Fyctia
Chapitre 4
Ses mains n’écartent pas la chemise, comme si elle voulait préserver le plaisir de la découverte, elles attendent que l’emballage entier soit déboutonné, puis enfin elles s’insèrent sous le tissu et se collent à sa peau, parcourent le torse, les flancs, remontent sur les épaules, il voit son regard frémir, puis ses mains rejettent le tissu pour dégager son corps entier et l’offrir à ses yeux gourmands qui se détachent des siens pour le dévorer entier.
Ses lèvres laissent échapper un soupir de désir, elle revient contre son torse, ses lèvres parcourent sa peau, déposent de doux bisous, puis des baisers appuyés qui dérivent en petites morsures légères mais fébriles, il l’entoure à nouveau de ses bras pour la serrer tendrement et contenter, calmer l’ardeur qu’il sent monter en elle, ses mains passent sur ses reins, alors qu’elle remonte les siennes sur sa nuque et leurs lèvres se rejoignent à nouveau pour un échange doux, chaud, langoureux, où chacun sent le désir de l’autre.
Elle se dégage de cette étreinte pour revenir se blottir entre les pans de sa chemise dans ces bras protecteurs, ses mains sur son torse, ils sont tous deux unis, elle guette ses gestes, elle attend, elle espère, elle s’abandonne…
Il lui caresse le dos doucement, il sent son souffle calme et détendu sur sa poitrine, mais il ressent en elle une tension, un mélange de bien-être à vivre le moment présent et une crainte des instants à venir, il comprend et ressent comme elle qu’ils vivent un instant où la bascule peut se faire vers un déchaînement de passion charnelle, où leurs sens se libéreront et leur envie partagée de se connaître pleinement les enivrera de bonheur ; et pourtant il sait que l’instant actuel, cet instant magique où ils connaissent le vertige au bord du précipice de la promesse d’un nouveau bonheur, il sait qu’une fois passé, ce moment incomparable ne sera plus, et il veut prolonger cette attente, goûter encore et longtemps la douceur de cette promesse, il ne bouge plus, ne fait aucun geste, ses bras l’enlacent et ses mains restent figées sur ses flancs, il enserre sa taille si souple sans la brusquer, il respire le parfum de ses cheveux, se laisse emporter par la tendresse qu’elle lui offre.
Elle reste blottie contre cette poitrine qui la rassure, elle goûte l’instant, partagée entre l’espoir d’une étreinte plus marquée et cette sensation de bien-être qui presque l’anesthésie, elle se rend compte qu’elle ne veut pas sortir de ce rêve, qu’elle ne veut pas au fond d’elle qu’ils s’engagent sur une voie qu’elle désire mais qui briserait ce moment fragile, elle sent ce désir monter en elle depuis leur premier contact au milieu de la foule du parc mais refuse de lui laisser prendre le dessus : il sera toujours temps de se découvrir tous deux, de vivre le plaisir charnel dont le désir la brûle, elle ne peut dans l’immédiat sortir du cocon envoûtant, physique et mental, au cœur duquel elle a enfin trouvé protection.
Mais soudain elle a un sursaut qui la sort de son engourdissement : il a un train à prendre, elle doit le libérer ! Elle détache son visage de son torse, lève ses yeux embués vers lui et lui dit, dans un souffle rauque et presque triste : « Ton train... »
« Oui, je sais, je vais devoir y aller... », répond-il d’un ton contraint, reflétant toute la violence de la séparation qu’annonce cet acquiescement, qu’il fait de mauvais cœur.
« On se voit demain ? » dit-elle dans un élan qui révèle à la fois la tristesse de la séparation et le plaisir de la promesse d’une continuité possible à ce rêve entamé…
« Oui, bien sûr, si tu le veux, je suis entièrement d’accord avec cette proposition bienvenue ! » sourit-il
« De la même façon, à la même heure, au même endroit ? » propose-t-elle avec un bonheur enjoué
« Je peux plus tôt, demain, c’est vendredi, je termine à 13h30 »
« Et moi je ne travaille pas l’après-midi ! Vers 14h au pied de la statue ? Tu auras déjeuné ? »
« Oui, ma pause-déjeuner est à midi, et à 12h45 on a une réunion de préparation de la semaine suivante, donc je serai au parc à 14h, promis… »
« ...et j’aurai plus de temps qu’aujourd’hui ! », ajoute-t-il avec un regard pétillant…
« Mmmmhhh… » répond-elle en se blottissant de nouveau contre lui.
Mais aussitôt elle se détache : « Je dois te laisser y aller, si tu rates ton train tu vas être obligé de dormir ici ! » lâche-t-elle avec un éclat de rire, espiègle, auquel il répond avec un sourire complice .
Il reboutonne sa chemise, elle tend les mains pour l’aider mais se ravise « Non, ça va encore te retarder... » précise-t-elle dans un sourire complice.
Il la prend de nouveau dans ses bras, fixe son regard et lui dit « A demain, Carine... »
« A demain , Marc rentre bien, et bon courage pour ta journée demain »
« ...enfin, la matinée ! » poursuit-elle dans un sourire complice.
Il sort dans la rue, prend le chemin de la gare, se retourne après quelques pas : elle est restée sur le pas de la porte, ils se font un petit signe de la main, émus, tendus vers l’attente du lendemain.
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Jérôme VAUQUELIN
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Renosaki
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Irma Ladousse
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Amaya_42_10
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