Fyctia
Quatrième chapitre (Skylie)
J’ai toujours été plutôt jolie. Avec mes longs cheveux bruns s’étirant sur une couleur caramel et mes yeux marrons en amandes, ce sont surtout ces derniers qui font fondre les garçons, selon mes ex. Je ne suis pas particulièrement mince ni en grand surpoids, seulement avec le manque de sport, j’ai une légère tendance à la mollesse, surtout au niveau de mon ventre et mes jambes, et en réalité, je m’en fiche. J’ai toujours été ce genre de fille à être bien dans sa peau et à user de mes atouts, en particulier lorsque je veux obtenir quelque chose.
Comme en ce moment. Ce garçon qui me fait face serait le candidat idéal pour une nuit de sexe torride et sans engagement. Non seulement il est mignon, je dirais même très beau avec ses boucles brunes, ses yeux tout doux à la golden retriever et sa carrure de sportif canon, mais aussi, je sais que je lui plais.
Je lui lance mon plus beau sourire charmeur, papillonne légèrement du regard, juste assez pour faire briller mes yeux de sirène.
— Ce qu’on s’ennuie, à cette fête ! lançai-je sans ménagement. Je crois que je vais bientôt partir, poursuis-je.
— Déjà ? demande le beau bouclé. Tu viens que d’arriver.
Ah, parce qu’il m’avait déjà repérée ?
Je dépose mon gobelet sur le comptoir du bar et je m’avance doucement en passant une main dans mes cheveux. Ça fait toujours son petit effet, je le vois à son regard qui se baisse pour se river sur ses chaussures et à ses joues qui rougissent encore plus. S’il pouvait se transformer en tomate, je crois que cela se ferait en le temps de le dire.
— Tu pourrais me suivre, dis-je en ne le quittant pas du regard, mes sens de chasseresse activés au maximum. Il y a tant de choses plus divertissantes qu’une simple soirée universitaire.
Je remarque que son corps se raidit, et ce n’est pas ce que je crois. Il relève brièvement son regard vers moi, mal à l’aise et il se triture les doigts avant de me dire un « Non. » catégorique, ce qui me surprend assez pour me faire reculer d’un pas.
Je n’ai jamais été habituée au refus des hommes. Lorsque j’ai compris que la femme avait un pouvoir incommensurable sur l’homme, je me suis toujours arrangée pour avoir une longueur d’avance sur eux, établissant mes propres règles. D’abord, m’assurer de l’attirance d’un homme par ses paroles et surtout, ses gestes. Ensuite, faire les premiers pas, prendre le contrôle en activant les sens de la chasseresse d’hommes en moi. Puis, conclure, de n’importe quelle manière qu’il me satisferait, à ma façon.
Je n’ai pas à faire à un homme que j’aurais facilement à ma merci, comme je l’aurais cru. Son petit jeu de « je suis timide » n’était en fait qu’une façade, je l’avais sous-estimé. Et j’adore cela.
— Je-je veux dire, commence-t-il en bégayant, je ne c-crois pas que c’est une bonne idée.
Les derniers mots sont sortis d’un seul trait. Il passe nerveusement une main dans ses cheveux, puis baisse à nouveau le regard pour le river sur le sol, pour faire changement. Finalement, je crois qu’il est réellement timide. Dommage, je commençais à m’attacher à son pseudo-air de dur à cuir.
— C’est comme tu veux, dis-je nonchalamment et en haussant les épaules, l’air détaché. Tu ne sais pas ce que tu rates.
— Je ne suis pas comme toi, dit-il sèchement comme il avait lancé le « non » plus tôt.
Je reste pantoise, ne sachant pas quoi dire. Puis, je fronce les sourcils, incertaine de ce qu’il avance par ces mots qu’il vient de dire.
— Est-ce que je suis censée comprendre quelque chose ? Ou tu me parles en code secret ?…
Il passe à nouveau une main dans ses cheveux.
— Je n-ne suis pas ce genre de gars, à coucher pour coucher. Tu peux aller voir ailleurs, il y en a d’autres que tu pourras satisfaire, mais pas moi. Je passe mon tour.
Un défi. Ça me plaît encore plus.
C’est à ce moment que je sors l’artillerie lourde : un sourire compréhensif avec en accompagnement le regard à demi teinté d’une dose de « je vois ce que tu veux dire » avant de sortir ma célèbre phrase : « Peut-être que tu le regretteras, mais moi, pas. »
Sauf que je n’ai pas le temps de faire tout cela. Au moment où je commence à esquisser mon sourire compréhensif, le gars me dit :
— Contrairement à toi, je ne couche pas avec tout ce qui bouge.
2 commentaires
wendy thévin
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Il y a un an
Lara Heart
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Il y a un an