Fyctia
Prologue (Partie 2)
“Il pleut dehors. Les gouttes de pluie s'abattent sur les fenêtres de la chambre, tuant ainsi le silence qui m'entoure depuis maintenant plusieurs heures. Je ne ressens rien, tout devient gris et sans intérêt. Les jours défilent mais la douleur est toujours la même. Intense, insupportable et incontrôlable.
Mon cœur hurle de douleur, face aux sentiments qu'il éprouve.
Mon cœur hurle de douleur, quand on prononce ton nom.
Ma tête souffre quand il entend les échos de ta voix et les images de nos souvenirs.
Je ne peux plus m'endormir seul. Je rêve de ressentir à nouveau tes lèvres sur les miennes. La chaleur de tes bras autour de mon corps. Entendre une dernière fois le son de ta voix qui me murmure à l'oreille des mots que je ne souhaite pas oublier. Mais tu ne pourras plus faire tout ça. Tu ne me regarderas plus dans les yeux, tu ne sentiras plus mon parfum que tu aimes tant et je ne te reverrai plus fouiller dans mon armoire pour me prendre un sweat bien trop grand pour toi.
Si je décide de passer a l'acte, m'en voudrais- tu ? J'attends de te revoir pour te crier de m'avoir abandonné, de m'abîmer un peu plus pour pouvoir te détester. C'est certainement une façon pour moi de t'enlever de ma tête, pour ne plus ressentir cet amour immense qui me consume au fil de ton absence.
Mes larmes coulent sur nos photos, devenant le fantôme de notre passé. Jamais je n'aurai imaginé devoir oublier le plus fort de mes amours.
Celui dont le prénom est encré dans ma chair.
Celui dont il ne faut pas parler.
Celui dont le sujet est coincé entre mes cordes vocales.
J'ai envie de retrouver à nouveau, tes caresses sur ma peau ou tes baisers tendres et amoureux sur mes lèvres. De tes blagues à deux balles qui ne faisaient rire que toi et de ton rire communicatif, un rire si doux à entendre, un rire qui a disparu.
Je sens mon monde s'écrouler à chaque jour qui passe. Et si j'avais su une seule seconde l'impact que tu aurais eu sur ma vie, je ne t'aurais pas souri ce jour-là.
Non, pardon, je ne regrette aucunement de t'avoir rencontré. Je regrette seulement de ne pas avoir vu à quel point je souffre de ton absence.
Je t'aime
Orion.”
Est ce que je me sens mieux ? Non
Est ce que je suis censé aller mieux ? Oui
Je referme le carnet pour le jeter au bout de mon lit puis me lève pour ouvrir mon armoire. J'aimerais être autre part que cette chambre à peine rangée, avec une partie de mes fringues sur la chaise de bureau. Mes livres de cours éparpillés sur le sol près de mon lit et des draps en boule sur le matelas. Cela fait maintenant un mois qu’il est partie loin de moi, que je tente de continuer à vivre et de retrouver la volonté de ne pas me pendre. J'ai trouvé les seules solutions qui m'empêchent de ne pas passer à l'acte.
La première est de me bourrer la gueule dans un des bars du coin, vu l’heure ils sont fermés. Embrumé mon cerveau d’alcool l’empêche de penser et de réfléchir. Quant à mon cœur, j’ai envie de dire que sa rebouche les trous pour quelques heures et enlève le sentiment de tristesse. La seconde est d’aller courir. Ce n’est pas aussi efficace, mais elle permet à mon corps déjà faible de puiser dans ses dernières réserves. De dormir pour le reste de la journée et de le revoir dans mes rêves bien trop réel. J’enfile un short et un t-shirt noir, discretement sans réveiller mes parents de si bon matin je referme la porte de ma chambre. Puis comme un voleur, sur la pointe des pieds avec mes chaussures à la main et mon casque je sors de la maison. Je rejoins l'extérieur en choisissant la playlist qui me permet de courir sans que mon esprit divague. Seulement, quand la porte d'entrée se referme derrière moi et que je descends les marches du perron, mes vêtements me collent à la peau en quelques secondes, mes cheveux dégoulinent sur mon front. Dans un soupir je m’élance à travers les rues inondées et vides, il faut être fou pour courir sous cette averses froide. Ma peau frissonne, j’ai froid mais mes pieds continuent d’avancer de plus en plus rapidement. S'enfonçant parfois dans des flaques qui éclabousse mes membres inférieurs et imprègne le tissu de mes baskets.
Voilà plus d'une heure que je cours à m'en brûler les poumons, la respiration erratique je me penche en avant. Les paumes de mes mains sur mes genoux et la tête baissée pour regarder le sol, je reprends mon souffle. Mes cheveux goutte sur mon visage, la pluie a cessé depuis quelques minutes seulement et je suis trempé jusqu'au os. Une grande inspiration remplit ma poitrine d'air pour me donner le courage de faire le chemin inverse.
Mon corps est à bout de force, cependant je reprends ma course pour rentrer chez moi. En traversant une rue raccourcissant le chemin du retour, ma cadence ralentit. Je connais ses ruelles comme ma poche, elles me rappellent des jours prospères. Là où rien n'avait d’importance, il n’y avait que nous deux et personnes d’autres. On vivait notre idylle sans penser une seule seconde que tout pouvait changer en une fraction de seconde.
10 commentaires
LiraVedia
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Il y a un an
Lulu_K
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Il y a un an
Sarah Mary
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Il y a un an