région, autrement dit, une ribambelle de possibilités pour se débarrasser de moi avec d'excellents alibis pour l'Empereur.
J'avais donc prévu une potion d'alerte qui fonctionnait comme un sixième sens. À la moindre intention de meurtre, même la plus infime, j'étais alertée pour pouvoir déjouer la tentative.
J'avais donc un taux de survie assez élevé, sans compter sur Queue-touffue qui pouvait se montrer assez dissuasif pour mes ennemis.
À vrai dire, je ne voyageais jamais autant. Les seuls longs voyages que je pouvais faire étaient ceux que je faisais une fois par an pour rejoindre le palais impérial.
Le fils aîné de l'Empereur était atteint de ce qu'on appelle la fièvre du Troll. Un nom assez particulier pour une maladie extrêmement rare et mortelle, à condition d'avoir une sorcière à disposition. C'était peut-être bien la seule utilité d'une sorcière pour ces gens d'ailleurs. Quoique je pouvais ajouter soldat de l'Empire maintenant.
La fièvre du Troll était la pire chose qu'on pouvait attraper, personne ne la souhaitait même à son pire ennemi. Elle provoquait des hallucinations dûes à une forte fièvre, une dysphonie et dans certains cas, elle pouvait rendre aveugle et sourd. Elle faisait aussi pousser des espèces de furoncles pouvant atteindre la taille d'une pomme, extrêmement douloureux et contenants énormément de pue. Et si par malheur, le furoncle venait à être percé, dix de plus apparaîtraient dans l'heure. Si par contre on le laissait sans traitement, le furoncle durcissait, entraînant de terribles douleurs, comparables à celle d'un membre arraché, et devenait aussi dur que de la pierre. Pour accompagner le tout, elle était incurable et entraînait une mort très lente puisqu'elle survenait quand tout le corps était recouvert de furoncles durcis. S'il y avait bien un point positif, c'était qu'elle ne se transmettait pas et qu'elle n'était que génétique. L'autre point positif plus personnel, c'était que seule une sorcière pouvait donner un traitement pour soulager la douleur. Du moins, jusqu'il y a six mois c'était encore le cas.
Les humains normaux avaient ce qu'ils appelaient: la science. Autrement dit, mon pire ennemi. Cette "science" avait réussi à trouver un traitement permettant d'atténuer les effets et douleurs de la maladie donc plus besoin de la magie et des potions de Madame la sorcière. Sauf que vingt ans plus tôt, Madame la sorcière avait garanti sa sécurité en faisant jurer sur son sang l'Empereur, lui permettant de garder sa tête.
Mais maintenant que je n'avais plus aucune utilité, l'Empereur voulait se débarrasser de moi et pour palier à son interdiction de me tuer, il comptait sur d'autres pour m'éliminer ou sur la guerre.
Après tout, une sorcière qui n'était bonne que pour les potions et qui ne pouvait se servir de la magie uniquement pour brûler ces furoncles ou faire un petit feu n'était pas vraiment une menace. La seule vraie menace était peut-être Queue-touffue mais même si je l'avais rendu accidentellement résistant, il n'était pas à l'épreuve d'une armée.
Heureusement, j'étais intelligente et préparée. Légèrement protégée par des gardes aussi mais je ne me faisais pas d'illusion quant au fait qu'ils fermeraient les yeux si on venait à m'attaquer.
Queue-touffue vint se frotter à moi, sentant probablement que je divaguais trop dans mes pensées et que je devais tout de même rester alerte.
La nuit tomba rapidement et le campement fut rapidement installé. Je vis du coin de l'œil Queue-touffue partir chasser pendant que je tentais de m'endormir. J'avais quand même pris soin de reprendre une potion d'alerte pour éviter que les effets ne s'estompent pendant la nuit.
Je me tournais et me retrouvais face au ciel. Je repensais alors à l'histoire que mon maître me lisait quand j'étais petite. Il était question d'une sorcière à l'élément de feu, comme moi, mais qui était si puissante qu'elle pouvait commander les étoiles et le soleil. Vraiment une histoire d'enfant car aucune sorcière ne pouvait faire cela mais j'aimais rêver parfois et me dire que je pourrais être comme elle un jour.
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Oona Rose
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