Fyctia

Le lycée Voltaire avait l'avantage d'être proche de la gare SNCF. Elle ne s'en plaignait pas. Pas besoin d'attraper un hypothétique bus en plus.

Le prochain train pour Rambouillet s'affichait à 14h03. Elle s'assit donc dans l'abri du quai, flanquée de son téléphone et de ses écouteurs. Elle lisait. Devenue fan des romans audio durant ses longs transports. Les intrigues habiles de Franck Thilliez la sortaient de son quotidien et l'éloignaient des élèves. Elle les aimait infiniment mais force est de constater qu'ils lui dérobaient la quasi-totalité de son énergie. La plus sympa des collègues de lettres lui serinait : "ça ira mieux dans quelques années lorsque tes cours seront prêts...".

Le train s'avança. Peu de monde à cette heure-ci. Cela la changeait du 6h37 lui permettant d'être à l'heure pour les 8 heures du bahut. Enfin, quand tout va bien ! Elle s'assit en déposant le bardas qui lui sciait l'épaule.

Malgré son intérêt pour le bouquin, elle s'assoupit. Harassée.

Elle avait préféré ne pas déménager pour ne pas se séparer de ses parents pour l'instant. Elle occupait le studio adjacent à la maison ce qui lui apportait une intimité déjà appréciable. Rosario, sa skinny, lui était indispensable. Elle venait d'être malade. Fragile, la bestiole l'inquiétait. Elle l'adorait. Enduire son petit rose de crème était sa passion.

Après une courte sieste, remise aux copies. Dissertations de première et traduction des secondes. Quelques copies satisfaisantes la confortèrent qu'elle ne parlait pas dans le vide.

Un message de son ami Flavie la tira de sa lecture assidue. Etait-elle dispo ce soir ? Un nouveau bar avec concert avait ouvert au centre-ville. Elle répondit par l'affirmative mais seulement pour un petit moment et pas trop tard.

Un grand OKAY lui revint en écho.