Othily Rimbold Classé L Ce garçon qui s’appelait Morgan.

Ce garçon qui s’appelait Morgan.

Je rentrais chez moi aux alentours de dix-huit heures. Après avoir présenté mon nouvel article aux filles, nous avions préparé sur l’ordinateur de Laura, la mise en page. Enfin, nous était un bien grand mot. C’était surtout Laura qui gérait le travail et Camille qui s'y intéressait. Elles bossaient sur les photos pour son article. Celui-ci parlait du renouveau. Nous arrivions au printemps, notre amie avait décidé d’écrire sur les résolutions à refaire en milieu d’année. Original et surtout amusant. Camille savait sortir des textes drôles et rafraîchissants, contrairement à moi.

C’était sur un article comme le siens que l’inconnu aurait dû flasher. Ils étaient toujours plus léger que les miens qui parlaient de faits graves de l’actualité.

Je pensais ainsi bien qu’il se pouvait qu’il n’en n’ait jamais lu aucun. C’était mes amies et moi qui avions inventé toute cette histoire. Ça me montait trop à la tête tout comme lui, le garçon au bandana.


En passant la porte de ma maison, après avoir pris le chemin du retour avec Camille, je retrouvais ma mère et mon père. Ils étaient assis tous les deux dans le canapé, collés l’un à l’autre, devant leur émission de télé habituelle.


- Salut, lançais-je.


J’avais dans l’idée de filer dans ma chambre pour m’alléger de mon sac de cours et calmer mon mal de tête. Entendre les parents de Laura se hurler dessus l’avait empiré. Le père de mon amie était partis, suivis de très près par les filles et moi. Nous n’étions pas restées plus longtemps sachant que Marie allait avoir besoin de ses enfants.

La mienne de mère était bavarde. Elle me demandait toujours comment s’était passée ma journée, sans se douter que je voulais me déshabiller avant de papoter. Aujourd’hui n’était pas une exception à la règle. Je m’avançais jusqu’au fauteuil, en traînant des pieds.


- Bonjours ma chérie, comment fût ta journée ?


J’étais proche de ma mère mais pas assez pour lui raconter l’histoire avec l’inconnu. Qu’aurais-je dis d’ailleurs? « Maman j’ai croisé un garçon de mon âge qui connaît mon prénom. Je sais qu’il y a quelque chose d’étrange mais je n’arrive pas à comprendre quoi.» Elle aurait haussé un sourcil en me regardant de la même manière qu’Emma quand je lui avais expliqué.


- Comme d’habitude, lui répondis-je en haussant les épaules.


Elle n’avait pas non plus besoin de savoir que j'avais été envoyé chez le principal. J’avais échappé à une sanction au lycée, je n’en voulais pas une ici. Je lui souris avant de glisser doucement vers les escaliers.

Ma mère ne me retint pas.


Deux par deux je grimpais jusqu’à ma chambre. Elle avait été refaite pour mes treize ans. Une époque où j’aimais encore le violet et le rose. Voilà pourquoi je vivais dans une pièce où les murs était lilas avec un pan de papier peint rose pâle. C’était très beau, pour un petite fille de treize ans. J’en avais dis-sept. Mon lit double cassait l’image de la jeune fille, tout comme mes draps.


J’allumais mon ordinateur avant d’avoir retiré mes chaussures et mon manteau.

Mes parents n’étaient pas technologie. Ils m’avaient offert mon premier pc à mes quinze ans quand j’avais commencé à écrire dans le journal du lycée. Un ordinateur vieux comme le monde qui avait fait la guerre. Ils préféraient que je passe mon temps à taper devant un écran plutôt qu’à jouer à des jeux sur leur télévision. Ils ignoraient que je passais ma vie à regarder des séries télé et cela, avant de faire mes devoirs.

Je n’avais jamais dit que j’étais une élève modèle.


L’ordinateur en question avait fini par me lâcher. J’avais perdu toute une partie de ma vie avec le disque dur. A présent tout était sur une clef USB. Mes parents m’avaient offert un nouvel ordinateur le mois suivant. C’était une façon pour eux de me soutenir dans ma passion qu’était le journalisme.


Avant de commencer un nouvel article, je passais sur mon profil Facebook. J’étais accro à ce site. Pas instagram, pas twitter, ni snapchat, juste le bon vieux Facebook.


