Fyctia
Le diagnostic
Le Docteur fixe Lisa dans les yeux avant de reprendre :
- Et il n’y a effectivement aucune trace sur son corps. Si nous voulons avoir un espoir de comprendre ce qui s’est passé, j’ai besoin que vous me racontiez précisément ce qu’il a fait les dernières 24 heures avant que vous ne le découvriez dans cet état.
- La veille, il était allé travailler comme d’habitude et…
- J’ai besoin que vous soyez très précise, quel jour était-ce, que fait-il comme travail, à quelle heure est-il parti ?
Le Docteur prend tout en note avec beaucoup de concentration. Lisa ne s’attendait pas à un tel interrogatoire mais après avoir repris sa respiration pour se calmer, elle continue :
- La veille était un vendredi. Enzo n’habite plus chez moi depuis qu’il travaille à Linz. Mais il est revenu dormir à la maison car il avait une soirée avec ses amis d’enfance Chris et Léa.
- D’accord, où travaille-t-il et que fait-il ?
- Il s’occupe du réseau informatique de la banque CommerzAustria. Ne m’en demandez pas plus, je n’y comprends pas grand-chose.
- Ce n’est pas grave. Est-ce qu’il s’est passé quelque chose de particulier au travail ce jour-là ?
- Pas que je sache. Quand il est passé le soir en coup de vent à la maison pour déposer ses affaires avant d’aller à la soirée, il m’a juste dit que sa journée s’était bien passée. C’est ce qu’il me répond toujours. Mais je l’ai trouvé contrarié. Je l’ai dit à la Police qui a interrogé ses collègues mais ça n’a rien donné.
- Bon, et que s’est-il passé pendant cette soirée, que vous ont dit Chris et Léa ?
- Des banalités : ils sont allés au Pub boire un ou deux verres puis sont allés manger dans une GastHaus qu’ils apprécient.
- Ils n’ont rien remarqué de particulier dans son comportement, il n’a rien dit d’inhabituel, à quelle heure est-il rentré ?
- Je ne m’attendais pas à ce que vous me posiez toutes ces questions, Docteur ! Non, Chris et Léa qui ont aussi été interrogés longuement par la police, ont juste trouvé qu’il regardait souvent son téléphone, inquiet. Et ils sont rentrés un peu avant minuit. Ils ont d’abord raccompagné Léa et sont rentrés ensuite.
- Et Enzo aurait pu faire une mauvaise rencontre sur la route ?
- Non, les parents de Chris habitent à 2 maisons de chez moi, ils sont rentrés ensemble.
Le Docteur Heinrich fait maintenant les cent pas dans son grand bureau avec la mine de quelqu’un qui ne veut pas s’avouer vaincu :
- Et vous ne l’avez pas entendu rentrer et n’avez rien entendu jusqu’à ce que vous pénétriez dans sa chambre le lendemain matin ?
- J’ai l’habitude de me coucher tôt. Quand il sort le soir, je ne dors jamais très bien. C’est idiot parce qu’il est grand maintenant mais c’est comme ça. Quand j’ai entendu la porte vers minuit et que j’ai compris qu’il était rentré, je me suis profondément endormie, j’étais soulagée. Et le lendemain matin, voyant qu’à midi, il n’était toujours pas levé, ce qui ne lui ressemble pas, j’ai voulu aller le réveiller…
- Et quelqu’un aurait pu venir lui rendre visite dans la nuit ?
- La police a inspecté la chambre de fond en comble et ils n’ont trouvé aucune empreinte suspecte sur la porte et la fenêtre qui étaient bien fermées.
- L’agresseur aurait pu porter des gants mais vous auriez certainement vu des traces de lutte. D’ailleurs, il était endormi dans la même position que d’habitude ?
- Oui et non, il était tout habillé et au-dessus de ses couvertures. Ça lui arrive parfois quand il a la flemme de se mettre en pyjama. Ce qui m’a surpris en revanche, c’est qu’il était sur le dos alors qu’il dort sur le ventre d’habitude et que son portable était à côté de sa main.
- Alors qu’il aurait dû être où ?
- Il le met normalement à charger sur sa table de chevet. J’ai d’abord cru que c’était parce qu’il avait vraiment trop bu mais Chris et Léa m’ont assuré qu’ils avaient été raisonnables. Et cela a été confirmé par le test d’alcoolémie fait par la police.
- Comme si c’était un message lu sur son téléphone qui l’avait traumatisé…
- Exactement Docteur ! C’est ce que j’ai dit à la Police mais ils n’ont rien trouvé de particulier sur son téléphone et j’ai regardé rapidement, je n’ai rien vu non plus.
- Et c’était quoi ses derniers messages ?
- Avec Chris et Léa, se disant qu’ils avaient passé une super soirée et qu’ils ne devraient pas attendre aussi longtemps pour recommencer.
Le Docteur retourne s’assoir à son bureau.
- Il existe de rares cas de comas qui peuvent être déclenchés par un choc psychologique mais je n’en ai personnellement jamais rencontré.
- Si c’est un choc psychologique, il n’y a donc aucun risque à le réveiller ?
- Rien n’est moins sûr et nous n’avons pas la preuve que ce soit un choc psychologique
- Qu’est-ce que cela pourrait être d’autre ?
- Des microlésions ou encéphalites, indétectables au scanner. Pour en être certain, il faudrait lui ouvrir le crâne mais l’opération risquerait de le tuer.
- Mais qu’est-ce que je vais faire Docteur ?
- Je suis désolé Madame, je ne peux prendre aucun risque. Revenez si vous avez des éléments nouveaux mais sans un diagnostic clair, je ne prendrai aucune décision.
41 commentaires
alsid_murphy
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Il y a 16 heures
Leo Degal
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Il y a un mois
Nicolasm59
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Il y a un mois
Krissa Danos
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Péridot3027
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Bedite
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Lune34
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Naelly2023
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Ama12
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Il y a 2 mois
Nicolasm59
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Il y a 2 mois