Fyctia

Une fois en cours, Michel lui fait passer un petit mot, comme en primaire, sur lequel il a noté l’adresse et le numéro de téléphone d’Alois.

Franz se retourne et contrairement à ses habitudes, il perturbe le cours le temps de chuchoter :

- Vous le connaissez depuis longtemps ?

Michel se penche vers lui d’un air confidentiel, beaucoup moins préoccupé par la bienséance et le respect de l’enseignement.

- Ouais… Il est génial. T’inquiète pas, tu l’as pas vexé, il s’en fout du genre. On l’a rencontré l’année dernière à un tonus. Je crois que le Grand Chambellan de la Pitié vouait se le faire, tu sais, celui qui se tape la prof de stats… Tu viens, alors ? Demain soir ?

- Je ne sais pas. Je ne le connais pas… Et j’ai une série de mesures à terminer au labo.

Franz essaie de se concentrer sur le cours, puis se penche de nouveau vers Michel.

- T’es sûr que c’est un homme ?

- T’es déçu ?

- Il vient d’où ?

- Etats-Unis. Il a grandi là-bas. Son père est un grand ponte de chirurgie reconstructrice, un pionnier, tu vois le genre. Lambeaux libres et composites et tout ça, reconstruction mandibulaire… Du très grand niveau. Du coup Alois s’y connaît en médecine, même si c’est pas son truc. Il pourrait tout faire s’il le voulait, de toutes façons. Riche comme crésus. Tu verras demain, son loft, c’est une tuerie. Ça vaut vraiment le détour.

- Mon cours ne vous intéresse pas ? Aboie le prof devant eux.

Franz se sent soudain à l’étroit dans sa tête. Les yeux noisette poursuivent ses pensées.

- Ho, Michel…

- Tu lâches pas prise, dis-moi !

- Une dernière chose. C’est quoi comme type de soirée ?