Moonlightbae Blood & Water Chapitre 5 (2/3)

Chapitre 5 (2/3)

— Oui, mon oncle avait besoin de moi ce matin pour … un truc. Rien d’inquiétant. Et du coup, on était tellement absorbés par notre travail que je n’ai pas vu le temps passé.


En y pensant, je ne les ai pas vus depuis hier soir. Qu’est-ce qu’ils mijotent ces deux-là ?

Jakob me sort de mes pensées :


— Dis, Uhé. Ça te dirait de passer la pause-déjeuner avec moi ?


Comment lui refuser, cette offre si alléchante. Cependant, je dois rassembler toutes mes forces pour lui dire non.


— Je pensais la passer à la bibliothèque pour travailler sur un devoir, avoué-je.

— Oh ! Quel devoir ? Je peux peut-être t’aider ?


— Je ne pense pas. C’est un devoir d’histoire. Je ne veux pas t’ennuyer, lâché-je en balayant la main.


— Mais tu ne m’ennuies absolument pas. Vous étudiez quoi ? Steuplait dis-moi que c’est sur la mythologie grecque. Je suis un grand fan. J’adore tout ce qui touche les stratégies de guerre et les mythes. En fait, tu sais quoi ? Je ne te demande pas ton avis. Je viens, c’est tout.


Alors lui, un jour, il souffle chaud, l’autre jour, il souffle froid. Quel personnage ! Je n’arrive vraiment pas à le cerner. Nous ne sommes vraiment plus les enfants d’autrefois.


— Euh… ok. Si tu insistes. Il faut que j’aille à mon prochain cours. Je te dis à tout à l’heure.


Je le salue de la main et m’en vais.


— À tout à l’heure, me répond-il.


Après plusieurs mètres parcourus, je me retourne. Il est là, me fixe du regard et me sourit. Il ne bouge pas de devant mon casier. J’ai le cœur qui tambourine. Oui, Uhé, tu ne rêves pas, il te regarde.

Les cours passent et vient enfin la pause du repas de midi.

En sortant de la salle, j’aperçois un grand blond adossé aux casiers. Jakob m'attend, dès qu’il m'aperçoit, il sourit et me prend la main pour m’embarquer vers l’inconnu.


— Où allons-nous ? le questionné-je. Ne me dis pas que nous allons directement travailler. J’ai trop faim pour être concentrée.


Sachant que nous avons deux heures devant nous, je ne pense pas que nous allons directement à la bibliothèque, si ? Je ne l’espère pas, car mon estomac crie famine.


— Manger, me répond-il.


— Non, jure ! Je pensais que tu me kidnappais pour m’emmener tout droit dans le monde imaginaire, rétorqué-je sous le ton de la plaisanterie.


Son corps se raidit, ai-je dit quelque chose de mal ? J’essaye de reprendre ma plaisanterie.


— Jakob, c’était une blague. Je sais bien que nous allons manger. Tu m’emmènes à la cafet’ ?


— C’est une surprise, lance-t-il en me faisant un clin d'œil.


Bon, je ne pense pas avoir d’autres indices. Je le suis. Nous allons vers la cour extérieure du lycée afin de rejoindre le bâtiment de Déméter, là où se trouvent les cours de jardinage. Nous entrons dans la grande serre en verre, longeons les diverses plantations, pour arriver au cœur de l’endroit. Il y a beaucoup d'arbres, mais surtout des orangers. J’entends au loin des clapotis de l’eau, arrive des bassins d’eau encadrés de marbre blanc, ornés de pots de fleurs colorés. Puis, en son sein, jaillit une statue de Déméter, la déesse de l’agriculture et des moissons. Nous arrivons à destination dans cet endroit paisible et d’une beauté absolue. Je vois devant moi une couverture et un panier de pique-nique remplis de vivres.

L’air tropical m’enivre. Cette chaleur est assourdissante. On entend les oiseaux chanter, les papillons virevoltent sous la serre. J’ai l’impression que le temps s’arrête.


— Uhé, installe-toi, me dit-il en m’aiguillant de la main.


Je suis subjuguée. Ce garçon est plein de surprises. Comment a-t-il fait pour organiser cela en quelques heures seulement ? En plus de ça, nous avons eu cours. S’est-il téléporté ou sait-il arrêter le temps ? Je balaie ces idées farfelues de ma tête. Le plus simple, c’est de lui demander :


— Comment as-tu fait pour organiser tout cela ? Es-tu un magicien ? As-tu braqué le self ? lancé-je sous le ton de la plaisanterie.


