Pjustine Break, broke, broken Fox qui peut

Fox qui peut

Marie venait d'arriver. Après quelques présentations conventionnelles, je lui indiquais la chambre qui lui était attribuée.

La première impression que je ressentis à son égard était plutôt positive. Il faut dire que son apparence un brin déjantée plaidait en sa faveur. Son accoutrement coloré la rendait accessible et sympathique. Quant à sa chevelure flamboyante, elle lui donnait l'air sauvage et insouciant.


Il était 21 heures lorsque Gaëtan nous invita à passer à table. Il avait préparer le dîner, du poulet et des pommes de terre. L'odeur qui se dégageait de la cuisine était délicieusement alléchante. Décidément, l'homme de main de papa savait tout faire.


Marie vînt me rejoindre dans la salle à manger. La table était dressée et les assiettes déjà pleines à craquer. Nos premiers échanges fut timides puis très vite les discussions s'enchaînèrent avec un naturel déconcertant. Notre passion commune pour le sport en général avait fortement contribué au développement de cette amitié à venir. Ma nouvelle colocataire s'intéressait à un large panel de sujets et son intérêt certain pour le cinéma était envoûtant. Il n'y avait pas à dire, elle connaissait son sujet.


A mon tour, je lui expliquai mes projets, mes envies, mes espoirs et mes doutes. Il était facile de s'ouvrir à Marie, elle savait écouter.


- Mais tu commences quand?


- Après demain, rassure moi, c'est normal d'être aussi stressée? M'inquiétais-je auprès de ma nouvelle alliée.


- Évidemment! Et encore je te trouve plutôt calme, toute la semaine avant mon premier jour à l'université je l'ai passé au dessus des toilettes, le ventre aussi vide que noué!


Ses paroles me rassurèrent instantanément, pas de vomissements me concernant.

Gaëtan profita d'un rare moment de silence pour nous saluer et s'éclipser.


- Demain, je fais 15 heures/18heures, si ça te dit on peut aller boire un verre? J'ai des amis dans un pub, pas très loin d'ici! Ajouta-t-elle excitée et après avoir vérifié son téléphone portable.


Mon cœur balançait, pour la énième fois de la journée. Était-ce raisonnable de sortir à peine deux jours avant la rentrée? La réponse était clairement négative. Cependant, je savais pertinemment que je ne réussirai pas à fermer l'œil de la nuit. Devant ma mine perplexe, Marie s'exclama,


- On ne sera pas tard, promis! Ça te permettra de rencontrer de nouvelles têtes et je connais ton père donc pas de trucs bizarres, je peux te l'assurer. Et puis tu vas voir, ils sont vraiment cool.


L'horloge murale indiquait 23 heures. Une petite bière ne devrait pas me faire de mal et dans une heure tout au plus nous serions de retour.


J'acceptai sa proposition, me ruai dans ma chambre et enfilai de nouveaux habits. Pas d'extravagance, une chemise col Claudine en soie et un jean noir me feront office de tenue pour la soirée. Je troquai mes baskets de marque au détriment d'une autre. J'étais beaucoup plus à l'aise avec ces célèbres chaussettes, chaussures. Papa les détestait, les qualifiant d'anti élégance. Ce souvenir me fit sourire. D'ailleurs, il faudrait que je pense à le remercier dans les prochains jours concernant le choix de la colocataire.


Pourtant, s'il venait à apprendre que je sortais dès le premier soir, il ne serait certainement pas aussi ravi que moi.

Cependant, ma nouvelle vie m'amenait à faire mes propres choix. J'étais le seul maître de mon avenir, l'unique être décisionnel. Je jetai un furtif regard vers l'imposant miroir situé face à moi, appliquai une touche de rouge à lèvres puis rejoignis Marie qui m'attendait sagement sur le pas de la porte.


- Tiens, ce sont tes clés! Lançai-je en apercevant le trousseau posé sur la table de l'entrée.


Marie s'en saisit puis nous nous lançâmes dans l'air doux parisien.


Elle n'avait pas exagéré concernant la proximité de l'endroit où se trouvait ses amis. Le pub se situait à deux rues de l'appartement. Décor industriel et ambiance animée, le « fox » était un établissement typiquement parisien. Nous rejoignions une table dans un des coins les plus sombres de la pièce, cinq personnes y étaient accoudées. Trois hommes et deux femmes, la trentaine tout au plus. Ils se présentèrent un à un.


- Mais attends! Tu es Alba Dillon?! S'exclama l'une des deux femmes.


Et mince.


- Oui, répondis-je timidement, le rouge aux joues. Décidément, je ne m'y ferais jamais à cette célébrité.


- Ma parole, j'en reviens pas je suis fan de ton père enfin surtout mes parents je te l'accorde mais quand même c'est...waow! Viens t'asseoir, viens! Qu'est-ce que tu veux boire? Me demanda cette brune emplie d'entrain et de malice.


- Euh...je jetai un regard en direction de Marie mon seul et unique repère. Et dire que 4 heures auparavant je ne l'avais encore jamais rencontré.


- Deux pintes? C'est bien la bière, hein? Lança Marie à l'attention de son amie dont j'avais déjà oublié le prénom.


- Oui, deux bières c'est très bien, affirmai-je retrouvant une certaine confiance.


La brunette souriait de toutes ses dents. Ses yeux pétillaient face à moi. Je n'avais jamais compris cet engouement que pouvait porter certaines personnes à mon égard. J'étais seulement la fille de, je n'avais encore rien accomplie, du moins rien qui ne pouvait justifier ou même susciter une once d'admiration.


- Je vous apporte ça, asseyez-vous les filles! S'empressa de dire l'un des trois garçons, Adam -si je ne me trompe- avant de se lever puis de se diriger vers l'immense comptoir boisé.


- Je viens avec toi chouchou! Alba Dillon, je m'en remettrai...


Je ne réussis pas à déceler la fin de sa phrase, la musique et la distance prenaient le pas sur mon audition.


- Elle va se détendre, pas d'inquiétude, me chuchota Marie à l'oreille.


Je souriais en guise de réponse. Nous finîmes par nous assoir sur de hauts tabourets peu confortables. Je ne pouvais m'empêcher de regarder autour de moi, à l'affût de la moindre photo volée.


- Hey, toi aussi détends toi! S'exclama Marie devant mon air inquisiteur.


- Oui, oui...tu as raison, dis-je tout en soufflant un bon coup pour me donner du courage.


Je mettais ma soudaine appréhension sur le compte du changement. Changement de ville, changement de fréquentations, changement de lieux festifs...


- Et toi, tu es qui?


- Amaury.


Je levai les yeux. La dureté de son regard m'électrisa.

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2 commentaires

Nascana

-

Il y a 5 ans

Faut pas stresser ça va bien aller. En plus, ça va lui permettre de rencontrer de nouvelle personne, et nous aussi par la même occasion.
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