Fyctia

“ Une âme me poursuit, je sens un regard insistant peser sur moi, mais il n’y a personne. Je suis seul dans ma chambre. Des frissons me parcourent la nuque. Serait-ce le fruit de mon imagination, ou la réalité qui se manifeste ? Un frisson glacial traverse mon cœur et me fait sursauter.” - Jimmy Vernevoy

Orion - 16 ans

2 juillet 2021

Green River - Wyoming

Assis en tailleur contre la tête de lit, mon carnet sur les jambes, je ferme les yeux afin d’écouter la pluie qui tombe depuis ce matin. Le lampadaire près de la fenêtre me serre de lampe pour écrire quand les cauchemars viennent hanter mes nuits. Le tonnerre déchire le ciel et ajoute une fissure de plus à mon cœur. Invisible à l'œil nu, cependant le ressenti est bien là. La douleur est si forte que mes ongles s’enfoncent dans la peau, laissant des traces rougeâtres au niveau de ma poitrine. Sentant les palpitations irrégulières sous la paume de ma main, mon poings frappe mon torse. Je souhaite juste avoir moins mal. Un éclair illumine ma chambre faisant apparaître mon reflet dans le miroir qui se trouve en face de mon lit. Ce qui me déplaît quand je me regarde à travers cette glace, c’est l’image que je renvoie à cet instant. Un homme triste, insomniaque, épuisé. Un homme qui à besoin d’écrire pour se sentir un peu mieux. Un homme qui à les yeux gonflés, rouges et cernées par les milliers de larmes qu’il verse quand il se retrouve seul dans sa chambre. Par les souvenirs qui ne cessent de venir tourmenter son esprit quand son moral est au plus bas.

Il est exactement quatre heures douze du matin, quand je décide enfin de prendre mon stylo coincée entre les pages de mon journal. La dernière fois que je me suis réveillé en plein milieu de la nuit, c’était il y a quatre jours. Ma mère est venue me réconforter, en me disant que tout allait s'arranger. Je sais qu'elle me mentais, l'inquiétude que j'ai perçu dans son regard me la confirmé. Elle essaye de m’aider à aller mieux, mais rien y fait. J’ai perdu une partie de mon âme, il l’a prise avec lui et plus le temps passe, plus mon envie de le rejoindre est présente.

Je note en haut à gauche la date de ce soir. Sans que je ne m’en rende compte, ma main se déplace de gauche à droite et noircit la première page pour passer à la seconde. Je ne suis pas conscient de ce que j’écris et pourtant je continue, en reniflant, essuyant mes larmes avec ma couette. Mon stylo tombe sur le drap et mes yeux lisent les lignes, plusieurs fois en brisant mon cœur un peu plus.