Fyctia
Encore lui !
Mais que fait le nom du père de mon enfant dans la liste des employés de l’hôpital ??
Léa et moi mettons quelques minutes à digérer l’information, l’épuisement de la journée intensifiant notre hypersensibilité.
- Lisa, vous saviez que le papa d’Enzo travaillait à l’hôpital Hannouche ? me demande Léa d’un ton réprobateur.
- Bien sûr que non, Léa. Avant que j’apprenne qu’Enzo l’avait retrouvé, je n’avais plus eu le moindre contact avec lui depuis l’université ! Et je pensais qu’il habitait Linz, je n’ai jamais imaginé qu’il puisse travailler à Vienne !
- Bon, en tout cas, c’est une bonne nouvelle, il doit pouvoir nous aider.
- Tu sais bien que je n’ai aucune envie de lui demander quoi que ce soit.
A nouveau, je vois Léa se transformer, se raidir, tendre ses bras le long de son corps et serrer les poings à se faire rentrer les ongles dans la peau. Elle se met à crier :
- Qu’est-ce que vous proposez alors ? Je ne peux pas appeler Karl ! Nous passons toute l’après-midi à faire défiler presque douze mille noms pour enfin en trouver un que nous connaissons ! Et vous voulez que nous laissions tomber ?
- Mais non, mais non, Léa, calme-toi…
- Et qui vous dit que ce n’est pas pour cette raison qu’Enzo a recontacté son père ?
Je n’y avais pas pensé ! Sa remarque me transperce le cœur. Si c’est le cas, alors cela signifie qu’Enzo savait ce qu’il avait fait ? Qu’il menait la même enquête que celle que nous menons maintenant ? Qu’il avait compris que certaines victimes avaient été admises à l’hôpital Hannouche ? Tout cela sans rien me dire ? C’est trop horrible !
Je m’effondre en larmes dans le canapé.
Constatant les dégâts qu’elle avait involontairement provoqués, Léa s’assoit à côté de moi et me prend dans ses bras.
- Je suis désolée Lisa, je ne voulais pas m’énerver. Vous avez raison, nous sommes crevées. Allons nous coucher et nous aviserons demain.
Je mets un petit moment à trouver le sommeil avec toutes ses questions qui tournent dans ma tête mais je finis enfin par m’endormir.
Nous nous retrouvons toutes les deux toutes penaudes devant notre café le lendemain matin.
- Léa, j’ai réfléchi et tu as raison, je vais appeler Manfred.
- Même si je sais ce que ça vous coûte Lisa, je pense que c’est la meilleure solution pour obtenir notre liste si nous ne voulons pas faire appel à Karl.
- J’ai vu sur ton fichier qu’il travaillait au service juridique, j’espère qu’il sera capable de nous trouver cette liste. Ce serait bien la première fois qu’il serait utile à quelque chose.
Léa semble rassurée que nous soyons tombées d’accords. Je la vois regarder son téléphone.
- Lisa, avant que vous ne contactiez Manfred, je vous propose que nous rappelions d’abord Chris.
- Oui, bien sûr, pourquoi ?
- Il m’a laissé un message hier soir. Il me demandait comment ça s’était passé avec Karl et il avait apparemment pensé à quelque chose qui pouvait nous aider dans l’enquête.
Nous le contactons aussitôt et Léa le tient au courant de nos avancées :
- Grâce à Karl, nous avons pu identifier les deux premières victimes et déduire qu’elles avaient toutes été admises à l’hôpital Hannouche le 1er août. Et nous avons découvert hier soir que le papa d’Enzo, Manfred Winkler, était un salarié de l’hôpital !
- C’est quoi ce délire ! Et bien sûr, vous pensez qu’il y a un lien ?
- Non, pas forcément… En tout cas, nous n’avons pas d’éléments qui nous l’indiquerait. Ce que nous espérons surtout, c’est que Manfred va nous aider à obtenir la liste de tous les patients admis le 1er août.
- OK ! Bravo, vous vous débrouillez très bien. Je suis désolé de ne pas pouvoir vous aider plus, mais ma vie est assez compliquée en ce moment.
Léa semble troublée par cette révélation :
- Ah, tu veux en parler ?
- Non, je te raconterai plus tard, ta priorité doit rester Enzo. Cependant, j’ai pensé à quelque chose qui pourrait vous aider mais c’est très limite.
Nous nous regardons interrogatives avec Léa, même si j’ai l’impression que plus rien ne pourrait me surprendre.
- Voilà, si vous devez identifier des personnes qui auraient touché une grosse somme d’argent à la suite du décès d’un de leurs proches, il y a une application qui fait cela assez bien mais elle est illégale : FraudGPT.
- Quoi ! Tu plaisantes, j’ai lu les pires trucs sur ce FraudGPT !
- Et c’est malheureusement certainement vrai. Mais c’est un des rares moteurs d’IA capable d’aller scanner les comptes bancaires et tu avoueras que ce que vous faîtes avec Karl n’est pas tout à fait légal non plus…
Léa ne sait plus quoi répondre. N’ayant jamais entendu parler de ce FraudGPT et ne voulant éliminer aucun moyen de sauver Enzo, j’essaye d’en savoir plus.
- Chris, c’est Lisa et comment nous pourrions l’utiliser FraudGPT ?
- Il faut vous connecter sur le dark web et par exemple lui donner l’identité d’une des victimes en lui demandant de retrouver les personnes en lien avec elle et d’accéder à leurs comptes bancaires pour détecter tout versement de plus de cent mille euros.
- Ah et ce n’est pas plus compliqué que cela ?
- Après bien sûr, vous pouvez faire des prompts beaucoup plus sophistiqués.
Autant je sais maintenant ce qu’est le dark web et j’attends d’ailleurs toujours que plancko me recontacte, autant je n’ai aucune idée de ce qu’est un prompt ?
Mais apparemment Léa semble connaître car elle conclut la conversation.
- Merci pour l’idée Chris, nous allons privilégier la piste de Manfred sur laquelle nous sommes maintenant et nous utiliserons FraudGPT si nous sommes bloquées.
- Ok, juste une dernière chose. N’en parlez surtout pas à Karl, s’il savait que je vous conseille ce type d’outils, il me tuerait !
22 commentaires
alsid_murphy
-
Il y a 17 heures
Leo Degal
-
Il y a 19 jours
Nicolasm59
-
Il y a 19 jours
Océane Ginot
-
Il y a un mois
Nicolasm59
-
Il y a un mois
Catherine Domin
-
Il y a un mois
Nicolasm59
-
Il y a un mois
Amphitrite
-
Il y a un mois