cornelie Coeurs enchaînés L'amour plus fort que tout

L'amour plus fort que tout

C’est ce qu’on dit. Malgré les sentiments que tous deux partageaient, certains sujets revenaient parfois semer le doute dans leur esprit. Et chaque fois, leur réconciliation se faisait plus intense, le soir, sur l’oreiller. Il suffisait qu’il la touche, son corps tremblait. Un seul regard sur elle et ses jolis seins, elle fondait.

Leurs respirations en accord total, leurs corps amoureux enlacés, leur désir l’un pour l’autre s’affranchissaient des soucis du quotidien.

Malgré tout, Marielle se montrait parfois sombre, notamment lors des fêtes de Noël.

Chaque année, c’était la même ritournelle :

Elle balayait du regard d’un air torve les illuminations des devantures et se montrait franchement agaçante :


— Pourquoi tu m’emmènes ici ? Tu sais très bien que les décorations de fin d’année me donnent le bourdon. Je préférerais rester chez moi et hiberner jusqu’au premier janvier. Je ne veux pas de cadeau, pas plus cette année, que l’année prochaine. Rien ne me ferait plus plaisir que de partir en voyage sur une île, le temps que tout cela ne soit plus qu’un mauvais souvenir. Sans ma mère, rien n’a d’intérêt à mes yeux.


— T’exagères, mes parents vont être déçus, on était invité. Tu ne fais pas d’efforts, ma mère a cuisiné une dinde au foie gras, une vraie tuerie. Viens, on va manger avec eux ce soir.


— Non, non et non ! Laisse-moi, je ne peux pas être heureuse en ce moment, même mon père le sait. Depuis que ma mère est partie, il n’y a plus de fête à la maison. Je ne changerai pas.


— Bon, comme tu veux, je suis obligé d’aller voir mes parents, déjà qu’ils s’inquiètent pour moi, je leur dirai que tu dois préparer une compétition, ils comprendront.

Un jour, j’arriverai à te faire aimer Noël. Je te le promets.


Meurtrie par ces discussions sans fin, qui ne faisaient que ressasser les mêmes formules toutes faites, du genre « Noël est une fête qui rassemble », « À Noël, tu verras, rien ne sera plus pareil », ou « « Malgré tout, tu as le droit d’être joyeuse », Marielle restait morose.

Elle regardait pendant des heures les photos de l’album de son enfance, s’enroulait sous la couette, gardait cet air renfrogné que tout le monde lui connaissait et qui avait même fini par faire fuir ses meilleures amies.

Le petit cocon douillet dans lequel Léo et elle vivaient lui suffisait. Son amour comblait un peu les manques, mettait du baume sur son cœur.

À cette période-là, il était difficile d’ignorer l’ambiance festive qui se déroulait sous ses yeux et les airs exagérément réjouis de tous les passant et des voisins qu’elle rencontrait.

Aller simplement chercher une baguette chez le boulanger était une torture : « Joyeux Noël » ! Voulez-vous une pompe de Noël ?", "Un calendrier de l’avent", ma p'tite dame ?

Cela l’horripilait. Les gens ne comprenaient pas son air distant et peu enclin à faire la fête.


Elle se retrouvait ainsi seule à lire chez elle, un roman feel-good qui se passait en Mongolie. L' histoire loufoque d’une mamie délaissée par ses enfants, qui parcourt son pays, accompagnée de son âne, pour un voyage initiatique. Parfait pour se dépayser.

Car elle fuyait aussi les programmes télévisés où le sujet des célébrations de fin d’année était sans cesse abordé à toutes les sauces.

Elle savait que cette trêve de Noël lui permettait au moins de profiter de son homme, qui mettait entre parenthèses son activité.

Il recommencerait bientôt ses cambriolages. Il allait parfois à plus de deux cents kilomètres de Paris, pour plus de discrétion.

Jusqu’ici, elle n’avait pas eu trop à s’inquiéter, il avait toujours cet air insouciant et sûr de lui qui le faisait passer pour un jeune de vingt ans. Son effronterie la rassurait un peu, elle le croyait invincible.

En fin de journée, il revenait tout joyeux, lui offrant de somptueux cadeaux qu’elle ne pouvait pas refuser. Il était ainsi : généreux et désintéressé.

Pendant toutes ces heures d’attente, rongée par l'inquiétude, elle avait mordillé frénétiquement ses ongles. Mais elle ne montrait pas ses angoisses.

Depuis qu’elle était avec Léo, ses relations avec son père s’étaient dégradées. Il ne voyait pas d’un bon œil ce petit couple mal assorti. Il aimait bien Léo, mais il ne l’acceptait pas comme son gendre. Il aurait certainement préféré un étudiant en marketing ou un webmaster d’un site internet.

Marielle, tenace et fidèle, ne voyait sa vie qu’avec Léo. Il lui apportait la douceur, la constance et l’affection dont elle avait besoin.

Rien ne pourrait remplacer auprès d’elle ce corps musclé et doux, qui la faisait vibrer de plaisir.

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