Fyctia
Chapitre 9 - Retrouvailles (1)
Marc ne cessait de regarder sa montre, l’heure tournait, il avait l’impression que la réunion n’avançait pas, il ne restait qu’un point à boucler mais il était déjà plus de treize heures trente et il voulait partir avant 14h comme promis à Carine ; bien sûr il lui fallait peu de temps pour arriver au parc mais ne voulait pas la faire attendre, par politesse bien sûr mais aussi car il imaginait que, comme lui, elle attendait avec impatience de le retrouver et de prolonger les moments si agréables interrompus hier soir et ne voulait pas la décevoir.
Ce dernier sujet de la réunion ne le concernait pas beaucoup et son esprit se remit à gambader : il se demandait s’ils allaient oser rapidement, si lui-même devait oser, mais il est vrai qu’hier c’est elle qui a osé, elle l’a fait entrer chez elle, ensuite elle a commencé à lui déboutonner sa chemise...
Il était un peu désarmé par tant de bonheur offert, mais lui, aujourd’hui, oserait-il lui offrir en retour un même bonheur en retour ?
Lui qui était si respectueux des femmes, devait-il se permettre des gestes qui pouvaient être mal interprétés, quitte à risquer de passer pour un #meetoo ?
Ou fallait-il attendre qu’elle prenne de nouveau l’initiative, passant alors peut-être pour un timide maladif, ou un incompétent, voire un puceau ?
Toutes ces pensées se bousculaient dans sa tête lorsqu’il en fut tiré par la question du pilote de réunion : « Tu es en ligne avec cette solution, Marc ? »
Bien sûr qu’il était ‘en ligne’, il avait poussé pour cette issue, et trouvait que le débat aurait dû être clos depuis longtemps…
Enfin tout était bouclé, et la réunion prit fin, Marc rejoignit son bureau, rangea ses documents, pris ses affaires et souhaita un bon week-end aux collègues en quittant le plateau, pressé de prendre le chemin du parc !
Carine avait eu une matinée moins stressante, bien qu’elle ait eu du mal à se concentrer sur le sujet des deux cours qu’elle donnait car l’image de Marc ne cessait de revenir à tout moment et elle se sentit flotter par instants, se reprenant rapidement en espérant qu’aucun élève ne remarquât ses absences qui pouvaient, craignait-elle, leur faire paraître ne pas maîtriser son sujet.
Mais tout se passa bien, la cloche sonna à midi et elle prit son temps pour ranger ses affaires, repasser en salle des profs rejoindre les collègues avec qui elle avait prévu de déjeuner.
Elle avait le temps avant de partir pour son rendez-vous au parc, mais les aiguilles ne semblaient pas avancer et ses collègues remarquaient son impatience ; l’un deux lui lança pour la taquiner : « tu as un rendez-vous amoureux, Carine ? », et le rose qui monta à ses joues, elle qui était d’ordinaire solide et difficile à ébranler, créèrent dans l’équipe un intérêt qui leur offrit à son grand dam un nouveau sujet de conversation.
Ils la taquinèrent mais n’obtinrent rien de précis, jusqu'à ce qu'une collègue dans le groupe, la voyant mal à l’aise contrairement à son habitude, intima de la laisser tranquille, tout en ajoutant malicieusement « Tu nous raconteras lundi », tout le monde rit et le sujet fut clos.
Pour faire oublier son malaise Carine participa activement à la conversation suivante portant sur le festival de musique ayant lieu le mois prochain, puis le repas se termina et chacun, remportant son plateau, souhaita un bon courage à ceux qui allaient en cours ou un bon week-end aux autres, souhait qui fut malgré tout appuyé à l’attention de Carine…
Décidément, elle n’avait pas su cacher son trouble devant les allusions de ses collègues !
Elle avait le temps de passer chez elle avant de retrouver Marc à 14h : elle en profita pour se rafraîchir, mettre une tenue plus légère compatible avec la météo qui s’était encore améliorée, une robe d’été dont elle eut comme toujours du mal à refermer la fermeture jusqu’en haut du dos, et sans se presser se dirigea vers le parc.
Ils arrivèrent presque en même temps.
Marc s’arrêtait tout juste au pied de la statue et vit alors Carine entrer à l’autre bout du chemin : le cœur battant, il continua vers elle en souriant, heureux de la revoir, toujours aussi séduisante et plus lumineuse encore dans cette robe légère qui mettait sa féminité en valeur et convenait parfaitement à la douceur de l’après-midi.
Lui avait encore sa veste un peu chaude que la fraîcheur du matin justifiait, mais cela importait peu : il la retrouvait, elle était là, se rapprochait et ils se retrouvaient comme hier, avec cette impression de se connaître depuis toujours.
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Jérôme VAUQUELIN
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Irma Ladousse
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Dixy
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