Fyctia
White Hat
Je suis encore sur le canapé en train de prendre conscience qu’il me reste à peine une semaine pour sauver Enzo alors que Léa est déjà passée à l’action et appelle Chris.
- Chris, tu as gardé le contact avec ton pote hacker éthique, nous allons en avoir besoin pour Enzo ?
Et Léa lui raconte toute l’histoire et notre volonté de retrouver les proches des cinq victimes pour identifier le responsable de l’état d’Enzo.
- J’ai justement eu des nouvelles de Karl récemment et il habite à Vienne lui aussi.
- Nous avons besoin d’aller le voir rapidement !
- J’ai l’impression qu’il est connecté sur les réseaux, il doit être chez lui. Je le préviens de votre arrivée.
Léa me secoue et nous nous mettons en route vers le domicile de Karl. Sur le chemin, elle tente de m’expliquer ce qu’est un hacker éthique, un « white hat ». Une sorte de pirate informatique qui a quitté le côté obscur et qui aide maintenant les entreprises à se protéger des cyberattaques. Je ne suis pas certaine d’avoir tout compris mais tant qu’il peut nous aider ?
Léa reçoit un message de Chris qui nous annonce que Karl préfère nous rencontrer dans un lieu public. Il nous a donné rendez-vous dans un bar au centre-ville. Nous voilà donc obligées de faire demi-tour pour le rejoindre.
Nous retrouvons Karl au fond du bar dans une ambiance discrète et tamisée. Si la situation n’était pas aussi dramatique, j’aurais l’impression d’être dans un film d’espionnage.
Léa m’avait demandé de la laisser parler car Karl ne serait certainement pas si facile que ça à convaincre. C’est un « repenti » maintenant, il n’a aucune raison de commettre un acte délictueux.
- Merci d’accepter de nous voir aussi rapidement Karl, commence Léa.
- Chris m’a dit que c’était une question de vie ou de mort, j’espère qu’il ne s’est pas foutu de moi !
- Non, non, je te rassure. Mon ami Enzo, qui est le fils de Lisa, est effectivement entre la vie et la mort dans le coma.
Karl fronce les sourcils et le serveur vient prendre la commande au même moment. Une fois qu’il est parti, Léa rapproche doucement son visage de celui de Karl et baisse la voix :
- Enzo serait lié à des décès suspects de cobayes humains lors de tests cliniques chez Labopharm.
- Qu’est-ce que c’est que ce délire ! s’exclame Karl.
- Chut, sois plus discret. Nous pensons qu’un proche d’une des victimes en sait plus sur ce qui a provoqué le coma d’Enzo, ce qui nous permettrait de le réveiller.
- Elle est hyper tordue votre histoire !
J’ai tellement besoin qu’il nous aide que je ne peux pas m’empêcher d’intervenir.
- Karl, si vous permettez que je vous appelle Karl, mon fils Enzo est dans le coma depuis bientôt trois mois. Nous nous tournons vers vous avec Léa car vous êtes notre dernier espoir.
- Ouh là, doucement, je vous connais à peine ! Qu’est-ce que vous imaginez que je peux faire pour vous ?
Il est visiblement troublé et ne s’attendait pas à ça. Léa en profite pour enchaîner.
- Nous avons réussi à obtenir les identifiants des cinq victimes et nous avons besoin que tu retrouves leur identité dans le système d’information de Labopharm.
- Vous me demandez de m’introduire illégalement dans les serveurs de Labopharm pour dérober des identités ! Pourquoi ne pas demander directement à Labopharm de vous les donner ? Ou à la Police de faire une réquisition ?
Le serveur apporte nos boissons et j’en profite pour jeter un regard complice à Léa lui indiquant que je prends le relais :
- Je suis bien évidemment allé voir la Police Karl mais ils considèrent que le coma d’Enzo est un sujet médical et non criminel. Et quant à Labopharm, nous les suspectons fortement d’avoir une part de responsabilité dans ces cinq décès et de vouloir étouffer l’affaire.
- Et vous voulez que je prenne ce type de risques alors qu’il y a déjà eu cinq morts !
- Karl, Chris m’a dit que tu étais le meilleur pour t’introduire dans l’informatique d’une entreprise sans laisser de trace, insiste Léa. Communique-nous juste ces identités et tu n’entendras plus parler de nous.
Karl réfléchit en sirotant son verre. Léa et moi le fixons avec nos regards éplorés.
- OK, envoie-moi la photo avec les identifiants à ce numéro Léa, comme ça j’aurais ton téléphone. Je regarde cette nuit et je te rappelle demain.
Je suis tellement soulagée qu’il accepte de nous aider ! J’ai l’impression que c’est au moins autant pour obtenir le numéro de Léa que pour aider une pauvre mère éplorée.
Mais peu importe, nous retournons à l’appartement de Léa galvanisées.
Pour ne pas passer la soirée à tourner en rond, nous décidons d’aller regarder sur internet toutes les coupures de presse de juillet 2022 pour essayer de trouver un lien avec Labopharm ou des morts suspectes. Nous finissons par nous écrouler toutes les deux épuisées.
12 commentaires
alsid_murphy
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Il y a 17 heures
Lune34
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Il y a 24 jours
Nicolasm59
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Il y a 24 jours
Vana Aim
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Il y a 2 mois