Roxy427 Chimère Chapitre 1.2

Chapitre 1.2

J’arrivai devant le lycée en courant. Je pris le temps de lever la tête vers l’énorme horloge qui trônait en plein milieu de la façade. Ouf, pensai-je. Il me restait deux minutes avant que la sonnerie ne retentisse et que la porte d’entrée ne soit fermée à clef. J’avais eu de la chance, sur ce coup-là.


Le seul bémol, c’est que je n’avais pas eu le temps de retrouver mes amis avant le début des cours. Ils devaient déjà être partis rejoindre leurs classes chacun de leur côté.


C’était vraiment nul qu’on ne soit pas ensemble encore cette année. Bien sûr, on pourrait toujours se voir à la pause déjeuner ou après les cours mais, le reste de la journée, ce serait chacun pour soi.


Cela dit, l’administration avait ses raisons de vouloir nous séparer. Pour faire simple, nous avions plus ou moins marqué les esprits lors de notre première année ici. Cette anecdote était d’ailleurs encore un sujet de débat entre nous aujourd’hui.


Des élèves plus âgés nous avaient mis au défis de faire une blague au lycée, un genre de bizutage. Rien de bien méchant, cependant. L’un de mes amis avait eu l’idée de faire exploser une bombe de slim dans les vestiaires du gymnase.


Oh, bien sûr, nous n’étions pas les seuls dans le coup, mais c’est nous qui nous sommes fait prendre. Mes potes disaient d’ailleurs que c’était à cause de moi, parce que j’avais oublié quelque-chose dans les vestiaires et qu’ils avaient dû venir me chercher. Hélas, la bombe avait explosé avant qu’on ait le temps de sortir. On pouvait difficilement prétendre ne rien avoir fait étant donné que nous étions tous les quatre couverts du gèle gluant et verdâtre qui jonchait le sol et les murs.


Personnellement, je n’était pas partant pour faire cette blague, à la base. Dès le début, j’avais dis à mes amis que ça finirait mal. Et ça n’avait pas loupé : convocation des parents et obligés de venir aider à nettoyer les dégâts pendant notre période d’exclusion – trois jours, quand même. Le seul point positif, c’est que les élèves qui nous avaient lancé ce défis nous avaient félicités, bien que je sois pas convaincu que ce soit la meilleure des récompenses.


L’administration avait retenu la leçon et, depuis, on nous mettait dans des classes séparées. J’étais même persuadé qu’on avait demandé aux surveillants de nous espionner quand on était ensemble dans les couloirs. Mais j’étais peut-être un peu parano, sur ce coup-là.


Quoiqu’il en soit, je me dépêchai d’entrer dans le lycée et de rejoindre ma classe.


Encore un coup de chance, j’arrivai juste avant le prof. Les autres élèves attendaient devant la salle que ce dernier arrive tout en discutant. La plupart se racontaient leurs vacances et du fait qu’elles étaient passées trop vite, d’autres parlaient déjà des examens de fin d’année… C’est vrai qu’il ne me restait qu’un an à passer ici, en supposant que je ne redouble pas et que j’obtienne mon diplôme, évidemment. Cela dit, je préférais ne pas trop penser à tout ça pour le moment. J’aurais bien le temps de stresser plus tard.


Je saluai quelques-uns de mes camarades lorsque notre professeur arriva enfin. Il nous fit signe d’entrer dans la salle et nous laissa nous asseoir où nous voulions. Je choisi une place au fond de la salle, prêt de la fenêtre. Comme nous étions en nombre impair, je me retrouvai seul à ma table.


-Asseyez-vous dans le calme, je vous prie, nous demanda le professeur. Ne perdons pas de temps, j’ai beaucoup de choses à aborder avec vous.


Tout le monde s’exécuta. Ce mec dégageait une autorité naturelle, apparemment. Plus personne ne pipa mot.


-Bien. Je suis Monsieur Chase, et je serait votre professeur principal pour cette année, ainsi que votre professeur de philosophie. Je vous parlerai plus en détail de notre programme pour ce cours mais, pour le moment, laissez-moi vous distribuer les documents de rigueur.


Il passa dans les rangs en nous donnant notre emploi du temps, un carnet de correspondance et d’autres trucs informatifs. Pendant qu’il terminait sa besogne, je consultai ma feuille d’horaires. Dans l’ensemble, j’étais plutôt satisfait de cet emploi du temps. J’étais déjà en train de calculer dans ma tête les heures où je pourrai travailler au café du centre-ville.


J’y avais déjà bossé tout l’été et le patron m’avait dit que si je cherchais un job étudiant pour l’année, il serait ravi de me proposer un poste. Ça me permettrai de continuer à mettre un peu d’argent de côté.


-Je rappelle à ceux qui souhaitent s’inscrire dans les différents clubs que vous devez vous rendre au bureau de l’administration pour le signaler, nous informa Monsieur Chase. Vous pourrez vous y rendre juste après ce cours si vos emplois du temps le permettent. Vous serez bien aimables de ne pas créer de bousculade dans les couloirs comme l’année dernière.


Personnellement, je n’avais pas trop à me soucier de ça. J’étais déjà inscrit dans l’équipe de basket. Comme j’en faisais partie depuis deux ans, le coach avait remis mon nom sur la liste d’office, avant les vacances. Mais peut-être que j’irai jeter un œil aux options qu’on nous proposait. Si je pouvais prendre quelque-chose qui ne soit pas trop compliqué et qui pouvait me rapporter des points pour mon diplôme, autant en profiter.


En tout cas, il était hors de question que je choisisse les cours de philo supplémentaires. D’une part parce que ces cours étaient dispensé le samedi matin - je tenais à garder mon week-end -, et d’autre part parce que je sentais que ce cours n’allait pas me plaire. Lorsque le prof nous donna la liste des livres à acheter, je me sentis déjà largué. Bon sang, c’était quoi ces titres et ces noms de philosophes imprononçables ?!


Une fois ces formalités faites, Monsieur Chase commença directement son cours. Je sentis instantanément ma concentration se faire la malle. Déjà que j’avais du mal à écouter attentivement dans les autres cours, là c’était carrément une torture. Je ne tardai d’ailleurs pas à détourner le regard vers la fenêtre et à penser à autre-chose.


Je faillis sursauter lorsque quelqu’un frappa à la porte, rompant par la même occasion le discours de notre professeur. Cependant, je continuai de regarder obstinément l’extérieur tandis que quelqu’un entrait dans la salle. Une fille, d’après le son de sa voix :


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1 commentaire

Amphitrite

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Il y a 3 ans

C’est bien écrit et tu restitues bien l’ambiance du lycée.
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