Fyctia
Chapitre 1
Flavie
Quand j’étais petite, je pensais toujours que j’allais vivre avec le prince charmant et qu’il viendrait me chercher devant chez moi sur son bel étalon. Quand j’étais adolescente, j’y croyais encore de tout mon cœur, même si rien ne s’était encore déroulé. Maintenant que je suis adulte, je me dis que ça ne m’arrivera jamais. Mais c’est pas grave, le prince charmant s’est peut-être trompé de route ou peut-être qu’il a rencontré une autre princesse dont il est follement tombé amoureux et grand bien lui fasse !
Malgré tout, je me demande toujours comment font les gens, je les regarde avec fascination aux côtés de leur moitié, analysant leurs regards amoureux et les mots échangés. Comment est-ce qu’ils ont fait ? Est-ce que c’était destiné ? Bref, ça a toujours été quelque chose d’intriguant pour moi.
Depuis donc que je suis adulte, je me dis toujours : « T’inquiète Flavie, un jour ça t’arrivera », mais plus le temps passe et moins j’y crois et plus je m’habitue à cette situation et plus ça me rend quand même heureuse. Parce que de quoi j’ai besoin d’autre que moi-même pour être heureuse ? Rien. Enfin pour ma part bien sûr.
Enfin bon, trop de réflexions de bon matin. Une fois ma tasse de thé en main je vais m’installer sur mon bureau. Bureau que je devrais d’ailleurs ranger parce que là, je m’y retrouve plus du tout. En plus, ça me stresse de ne plus m’y retrouver mais je le fais jamais, allez savoir pourquoi. J’allume mon ordinateur et attrape quelques feuilles plus ou moins vierges pour commencer à noter.
Je suis critique de film pour un journal, comme ça on pourrait se dire que c’est génialissime, que je peux (et dois) aller tout le temps au cinéma, que j’ai pleins de choses à raconter et partager. Eh bien je vous arrête tout de suite ! C’est complètement vrai, j’adore mon métier, je suis passionnée de cinéma et je ne pouvais mieux rêver de la façon dont je gagne ma vie.
Je me mets à rédiger un nouvel article sur un long-métrage intriguant que j’ai pu voir il y a quelques jours et une fois corrigé et réécrit, je l’ajoute sur ma pile de rédactions. Je passe au siège de mon journal environ deux fois par semaine et j’amène toujours mes articles manuscrits à ma supérieure qui s’occupe de les trier et de me demander d’en réécrire certains si besoin, d’en perfectionner d’autres, toutes sortes de demandes plus ou moins farfelues. J’ai déjà tout entendu, une fois elle m’a demandé de rendre ma critique plus « monstrueuse », c’était pour un film d’horreur mais bon ! Comment je suis censée rendre une critique monstrueuse moi ? Je vous rassure, j’y ai passé plus de temps que nécessaire mais j’ai relevé le défi avec brio et j’en suis pas peu fière !
J’ai également un bureau sur place mais j’ai trop de mal à me lever le matin pour m’y rendre tous les jours et comme je dois écrire un certain nombre de critiques par sortie de films, je préfère le faire chez moi et les amener ensuite. Et puis ça me permet aussi d’y aller à mon rythme et de ne pas me mettre la pression ou de me comparer à mes collègues plus avancés dans leur travail. Carla, une de mes plus proches amies et collègue est rédactrice sur le sport, eh bien je vous assure qu’elle finit toujours tous ses articles en claquant des doigts ! Et la qualité est au rendez-vous. Elle finit toujours par nous parler de longues, très longues minutes pendant qu’on travaille. Je l’aime mais j’ai du boulot. A ça s’ajoute le bruit des portes, des chaises, de la machine à café, de l’imprimante, et de toutes choses avec un potentiel de bruit. Donc, en résumé, je préfère rester chez moi au chaud et écrire mes avis sans vacarme environnant et nuisible.
En plus, l’après-midi je suis souvent prise entre mes rendez-vous pour rencontrer les différents producteurs, directeurs artistiques, réalisateurs et autres, de certains films, en général juste après avoir évalué leurs long-métrages afin d’échanger avec eux sur leurs décisions, mises en place, scénographie, et tout ce qui compose leurs films. J’en apprends beaucoup à leurs côtés et je leur en suis reconnaissante pour tout cet enrichissement qu’ils m’offrent. Surtout quand c’est eux qui demandent à me rencontrer. Bien sûr, j’écris toujours ma critique à chaud et ensuite j’en réécris une avec du recul, toujours avant de les rencontrer, ainsi, je reste objective sur mes avis et je ne me laisse pas influencer par leur gentillesse parfois assourdissante.
D’ailleurs, ce soir je suis amenée à voir une avant-première : Ce que murmure la terre, par un petit réalisateur qui vient d’émerger et qui sort donc son premier long-métrage. Je crois que ça parle de conflits humains, de communauté et d’un trésor unique ou quelque chose comme ça, j’avoue ne pas m’être entièrement renseignée dessus. Je ne sais même rien de ce réalisateur ni même à quoi il ressemble. Mais bon, je vis au jour le jour alors j’aime me réserver des petites surprises ! Je sais juste que c’est son premier film, qu’il vit dans la même ville que moi et donc qu’il sera potentiellement présent à l’avant-première de ce soir…
2 commentaires
Emma Sofia
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Il y a 5 mois
Elise R.
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Il y a 5 mois