Fyctia

L'inquiétude prend peu à peu toute la place dans mon cerveau.

Affolement.

Anxiété.

Non, je dois rester calme.

Crainte.

Peur.

Respire Nami.

Inspire.

Expire.

Ça se passera bien.

Inspire.

Expire.

Kael sera là.

Inspire.

Expire.

Occupe-toi Nami, tout ira bien.

J'ai beau avoir calmé mon esprit, je ne tiens pas en place. Alors, je m'allonge dans mon lit et je ferme les yeux. Les souvenirs du Roi Lumière fusent derrière mes paupières fermées.

J'ai toujours voulu voir à quoi ressemble le monde au-dessus de nous.

Des étendues vertes partout.

Des plantes immenses à la tige énorme et marron. Je crois que se sont des arbres.

Tout en haut, un tas de minuscules tiges marron est entassé, formant un trou en son centre. Des bruits proviennent de là-haut. Soudain, quelque chose, un animal, arrive. Il vole. Noir de jais, le bec de la même couleur, il s'approche du tas et jette quelque chose dedans. Je ne sais pas ce que c'est, mais ça me remplit d'amour.

— Un nid et une maman oiseaux, intervient une voix.

Je sursaute brutalement. Derrière moi, un homme d'environ 18 000 aubes se tient là. Et il regarde dans ma direction.

— Tu te demandes sûrement qui je suis ainsi que pourquoi je ici ici, continue-t-il. Ceci est ma mémoire. Avant qu'Arcanum ne submerge le Royaume.

— Le Roi Lumière, je murmure. Comment...

— Comment suis-je arrivé ici ? Mon âme vit encore parmi mes souvenirs. J'ai décidé de veiller sur la prochaine ou le prochain Atlante de Lumière. Je suis une apparition du passé, présente uniquement dans ton esprit. Ce paysage à couper le souffle est celui d'En-Haut, ce monde que tu ne visiteras probablement jamais. Les Humains y vivent, sans souvenirs de nous. Mais dis-moi, qui es-tu ? Qui est donc ma descendante de Couleur ?

— Je suis Nami, fille du Roi et de la Reine d'Atlantide.

— Tu es donc une descendante de ma lignée ! Si je ne m'abuse, je suis ton arrière, arrière, arrière, arrière, arrière, arrière, arrière, arrière, arrière,...

— Ça va être long, lui fis-je remarquer. Des millénaires nous séparent.

— Autant que ça ? s'étonne-t-il. Je n'avais pas l'impression qu'il se soit écoulé tant de temps. Mais bon ! J'ai été ravi de faire ta connaissance Nami !

Soudainement, le décor commence à disparaître, lui avec.

— Où allez-vous ? J'ai plein de questions ! Attendez !

— Nous nous reverrons Nami, ne t'en fais pas ! Je veillerai sur ma petite, petite, petite...

Le souvenir se dissout et je me redresse dans mon lit en sursaut. Une partie de moi voudrait y retourner, explorer davantage de souvenirs, voir à quoi ressemble ce monde si lointain, si inaccessible, poser toutes les questions que j'ai sur le bout de la langue. Mais une autre part est contente que ce se soit fini, n'ayant probablement pas supporté des centaines de «petite».

— Mademoiselle, votre frère vous attend en bas avec vos parents pour votre départ, m'informe une Atlante en passant la tête par la porte.