Pjustine Coeurs en équilibre Chapitre 21

Chapitre 21

Chapitre 1 - Dans l'Ombre de la Loi


L'inspecteur Marcus Finger n'était pas un homme que l'on oubliait facilement. Ses traits étaient marqués, son visage carré sculpté par les années à traquer le mal et à scruter les recoins les plus sombres de la ville. Il marchait dans la brume de cette nuit sans fin, ses pas résonnant sur le pavé humide des ruelles étroites. L'écho d'un destin qu'il n'avait jamais voulu mais auquel il était inextricablement lié.


La pluie, battante et incessante, balayait les rues désertes de la vieille ville. Elle faisait partie du décor ici, presque aussi permanente que la misère qui suintait de chaque coin d'ombre. Il resserra son manteau sur ses épaules, mais cela ne suffirait pas à le protéger de la fraîcheur qui s'était installée. Elle habitait ses os, son esprit et l'accompagnait à chaque pas.


L'affaire qui l'amenait ici n'était pas comme les autres. Il l'avait sentie dès le début. Son supérieur, un homme que Marcus respectait profondément, lui avait remis le dossier avec une expression grave, presque douloureuse. Les meurtres étaient courants dans cette ville, mais celui-ci... celui-ci avait une touche particulière. Un frisson s'était glissé dans l'esprit de Marcus quand il avait vu la première photo du crime.


Une jeune femme. Elle était allongée sur le sol, les yeux grands ouverts et fixait le vide. Autour d'elle, le chaos. Un appartement en désordre, des papiers éparpillés sur le sol, des signes évidents de lutte. Et pourtant, aucune trace de violence sur son corps. Pas de sang, pas de blessures.


Marcus se remémorait ces détails à chaque instant de son enquête. Ce qui le perturbait encore plus que la scène elle-même, c'était l'absence de toute explication logique. Qui était-elle ? Pourquoi elle ?


Il se dirigea d'un pas déterminé vers l'immeuble où le corps avait été retrouvé. L'endroit était situé dans un quartier de plus en plus abandonné de Philadelphie, à la périphérie de la ville. Le bâtiment semblait sur le point de s'effondrer sous le poids de son propre déclin. Sa façade décrépie, ses fenêtres brisées par le temps et la négligence, lui donnaient l'apparence d'une carcasse de béton. Il n'y avait pas de lumière dans les étages supérieurs, mais Marcus savait que le premier étage était encore en activité. C'était là que la victime avait vécu, ou du moins, que son histoire avait pris fin.


À l'intérieur, l'air était épais et lourd de l'humidité qui s'était infiltrée à travers les murs. L'odeur de la moisissure flottait dans l'espace, insidieuse, accablante. La pièce était petite, mal éclairée, avec des traces de saleté collées au plafond. Paradoxalement, le mobilier, bien que basique et fonctionnel, était soigneusement disposé. Quelqu'un, peut-être la victime, avait pris soin d'en faire un espace habitable, de transformer ce lieu en un foyer, malgré la misère qui l'entourait. Marcus se demanda si elle avait vraiment aimé cet endroit ou si elle n'avait été que poussée par des circonstances plus sombres, plus mystérieuses, pour s'y enfermer. Ce détail, tout comme le reste, lui échappait encore.


L'inspecteur se baissa pour examiner le sol et se pencha sur une pile de papiers déchirés qui traînaient près de la fenêtre. Il les souleva avec précaution. Le premier document qu'il aperçut était une lettre, son papier jauni par le temps, ses bords effrités par les années. Il la déplia lentement et observa les mots soigneusement écrits à la main.


"Je ne peux plus supporter cette vie. Tout ce que je veux, c'est m'échapper d'ici. Partir loin. Quelque chose d'invisible m'observe."


Les mots résonnèrent dans l'esprit de Marcus et un frisson monta le long de sa colonne vertébrale. Ce n'était pas une lettre d'adieu classique. Ce n'était pas un appel à l'aide non plus. C'était un avertissement. Une mise en garde. Mais contre quoi ? Contre qui ? Cela ne faisait qu'ajouter au mystère qui entourait cette affaire.


Il se tourna alors vers l'armoire métallique qui se tenait dans le coin de la pièce. Il s'approcha, hésita un instant avant d'ouvrir la porte avec une délicatesse rare. À l'intérieur, il trouva des documents éparpillés, des photographies et des coupures de presse. Ce qui attira particulièrement son attention, c'était une série de photos. La première montrait la victime, souriante, en compagnie d'une autre personne. Marcus plissa les yeux en observant la seconde photo, où l'on pouvait voir un homme, mais son visage était flou, comme s'il avait été intentionnellement brouillé. Cette image énigmatique ne fit qu'accroître la perplexité de l'inspecteur.


À cet instant, il entendit un bruit léger derrière lui. Un mouvement rapide, presque imperceptible. Ses sens en alerte, il se retourna brusquement. Mais la pièce était vide, à part lui et les débris de l'histoire qu'il essayait de reconstituer.


Un frisson parcourut son dos. Ce n'était pas la première fois qu'il avait l'impression d'être observé, lui aussi. Mais ici, dans cette pièce, cette sensation semblait plus que jamais réelle, tangible. La pièce était trop silencieuse, trop calme.


Il se redressa et fit le tour de l'appartement, ses pas résonnaient lourdement dans l'espace vide. À l'extérieur, les sirènes de la police continuaient de hurler dans la rue, mais l'intérieur semblait plongé dans une autre réalité. Il se dirigea vers la fenêtre et regarda l'épais brouillard qui flottait au-dessus des pavés.


Marcus se demanda pourquoi il s'était senti si attiré par ce cas. Quelque chose, une intuition, lui disait que ce n'était pas un simple meurtre. C'était comme si l'affaire elle-même était déjà en train de le dévorer, de le tirer dans un tourbillon qu'il ne pouvait plus contrôler. Et chaque indice, chaque nouvelle preuve, semblait ajouter un poids supplémentaire à son esprit déjà saturé.


Il se tourna de nouveau vers la porte, prêt à partir, quand son regard se posa sur quelque chose. Une petite boîte noire, à peine visible, posée sur la table en bois près de l'entrée. Il s'en approcha, l'examina un instant avant de l'ouvrir.


À l'intérieur, il trouva un objet étrange : une clé. Petite, métallique, sans étiquette. Mais ce qui le frappa, c'était le symbole gravé dessus : un cercle, avec une croix au centre. Un motif qu'il n'avait jamais vu auparavant. Cela ne ressemblait à rien de ce qu'il connaissait.


Il glissa la clé dans sa poche, déterminé à percer le mystère.


Il tourna le dos à la pièce et s'éloigna enfin, son esprit bourdonnant de questions sans réponses. Ce n'était que le début. Mais ce qu'il ignorait encore, c'était que ce qui l'attendait dans l'ombre était bien plus sombre, bien plus dangereux, qu'il n'aurait jamais pu l'imaginer.

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8 commentaires

Muriel Herbert

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Il y a 4 mois

<3

Pjustine

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Il y a 4 mois

Merci pour tes commentaires 🤗

lorrely

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Il y a 4 mois

À jour 🍀

Pjustine

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Il y a 4 mois

Merciii 🤗

Samantha Beltrami

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Il y a 4 mois

à jour 🫶🏻

Pjustine

-

Il y a 4 mois

Merciii beaucoup 🤗
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