Fyctia
Ch 21 - Hélène (4)
Elle répéta cette ronde encore plusieurs fois, et Marc maintenait le rythme tel une machine sexuelle : Carine décidait seule de son plaisir et des ses pauses, pauses qui cependant la reposaient de moins en moins car, même avec le bassin basculé, le sexe de Marc caressait l’entrée de son vagin, stimulant le clitoris et le point G, ce qui ne la laissait pas indifférente ; mais ce plaisir intermédiaire, doux mais bien réel, finissait par la fatiguer aussi, si bien qu’elle n’arrivait plus à récupérer entre deux orgasmes violents.
Elle laissa sa tête retomber sur l’oreiller après un énième orgasme et souffla à l’attention de Marc « Arrête ! Je n’en peux plus ! ».
Marc arrêta son mouvement, déposa un bisou dans le cou moite de Carine et se retira pour s’asseoir à son côté.
Il posa ses mains sur son dos et commença à caresser sa peau brûlante, massant les reins d’une main tout en frôlant ses épaules de l’autre ; Carine qui reprenait son souffle émit un grognement de plaisir, puis tourna la tête vers Marc pour lui murmurer, d’une voix faible et en gardant les yeux fermés « Mmmmhhh… C’est bon, tu vas m’endormir... »
Marc ne répondit pas mais continua ses câlins, ses mains engourdissaient Carine de plus en plus mais, remarquant que Marc gardait le silence, essoufflé un peu lui aussi, elle ouvrit les yeux et le vit sourire d’un air satisfait…
« Qu’y a-t-il ? Tu te moques de moi ? »
« Non, mais je souris car tu réagis comme Hélène, sauf que, elle, elle s’est vraiment endormie.. »
Carine eut presque un sursaut, réalisant qu’elle était comme un pantin dans les bras de Marc, qui lui faisait rejouer ses ébats avec cette femme, de cette manière presque perverse ; elle se sentit quelques instants ridicule de jouer ce rôle à son insu, puis prit un peu de recul mental et se rendit compte qu’au contraire Marc voulait partager avec elle cette expérience qu’il n’avait probablement racontée à personne, et que ces étreintes qu’ils venaient de partager étaient une forme de confession, une preuve de la confiance qu’il lui témoignait.
Elle, de son côté il est vrai, lui avait confié ses premiers émois sexuels, qu’elle n’avait jamais exprimés auparavant à qui que ce fut, et elle avait l’intention de s’épancher davantage sur d’autres expériences qui l’avait marquée ; elle réalisait qu’en fait Marc était en train de s’ouvrir en reproduisant ses propres aventures, offrant ainsi ses souvenirs intimes pour bâtir leur relation comme elle-même l’avait commencé.
Elle rentra donc dans le jeu de Marc, pour poursuivre ce jeu de complicité mais aussi .(et peut-être surtout) ..car elle voulait connaître la suite !
« Et qu’as-tu fait, quand elle s’est endormie ? »
« Comme tu t’en doutes, l’heure était bien avancée et je devais partir ; je lui ai murmuré dans l’oreille qu’il fallait que je la quitte, mais elle ne réagissait pas, elle était vraiment endormie et je n’osais la réveiller…
Je me suis levé, rhabillé, puis avant de partir je lui ai laissé un mot lui disant combien j’avais apprécié ce moment trop court et la remerciais de m’avoir offert ce bonheur intense.
J’ai refermé la porte discrètement et ai rejoint la gare sans traîner, mais en repensant à nos échanges passés sur le plaisir partagé et des scrupules ont commencé à naître dans ma petite tête... »
« Des scrupules ??!! »
« Oui, nous nous étions découvert un point commun, qui était que pour chacun le plaisir de l’autre passait avant son propre plaisir, que sans cet échange ce n’était pas vraiment un partage et que ça n’avait aucune valeur de jouir seul sans avoir en retour le bonheur du plaisir du partenaire ; avant, après, ou en simultané, quoi que nous étions d’accord qu’un orgasme simultané empêchait de savourer pleinement celui de l’autre.
Or, là, il était évident que j’avais fauté et qu’elle allait certainement m’en vouloir. »
« Alors ? »
« Eh bien ça n’a pas manqué, le train n’était pas loin de Strasbourg quand elle m’a appelé : elle m’a passé un savon, une véritable engueulade je te jure, que je ne m’en tirerai pas comme ça…
Elle m’a dit qu’il était trop tard pour ce soir mais qu’elle prendrait la route demain matin, elle serait chez moi en début d’après-midi, qu’il fallait que je sois là et qu’elle prendrait sa revanche »
« Wouaouh ! Énergique, la dame ! »
« Oui, elle est plutôt entière et sait ce qu’elle veut, surtout que, comme je te l’ai dit, nous étions en ligne sur cet aspect et mon attitude était pour elle une faute, que je devais rattraper ! »
« Et donc ? La suite ? Le samedi ? Elle est arrivée, comme prévu ? »
« Oui, je m’étais assuré d’être là l’après-midi, mais vers deux heures trois amis sont arrivés sans raison précise, ils étaient entrain de prendre une bière quand elle a sonné…
Elle les a promptement mis dehors -je te jure, elle leur a dit de dégager, que nous avions à parler de choses sérieuses et que c’était planifié, qu’elle était désolée (elle a mis un peu les formes quand-même) et que je leur ferai signe quand je serai disponible. »
« J’aurais voulu être une petite souris pour assister à ça ! »
« Oui, ça valait le coup ! »
« Et ensuite ???... »
« Tu te doutes de la suite : elle m’a entraîné vers ma chambre (qu’elle a trouvée de suite, mais dans un deux pièces, c’était facile!), m’a déshabillé lentement, y a mis toute la volupté possible, puis elle m’a fait jouir en prenant tout son temps, profitant de la montée de mon excitation, me faisant languir, m’amenant au bord de l’éjaculation puis en arrêtant tout au moment crucial, elle m’a permis (c’était vraiment le terme dans sa façon d’agir : « permis » ! ) d’éjaculer une première fois puis m’a câliné lentement, longuement, et repris ses caresses pour recommencer, bref elle m’a donné trois orgasmes dans l’après-midi, tout ça sans se déshabiller, sans m’offrir son corps, juste avec ses mains et sa bouche, ses lèvres, sa langue, ses dents même... »
« Mmmmhhhh… Il va falloir que tu m’apprennes ! »
« Tu n’es pas mal, déjà, dans ce sport, petite coquine, je ne crois pas que j’aie grand-chose à t’apprendre ! »
« On verra… Et ensuite, après ces trois orgasmes ? »
« Elle m’a planté là, nu sur mon lit, m’a embrassé dans le cou, m’a dit ‘Merci, c’était super’, ...et elle est partie ! »
« Elle est partie?!! Sans autre forme de procès ? Et vous vous êtes recontactés, ensuite ? »
« Oui, apparemment elle a pris la route de retour, sa mission était accomplie, et m’a envoyé un sms en chemin pour me remercier et me dire qu’elle n’avait pas regretté d’avoir fait le voyage.
Et ensuite nous avons repris nos échanges épisodiques, presque comme si rien ne s’était passé... »
« Vous ne vous êtes jamais retrouvés pour refaire l’amour, en respectant vos règles communes ? »
« Non… Mais elle n’attendait pas après moi pour vivre sa sexualité, tu t’en doutes... »
« ...et toi non, plus, j’imagine ! »
Marc sourit... « Non, bien sûr… D’ailleurs, j’ai eu un peu la même expérience avec une autre femme, quelques semaines plus tard »
« Ah ? Tu me racontes ? »
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