Fyctia
Prologue (Partie 3)
Cette abeille jaune qui tient une pinte de bière dans sa main me sourit en bougeant son bras de haut en bas. Je ne suis pas revenue ici depuis ce fameux jour, en réalité j’évite le plus possible ce bar qui me rappelle tant de choses. De bonheurs, de sourires, de rires et d’amour. Je ne veux plus souffrir et pour ça, m’éloigner d’ici est la meilleure chose à faire. Alors, je prends mon courage à deux mains pour courir le plus vite possible jusqu’à chez moi. Je ne reviendrais plus, c’est la dernière fois que je cours dans ses rues, la dernière fois que je regarde cette foutu abeille. En courant de toute mes forces, je ne fais pas attention à la destination ou je me trouve. Moi qui pensais courir chez moi, j’ai fini par m’arrêter devant ce grand portail noir.
Sans que je ne sache pourquoi, j’ouvre cette porte qui grince. Je ne suis pas revenu ici depuis quelques semaines, la peur qui broie mes entrailles quand je m’approche de ce lieu me fait faire demi tour. Aujourd’hui j’avance à travers le chemin de gravier en sachant exactement où je vais. Il n’y a que le silence autour de moi, le vent fait bouger les buissons et les branches des arbres. Un mois, c’est le temps qu’il m'a fallu pour finalement être devant sa pierre tombale.
“Adam Rock
2005 - 2021”
Seul son nom et sa date de naissance sont gravés sur la pierre. Accompagnée d'une photo de lui, qui sourit. Il avait l’air si heureux, son petit grain de beauté près de l'œil, ses dents du bonheur qu’il ne voulait absolument pas modifier. Il avait raison, son sourire était ce qui me plaisait le plus chez lui, ça lui donnait un charme pas commun. Ses yeux verts qui pétillaient de joie et ses fossettes qui me rendaient fou. En regardant le reste de sa tombe, je remarque un cadre avec une photo. Pas n’importe laquelle, un instant mémorable, celle ou on est tous les deux endormis sous le cerisier de chez ses parents. Il adorait cette photo, nos mains entrelacées, ma joue sur son épaule et la sienne qui repose sur mon crâne. Je prend la photo pour la coller contre ma poitrine, mes jambes me lâchent et mes genoux s’écorchent au contact des graviers sur le sol. La douleur n’est rien comparé à celle qui me tue à petit feu de l’intérieur. Les larmes dévalent mes joues et ma gorge me brûle à force de crier à pleins poumons ma détresse.
Des bras encerclent mon torse, je me débat en pensant que le gardien du cimetière veuille que je dégage. La réalité et toute autre, ce n’est autre que ma mère. Son instinct maternel l'a menée jusqu'à moi, elle a ce don de savoir tout ce qu’il se passe à la moindre seconde. Elle me tient fermement contre elle en caressant mes cheveux mouillés. Sa voix me murmure des mots, des phrases qui me rassurent et me calme.
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LiraVedia
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Il y a un an
Karolyn.Sinnervas
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Sarah Mary
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Dystopia_Girl
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Sarah Mary
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Il y a un an