J’eus une demande d’ami. Curieuse de savoir quel était l’inconnu qui m’avait ajouté, je cliquais.

Mes amies aurait hurlé et inventé des millions d’histoires, tout comme mon cerveau en ce moment même, en voyant l’image de mon inconnu apparaître dans un petit carré. Il avait sur sa photo de profil un bandana rouge. Il souriait franchement.

Je pouvais répondre à la question de Camille : Oui, il était canon. Il avait les yeux bleu, le teint bronzé. Espagnol, peut-être.

Sa tête ne me disait rien. Je ne l’avais jamais vu, ni même croisé au lycée.

Voir sa photo de profil ne me donnait pas les renseignements dont j’avais besoin. Son Facebook était bien évidement bloqué. Si je n’acceptais pas sa demande je ne saurai rien de plus sur lui. « Argh !»

Je ne comptais pas sérieusement appuyer sur accepter. Je ne connaissais même pas ce type. Je n’allais pas le laisser entrer dans mon intimité ? Non. Si.

J’étais en plein duel avec mon bon sens et mes entrailles.

Je savais qu’il existait. Que ce n’était pas un pervers, du moins pas que je sache. Je n’avais aucune certitude en réalité.

Et s'il venait me parler après que je l’ai accepté ?

Pourquoi m’avait-il cherchée et demandée en ami ? Et puis, d’où venait-il ?

Mon dieu. J’avais bien besoin de son aide là tout de suite.

Je devais permettre à cet inconnu de rentrer dans mon univers virtuel pour pouvoir en faire de même. Je voulais en apprendre plus, en espérant qu’il ait remplis toutes les informations demandées par le site.

Mon doigt cliqua.

J’acceptais.

Je ne mis pas longtemps à avoir toutes les infos que je cherchais.

Il était né à Paris tout comme moi. Il avait un an de plus. Il devait avoir redoublé une classe ou alors il était de début d’année. Il était bien au Lycée Nôtre dame, comme je l’avais imaginé avec mes amies.

En pensant à elle, je voyais déjà leur réaction, demain, quand je leur annoncerais.


Ce garçon, qui s’appelait Morgan, m’avait cherché sur Facebook. Il connaissait mon nom de famille ainsi que mon prénom. Je pus savoir grâce au site que nous n’avions pas d’ami en commun. La plate-forme elle même ne trouvait rien qui nous reliait à part nôtre lieu de naissance.


Mon cerveau s’alluma.


Quelque chose clochait avec cette rencontre. Il était là au moment où je sortais du bureau du directeur. Le soir même, il me demandait en ami. Il y avait trop de coïncidences.

Je commençais à noter, dans un de mes nombreux cahiers encore vierges, tout ce que je savais sur lui dans l’espoir d’y voir plus clair et trouver une hypothèse.

Je ne savais pas comment, mais je finis par créer un début d’histoire autour de lui et moi. Bien évidement rien n’était arrivé et rien n’arriverait jamais.

Je n’avais jamais cherché à écrire un roman. J’étais journaliste pas romancière. Et pourtant, plus je notais et plus je trouvais des idées. Plus j’écrivais et mieux je rêvais.

Morgan n’allait pas disparaître de ma vie si facilement.

Il venait tout juste d’y entrer.

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5 commentaires

Debby M

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Il y a 7 ans

j’ai adoré cette fin de chapitres !!!

Leroux Ophélie

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Il y a 7 ans

Même si j'ai encore du mal avec l'emploi du passé, au fur et à mesure des chapitres, j'arrive à m'y faire. Cependant, parfois, je pense que l'imparfait conviendrait mieux que le passé simple et vice versa. Les idées sont là. Je t'avoue qu'en lisant ton synospie, j'avais espéré ne pas tomber sur une histoire avec une romance. Mais après tout, le premier amour est un théme récurrent dans le young adult. Hate de voir comment ce sera developper :)

Othily Rimbold

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Il y a 7 ans

Merci ^^

Valerie27( valeriejchesnay)

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Il y a 7 ans

Jolie chute, chapitre sympa, les reseaux sociaux c'est quelque chose d'important a leur age!!!

Aile Eau Dit

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Il y a 7 ans

Merci à toi ma belle. J'aime beaucoup ta manière d'écrire ! Bisous
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