cornelie Coeurs enchaînés L'amour du risque

L'amour du risque

Chaque jour était rempli d’incertitudes et pouvait amener son lot d'angoisses car Léo traînait toujours avec sa bande de petits voyous, tous liés les uns aux autres par l'amour du risque. L'adrénaline qu'ils ressentaient avant chaque braquage constituait leur moteur. Ils s'étaient choisis cette vie.

Ils commentaient ensemble leur prochain coup, déployaient des plans sur la table de la cuisine. Ils buvaient des bières tout en discutant de leur projet, les yeux brillants, tous impatients d'agir.

Marielle prenait un livre, s’asseyait sur le canapé, un demi-sourire aux lèvres, tout en écoutant leurs préparatifs. Rien à faire, elle vibrait pour ce loubard de quartier.

Chaque fois qu’elle croisait son regard, des papillons s’emparaient de son ventre, une fierté immense s’affichait dans son regard.

Elle vivait auprès de lui un quotidien peu ordinaire, loin des clichés. Elle l’avait dans la peau.

Elle laissait dériver son regard vers les illuminations de Noël, dans la rue. Les clignotements des guirlandes ne lui renvoyaient aucune émotion, seulement un goût amer.

Marielle restait concentrée malgré tout sur sa passion, entretenait son corps, répétait sa chorégraphie sans faiblir. Elle parvenait à garder son talent pour les entrechats.

Elle percevait dans les yeux de son amoureux toute son admiration et cela lui suffisait. Léo s’avérait être son ami, son amant, son frère, son avenir.

Elle n'oubliera jamais la première fois où elle a accepté de faire l'amour avec lui. Il pleuvait. De fines gouttes glissaient sur les vitres, l'air était humide et doux. Le mois d’octobre s’annonçait, le ciel était maussade. La rentrée de l'école de danse venait tout juste de commencer. De nouvelles danseuses avaient été intégrées dans son groupe.

Parmi elles, elle remarqua une fille rousse, espiègle, un peu délurée, qui lui confia sa première fois avec un garçon, comme ça, dans les vestiaires, tout en remettant son jean et son pull. Elle trouvait cela osé de raconter à la première venue ses relations intimes. Mais, sous son air désintéressé, Marielle écoutait, hochait la tête, prenait un air émerveillé. Elle l'admirait d'être si naturelle avec ce thème si intime, le sexe.


— Il a mis une musique douce, expliqua-t-elle, puis il m'a déshabillée. Il a caressé mes seins, ses mains ont parcouru mon corps. Il m'a embrassée, je ne savais plus où j'étais, tellement c'était bon. J'avais envie, mais j'avais peur, tu comprends, cela faisait seulement deux jours qu'on se connaissait. J'ai hâte de recommencer. Et toi, Marielle, tu en es où avec ton petit copain ?


— Cela fait six mois que Léo essaie de me convaincre. Nos caresses sont très agréables et je l'aime, mais pour l'instant, je réfléchis. Je suis jeune. J'ai le temps.


Toutes ces belles paroles s'envolèrent le jour où, dans son petit appartement, en ce samedi pluvieux, ils discutèrent tranquillement sur le canapé. Elle portait une robe rouge avec un col en dentelle, un petit gilet en laine noire, des bottes noires. Elle maintenait toujours une distance raisonnable entre eux deux, même si en son for intérieur elle voulait, tremblait, sentait que bientôt elle allait céder.

Il était tellement différent de ce qu'il montrait à l'extérieur. Ses mains aux doigts courts, très douces et expertes, savaient comment faire pour la faire exploser de plaisir. Il la connaissait si bien.

Doucement, tout en lui parlant, il se coucha sur elle, l'emprisonna de tout son corps. Sa bouche la couvrait de baisers, sur ses oreilles, ses cheveux, ses épaules.

Dehors, on entendait les gouttes s'écraser au sol, le rideau de pluie dégoulinait sans cesse, la brume recouvrait les toits des maisons.


Elle ne parlait pas, laissant les sensations l'envahir. Elle pensait :

— Tu n'as que dix-neuf ans.


Une autre voix disait :

— Oui, mais c'est avec lui que je veux découvrir l'amour.


Il prenait toutes les précautions pour que ce moment soit le plus doux. Il savait ce que revêtait le terme « la première fois ». Pas question de gâcher cet instant.

Peu après, en sueur, repu, ses cheveux longs bruns collés contre sa nuque, Léo affichait un sourire radieux, il était heureux. Il lui dit simplement merci.

Ce moment tant attendu était tel qu'il l'avait imaginé. Ses potes ne savaient rien de l’attachement qu’il ressentait, ils ne s'imaginaient pas que Léo s'inquiétait pour son avenir, malgré tout.

Depuis que Marielle était entrée dans sa vie, il avait conscience de la place qu’elle prenait. Elle lui était devenu indispensable. Combien de temps s’écoulerait avant qu’il ne se fasse prendre ?

Un voyou, peut-être, aux yeux des autres, mais il tenait tellement à elle qu’il ne supporterait pas de s'éloigner de sa danseuse préférée plus de quelques jours, il s'en rendait compte. Avec son air détaché et sa décontraction apparente, on ne pouvait pas soupçonner cette âme romantique qui croyait à l'amour pour toujours.

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4 commentaires

cornelie

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Il y a 6 ans

Merci beaucoup @Sand Canavaggia !!!

Sand Canavaggia

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Il y a 6 ans

Jolie, tendre, émouvante✍❤

cornelie

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Il y a 6 ans

Miss Birdy, Nicolas Bodin, Melanie Hope, Morgas, Paul Geister

cornelie

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Il y a 6 ans

Merci, merci, merci !!!!
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