— Ah ça ! Je ne peux rien dire. Un magicien ne révèle jamais ses tours de magie. N’est-ce pas ? me dit-il avec un sourire espiègle.


— Wow ! En-tout-cas, merci. Cet endroit est splendide ! Je ne savais pas que notre lycée regorgeait d’endroits si idylliques.


— Bienvenue à Peckforton High. Un lycée pas comme les autres ! Allez, mangeons. Nous avons plein de victuailles à dévorer.


Il sort peu à peu du panier des mini-quiches, des mini-pizzas, du cake chèvre-courgettes, une salade composée, des sablés à la confiture, de la tarte aux pommes et des fruits.

Nous commençons à manger en silence et j’ose le regarder. Il regarde le paysage, ses cils épais encadrent ses yeux brillants d’un bleu étincelant. Il semble plus serein par rapport à d’habitude.

Il se retourne.

Grillée.

Il m’a vu. Je détourne à la va-vite mon regard, le rouge me monte aux joues.


— Uhé ?


— Oui ?


— Tu sais à quoi me fait penser cet endroit ?


— Non, dis-moi.


— Connais-tu le mythe de Perséphone et Hadès ?


Je secoue la tête négativement.


— Eh bien, Hadès le roi des enfers, rencontra un jour Persephone, la fille de Zeus et de Déméter. Hadès tomba sous son charme, ce fut un véritable coup de foudre. Il voulut alors demander sa main à son père qui resta neutre, quant à sa mère, elle refusa catégoriquement cette union. Déméter préférait que sa fille s’occupe de la nature, des plantes, etc. Par conséquent, Hadès décida de kidnapper Persephone pour l’emmener dans le monde des Morts. Apprenant cela, Déméter exigea qu’on lui rende sa fille, mais Hadès refusa catégoriquement, car il considérait Persephone comme sa femme. De ce fait, Déméter voulut faire pression sur Hadès en quittant l’Olympe et en arrêtant de fertiliser toutes les cultures. Ainsi, cela entraina une énorme famine sur Terre. Après moult négociations avec Zeus, Hadès accepta de libérer Persephone six mois dans l’année. Créant ainsi les quatre saisons puisque en automne et en hiver, Persephone vivait dans le monde des Morts et durant l’été et le printemps, elle vivait sur la Terre.


Je suis bercée par son flot de paroles. On voit qu’il est passionné. Il m’explique ses dires comme s’il l’avait vécu.


— Oh, c’est intéressant. Mais je ne comprends pas trop le rapport avec cet endroit ?

— Tout ça pour te dire, que cet endroit est comme un sanctuaire de la déesse Déméter. Je l’appelle même l’orangeraie de Déméter.


— Oh d’accord. C’est drôle comme nom.


Le repas se déroule agréablement bien. Jakob me fait énormément rire. J'apprécie de plus en plus sa compagnie. Je me sens moins seule dans ce nouvel endroit grâce à lui. Mais j’ai une drôle de sensation. Je sens que quelqu’un m’observe. Sur l’instant, j’ai l’impression que je fabule, mais des bruits de feuilles interrompent ce tête-à-tête. Mon instinct de survie prend le dessus. La peur s’accentue dans mon corps. Je suis sur le qui-vive.


— Jakob ? Tu n’as pas entendu un bruit ?


— Si j'entends, l’eau ruisseler, les oiseaux qui chantent, pourquoi ?


— Non, non pas ça. J’ai l’impression que quelqu'un est ici et nous observe.


Il me regarde bizarrement.

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5 commentaires

Lexa Reverse

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Il y a 3 ans

Merci pour cette lecture. Si tu es en mal de monstres dans un désert passe me voir. Axel.

MarionH

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Il y a 3 ans

Tres beau mythe que je ne connaissais pas. Mais Jakob en parle tres poétiquement !

Kentin Perrichot

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Il y a 3 ans

Petit coup de pouce :)

Imos

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Il y a 3 ans

Coup de pouce, passe chez moi à l'occasion, je suis encore bloqué... Bonne continuation !!!

bulledebooks

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Il y a 3 ans

Petit Coup de pouce en passant 😘
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