Fyctia

Carine reprend lentement ses esprits, et demande à Marc, toujours blottie dans le creux de son cou : « ça va ? »

Marc sourit (comment cela n’irait-il pas ?), la serre un peu plus contre lui et lui répond : « Je ne sais plus quand j’ai connu une telle intensité dans le plaisir. Tu m’as emporté si loin, et tu as ajouté un étage de plus par ton propre plaisir que tu as offert au moment où j’étais au sommet, j’ai ressenti nos deux plaisirs mélangés, additionnés, c’était fou... »

Carine se serre un peu plus contre lui pour lui souffler dans l’oreille : « Moi aussi j’ai joui très fort, il y a longtemps que je n’ai pas vécu ça... »

Ces mots ont un peu éveillé la curiosité de Marc (« Quand a-t-elle ‘vécu ça’ ? Dans quelles conditions ? Il faudra que je le lui demande... »), mais il reste immobile, Carine contre lui, attendant qu’elle fasse le premier geste qui les sortira de cette torpeur bien agréable.

Elle ajoute alors, toujours blottie dans son cou « J’ai enfin eu le plaisir de te sentir jouir… Que tu jouisses en moi m’a déclenché un orgasme plus fort, j’ai eu l’impression de partager notre plaisir commun… »

Puis, après un silence, semblant perdue dans ses pensées « Tu n’avais pas joui, tout à l’heure, en moi, ce n’était pas bon ? »

Marc sourit de nouveau…

« Tu sais, pour moi le plaisir est une chose qui s’offre et non qui se prend…

Mon plaisir premier est de faire jouir, de voir jouir ma partenaire…

C’est merveilleux, un orgasme féminin !

C’est doux et fort à la fois, c’est rapide parfois mais d’autres fois cela dure comme des vagues qui s’étalent sur une plage…

Et puis souvent ça recommence, ça semble sans fin et je n’ai pas envie de briser cette continuité qui m’emporte moi aussi…

Alors tu comprends, prendre mon pied bêtement dans cette danse magique, mettre fin à cette douceur incomparable... »

« Mais c’est romantique ce que tu dis là ! J’adore ! Mais tu sais que les filles aiment aussi voir leur partenaire jouir ? Sinon elle peuvent avoir l’impression de ne pas leur plaire !? »

« Oui, je sais, j’en ai fait l’expérience, et il y a une fois où ça s’est mal passé… Enfin, pas vraiment mal, mais la femme a eu une réaction assez entière... »

« Mmmmhhhh… Intéressant… Raconte »

« Bon… C’était une femme dont j’avais fait la connaissance sur les réseaux, on a sympathisé, échangé des pensées diverses puis de plus en plus intime, elle était veuve, dans la quarantaine et n’avait pas envie de se ‘recoller’ avec un homme mais se payait des plaisirs de temps à autre, elle m’en parlait dans ses messages, je lui rendais la politesse au sujet des filles avec qui je sortais mais sans garder d’attache…

Bref une sorte de complicité s’est créée, relation bizarre mais agréable car pleine de confiance mutuelle et à la clé de laquelle il n’y avait pas de plan entre nous, c’était une sorte de confort qui nous allait bien à tous deux... 

Et, de toute façon, avec notre différence d’âge, aucun de nous ne souhaitait une relation concrète et sérieuse… »

« Que s’est-il passé, alors ? »

« Nous habitions loin l’un de l’autre (elle, Strasbourg, moi, Paris à l’époque) et, bien que nous ayons échangé nos adresses dans nos confidences, il n’était pas question de se rencontrer, ça n’avait jamais été évoqué…

Et puis un jour j’ai eu une mission au siège régional d’Alsace de ma boîte, à Strasbourg bien sûr, et je lui fais part de ce voyage dans sa ville, et son message retour est ‘PASSE ME VOIR !’, en majuscules avec le point d’exclamation… »

« Wouah ! Elle rompait le pacte ? »

« Oui et non, il n’y avait pas vraiment un ‘pacte’ ; on a discuté bien sûr à ce sujet, sa conviction était qu’on ne risquait rien, que de se rencontrer physiquement mettrait plus de lien dans nos échanges, bref elle a fini par me convaincre de passer la voir, ne serait-ce que quelques minutes pour ajouter une trace à notre connaissance mutuelle (Nous avions échangé déjà plusieurs photos, tu t’en doutes, et se rencontrer donnerait plus de sens selon elle à ces cadeaux respectifs) »

« Quel genre de photos ? Intimes ? » sourit Carine, scotchée au récit de Marc…

« De toutes sortes, mais aussi intimes, oui... »

« Cochonnes ?... »

« Des photos diverses qu’on peut échanger quand on a une grande liberté d’échanges, voilà…

Bien sûr qu’il y avait des photos de nus, et même de sexe, et ça te semblerait normal si tu lisais les textes qu’elle m’écrivait -et auxquels je répondais en cherchant à lui offrir le même niveau de ‘richesse’…

C’est ça, rigole… Vous ne connaissez rien au désir, au plaisir, à ce que crée une libido active, Mademoiselle Carine qui êtes très coquine vous-même ? »

« Oui, bien sûr, je te comprends, mais ton histoire m’excite : je ne sais pas si je vais savoir écouter jusqu’au bout sans te mettre à contribution pour me calmer... » répondit Carine en déposant un bisou dans le cou de Marc. «  Vas-y, continue , dis-moi... »