Fyctia

Je passe toute l’après-midi à essayer de me rappeler ce qu’Enzo a pu me dire sur son stage de fin d’études. Mais rien de précis ne me revient. Déjà, il n’est pas très loquace et en plus je ne comprends souvent pas tout au peu qu’il me raconte !

Je me rends à l’hôpital Kepler après le travail et lui reparle de ce fameux stage, espérant déceler une expression ou un changement sur son visage, mais rien.

A peine rentré chez moi, je regarde les dossiers concernant Enzo dans l’armoire et retrouve assez rapidement la petite pochette concernant son stage de fin d’études. L’intérêt d’avoir un petit appartement bien rangé !

Me sentant trop fatiguée pour tenir une conversation téléphonique avec Martha, je lui fais un SMS :

« Martha. J’ai trouvé le nom de son tuteur, un certain Monsieur Dietrich. Et même son adresse, un numéro de téléphone et un mail. N’en dis pas plus Martha, je l’appelle dès demain. Bonne soirée. »

La réponse ne traîne pas :

« Ah oui s’il te plaît Lisa, c’est une bonne nouvelle ! Tiens-moi vite au courant ! »

J’ai besoin de m’assoir pour me poser un peu. Moi qui trouvais ma vie si calme auparavant, voire parfois monotone, je me sens dépassée. Je n’arrive pas à croire qu’un mystère peut entourer mon fils, que je suis en train d’enquêter sur lui, qu’un mystérieux « plancko » va me contacter sur une messagerie illicite !

Le mercredi midi, j’attends qu’il n’y ait plus personne au cabinet pour appeler Monsieur Dietrich tranquillement :

- Allo ? répond une voix féminine.

- Bonjour, je souhaite parler à Monsieur Dietrich.

- De la part de qui ?

- La maman d’Enzo, un ancien stagiaire de Monsieur Dietrich.

- Je suis désolée, mon mari s’est suicidé l’an dernier…

Je reste sans voix, je ne m’attendais pas du tout à ça :

- Peut-être puis-je vous aider ? demande Madame Dietrich.

- Mon fils est dans le coma et je me demande si ce n’est pas lié à un évènement qui a eu lieu pendant son stage auprès de votre mari.

- Quand a eu lieu son stage ?

- Il s’est terminé il y a un peu plus d’un an.

- Je ne peux pas en parler au téléphone, venez me voir à Vienne si vous voulez en savoir plus. Au revoir, dit-elle en raccrochant sèchement.