Fyctia
L'uppercut
Je retrouve Léa en sortant de chez Madame Dietrich et elle me propose que nous allions chez elle pour que je lui raconte tout. Je ne sais pas si c’est le fait qu’elle ait le même âge que mon fils mais ça me rend forte d’être avec elle.
Elle habite dans un petit appartement pas très loin de Welthandelplatz. Ce n’est pas du tout le même quartier que celui de Martha. C’est un quartier beaucoup plus jeune car proche de l’université dans lequel Léa a préféré rester après ses études. L’université de Vienne est une des plus anciennes d’Europe mais la plupart des bâtiments sont très modernes !
Sur le chemin, je suis partagé entre l’excitation de cette nouvelle piste et l’épuisement accumulé depuis des semaines à essayer de comprendre ce qui s’est passé.
Je lui raconte tout ce que m’a dit Madame Dietrich pendant qu’elle me sert un bon thé et je lui montre la photo avec les cinq codes d’identifiant des victimes.
- Tu saurais m’aider à retrouver qui se cache derrière ses codes ?
- Chris a un ami expert en cybersécurité qui pourrait peut-être nous aider.
Je ne sais pas si c’est le fait de se poser en milieu d’après-midi après avoir marché toute la journée ou le thé que m’a servi Léa mais je ressens une forte fatigue.
- Ce serait formidable, je t’envoie la photo et tu me tiens au courant dès que tu as du neuf ?
- Vous ne voulez pas savoir maintenant ?
- Si, bien sûr mais je ne veux pas te déranger et je ne voudrais pas reprendre un train trop tard pour Vienne. Je ne veux pas me retrouver à la gare de Linz dans le noir.
L’expression dans le regard de Léa change.
- Vous pouvez dormir ici Lisa, mon canapé fait lit.
- Non, c’est gentil Léa mais je n’ai pas pris d’affaires, je n’avais pas prévu de passer la nuit ici.
Léa se met à me fixer et les larmes commencent à mouiller ses yeux. Elle se raidit, plaque les bras le long de son corps et serre les poings.
Je suis tellement surprise par son changement de comportement que j’en reste sans voix.
Elle reprend avec un ton sec et déterminé :
- Lisa, vous avez assez d’argent pour payer l’hôpital d’Enzo ?
- Non, bien sûr que non, tu le sais bien.
Et elle explose tout d'un coup !
- Alors, il va falloir vous bouger Lisa car vendredi prochain Enzo sera dans le coma depuis trois mois. Et soit vous avez réussi à le réveiller, soit vous avez de quoi payer pour qu’ils le gardent, soit ils le débrancheront !
L’uppercut ! Je m’affale dans le canapé complétement sonnée.
Elle a raison. Martha, Manfred, le dark web, Madame Dietrich, Herbert, j’avais complétement perdu la notion du temps avec toutes ses émotions.
Je me mets à trembler. Je ne contrôle plus mon corps. Mais Léa reste devant moi plus autoritaire que jamais.
- Je suis désolée d’avoir été aussi agressive mais je pense que vous venez de réaliser enfin qu’il n’y a plus une minute à perdre Lisa ?
- Oui, oui, c’est vrai dis-je en tremblotant.
- Donc, vos affaires, votre train… Et tout le reste, on s’en fout.
- Oui, c’est vrai…
- Je vous prêterai des vêtements.
- D’accord…
- Vous allez poser la semaine en congés.
- Ok…
- Je vais poser la semaine en congés.
- Si tu peux ?
- Et nous n’arrêterons pas tant que nous n’aurons pas trouvé ce qui a mis Enzo dans le coma et comment le réveiller !
13 commentaires
alsid_murphy
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Il y a 17 heures
Leo Degal
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Il y a 23 jours
Lune34
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Il y a un mois
Nicolasm59
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Il y a un mois
Blanche de Saint-Cyr
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Il y a un mois
Nicolasm59
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Il y a un mois
Dine79
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Il y a 2 mois
Vana Aim
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Il y a 2 mois