Fyctia

— Evangeline doit être fatiguée avec la journée qu’elle a eu Evergreen, elle a sûrement d'autres choses à faire, renchérit son père sans me regarder.

Cachez votre joie Mr Whitford. Tu m’étonnes que je préfère être ailleurs qu’en face d’un homme aussi froid que l’intérieur de mon mini-réfrigérateur.

— Mais je veux juste faire une partie avec elle, moi, boude Evergreen en suppliant son père, les yeux humides.

Lorsque son père réalise la tristesse sous-jacente dans les paroles de son enfant, il déglutit et se tourne vers moi avant de me tendre quelques cartes.

— Une partie, ça vous tente ? me propose-t-il me prenant par surprise.

Mes lèvres s’étirent poliment tandis que je croise le regard émeraude de Mr Whitford. Un cœur tendre se cacherait-il sous cette montagne de glace ?

— Je ne sais pas…, commencé-je, l’hésitation évidente devant son air las, je fixe l’heure à mon poignet d’une montre qui n’existe pas.

— S’il te plaît  ! Juste une  ! termine de me convaincre Evergreen. Elle remue dans son lit enthousiaste et délaisse toute trace de tristesse à l’idée que j’accepte.

— Très bien, mais sachez que je suis une très mauvaise joueuse !

La bouche de son père me formule silencieusement un « merci » qui a l’air de lui coûter.

Je m’installe et en profite pour défier le papa du regard qui m’ignore. Evergreen quant à elle, fait de même, elle lui affiche un sourire fier et provocateur.

— Papa aussi, mais je gagne toujours contre lui ! m’informe-t-elle victorieuse.

Cette réponse arrache un rire bref à l’homme qui me fait face. Surprise, je suis incapable de ne pas relever mes yeux dans sa direction. En compagnie de sa fille, le père de famille abandonne sa mauvaise humeur et son air renfrogné pour dévoiler une facette bien plus tendre. Je comprends alors, c’est évident, il la laisse toujours gagner. Son visage se déforme pour dévoiler une moue faussement outrée.

— Prépare-toi, My Little Gingerbread, cette fois, tu ne m’auras pas !

My Little Gingerbread*.

Un sourire en coin, je mélange les cartes et les redistribue en prononçant :

— Evy que dirais-tu de t’allier à moi ?

Une lueur s’anime dans les yeux de ma jeune patiente.

— Les filles contre les garçons ! s’exclame-t-elle en me tapant dans la main, alors que nous commençons cette partie tous les trois.

Je reste une heure supplémentaire aux côtés d’Evergreen et de Mr Whitford après le départ de la grand-mère de la petite. Bilan des courses : deux victoires féminines contre une masculine et une revanche réclamée par le perdant. Et un papa qui au contact de sa fille est aussi doux qu’un panda en pleine sieste. Le contraste entre notre discussion dans le bureau et cette fin de soirée est flagrant.

— Peut-être demain ? Il est vraiment temps que je rentre, je suis censée être en forme pour m’occuper de toi dès ton réveil, annoncé-je pour mettre fin à ce moment.

Elle hoche la tête, visiblement déçue et à la fois heureuse de me retrouver dès demain matin.

— Tu retournes à la Tour Eiffel ? s’enquiert-elle, ce qui me fait sourire et étire tout aussi bien les lèvres de son père qui semble amusé.

— Non, pas aussi loin, en fait, je dors dans une chambre, pas trop loin de la tienne !

— Vous êtes logée ici ? me questionne Mr Whitford intrigué par mes propos.

J’opine, et me redresse du lit avant de saisir mon sac à main.

— Oui, je fais partie d’un programme entre deux hôpitaux. J’ai ma chambre à l’hôpital, et je retourne en France d'ici quelques semaines.

Il acquiesce et un bref silence s’installe entre nous. C’est un bel homme, c’est indéniable. Sa peau hâlée est tatouée. Ses mains sont couvertes de différents dessins à l’encre noire, ils se cachent sous le tissu de son costume pour venir se révéler de nouveau dans son cou. Ses cheveux d’un noir ébène lui confèrent ce côté ténébreux que j’affectionne particulièrement chez un homme. Sans compter qu’il dégage un charisme et une assurance évidente. Ouais Dan a raison cet homme, c’est le Jackpot.

Un jackpot, peut-être un peu aigri, mais beau à se damner, bien plus riche que je ne le saurais jamais —la Rolex à son poignet en est la preuve— mais comme la loterie gagnante, très rare à remporter. Le père de la jeune patiente est un jeune veuf, visiblement brisé par la perte de sa femme.

Le bâillement de ma jeune patiente m’interrompt et je réagis enfin.

— Je vous laisse. Repose-toi bien, Evergreen.

— À demain ! s’exclame-t-elle.

— Bonne soirée à vous , Evangeline, poursuit l’homme devant moi avant que je ne quitte leur chambre.

Je crois voir un sourire étirer ses lèvres, mais c’est si bref que je balaye aussitôt cette image de mes pensées.

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* Mon petit pain d'épices

Hello, we are back ♥

Alors ce chapitre pour le moment ? Vous aimez ?

Papa grumpy est de sortie, mais on vous avoue qu'on adore Evangeline et ses pensées, ahah ! On a hâte de vous faire découvrir la suite ! Merci infiniment de nous lire ! On a dépassé les 400 likes et c'est énorme ♥

N'hésitez pas à continuer de liker et à commenter ! ça nous aide beaucoup pour savoir si l'histoire vous plaît ou si vous voyez des choses à améliorer !

Bonne lecture pour la suite ♥

Elona & Marina

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