Fyctia
Lisa
Lisa Gruber avait retrouvé son fils Enzo, âgé de 25 ans, inanimé dans son lit un samedi matin. Quand le médecin avait conclu à un coma sans cause visible, elle s’était adressée à plusieurs spécialistes de l’hôpital mais aucun n’avait pu déterminer la cause et la façon de le réveiller. Et c’est là qu’elle avait entendu parler du Docteur Heinrich. Elle avait mis 2 mois à obtenir un rendez-vous avec lui, ce qui n’a aucun sens quand tous vous disent que les chances de sortie d’un coma s’effondrent après le premier mois. Mais elle n’avait pas eu le choix. Et elle était partie tôt ce mercredi matin de sa ville d’Ansfelden pour éviter de devoir payer une nuit d’hôtel à Vienne en plus.
Car Lisa était habituée à gérer ses finances au cordeau. Après avoir obtenu son baccalauréat, elle démarra des études de droit à l’université de Linz, troisième ville d’Autriche. C’est là qu’elle rencontra Manfred le père d’Enzo qui la quitta après l’avoir mise enceinte. Née dans une famille très conservatrice, elle n’envisagea pas l’avortement et dût interrompre ses études. Après la naissance d’Enzo, elle n’arrivait plus à supporter la tension chez ses parents. Même s’ils ne lui reprochaient rien ouvertement, elle sentait qu’ils ne comprenaient pas cet enfant né hors mariage. Pour son bien-être et celui d’Enzo, elle décida donc de s’exiler dans la petite ville d’Ansfelden, à une quinzaine de kilomètres au sud de Linz. Distance suffisante pour être tranquille mais pas trop importante non plus pour bénéficier de l’aide de ses parents en cas d’urgence. Elle ne voulait d’ailleurs pas couper le contact avec eux. Et le petit Enzo allait certainement avoir besoin de ses grands-parents, lui qui n’avait déjà pas de père.
Lisa avait ensuite trouvé un emploi d’assistante dans un cabinet d’avocat du sud de Linz tout en gardant son domicile à Ansfelden, ville bien plus abordable financièrement. En voyant les avocats de son cabinet, elle se demandait parfois si c’est la voie qu’elle aurait choisie si elle avait continué ses études. Mais elle n’a jamais regretté de s’être consacrée à Enzo. Même si elle avait alors démarré un long combat de mère célibataire pour que son fils ne manque de rien malgré son petit salaire et le peu d’aide que lui apportait ses parents.
En parcourant les cent soixante-quinze kilomètres qui séparent Ansfelden de Vienne en voiture, Lisa se disait que ces 2 mois d’attente n’avaient pas été complétement perdus car l’assistante du Docteur, Martha, lui avait régulièrement demandé les résultats d’examen d’Enzo. Et lui en avait fait faire beaucoup d’autres. Lisa avait l’impression que son Enzo avait été complétement disséqué à travers les scanners, IRM, ionogramme sanguin, gaz du sang, …
Lisa, nerveuse, franchit enfin la porte du cabinet du Docteur Heinrich.
Le Docteur la reçoit avec une mine grave :
- Bonjour Madame, installez-vous, je vous prie.
- Merci Docteur.
- J’ai bien étudié le dossier d’Enzo et je suis désolé, mais je n’ai pas de bonnes nouvelles. Je ne vois aucun traumatisme, aucune lésion qui pourrait expliquer ce coma. Il n’a pas fait de chute, n’a pas reçu de coup juste avant ?
- Non, pas à ma connaissance.
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alsid_murphy
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Il y a 18 heures
SOLANE
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Leo Degal
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Krissa Danos
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Nicolasm59
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Blanche de Saint-Cyr
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Nicolasm59
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Lune34
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Renée Vignal
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Il y a 2 mois