Fyctia
Chapitre 2 (2/2)
J’allais commencer à manger lorsque j’entends des bruits de pas se rapprocher de la cuisine.
— Tu es déjà réveillée, Uhaina ?, dit-elle en faisant la moue.
— Cela tombe bien, je t’ai fait une liste de choses à faire. Je voulais te dire que Jakob va venir emménager au manoir. Le Comte m’a dit qu’il n’ira pas au pensionnat de Peckforton cette année. Il te tiendra compagnie, et apparemment, il te fera visiter ton nouveau lycée, poursuit-elle d’un ton froid.
— Ah oui ? C’est gentil de sa part. Cela fait tellement longtemps que je ne l’ai pas vu. Le Comte et la Comtesse doivent être contents de le revoir.
— Bon, je dois y aller. Je dois préparer la chambre pour accueillir Jakob en bonne et due forme. Finis la liste avant midi. Jakob arrivera en fin d’après-midi de Liverpool.
— Bien sûr, m’man.
Sur ce, elle repart. Elle doit avoir tellement de choses à gérer avant l’arrivée de Jakob. Je l’entends au loin donner tous ses ordres au personnel qui lui obéissent sans broncher.
Soupir.
— Ne t’inquiète pas Uhé, tu sais comment est ta mère lorsqu'elle est stressée. Il ne faut pas prendre à cœur quand elle est d’humeur frigorifique.
— Je sais bien, Shelby. Mais dès fois, j’ai l’impression que je suis insignifiante pour elle.
Elle s’approche vers moi et pose sa main sur la mienne.
C’est vrai, je ne pense pas être fusionnel avec ma mère, nous ne parlons peu. Elle est toujours accaparée par son travail. J’ai toujours l’impression qu’elle m’évite. Que je sois heureuse ou triste, elle reste complètement indifférente. C’est assez paradoxal, car je me sens beaucoup plus proche de Shelby, qui elle, je la considère comme une seconde maman. Elle est comme ma marraine la bonne fée. Elle est haute comme trois pommes, mais avec du caractère lorsqu’on la cherche. Elle a toujours le sourire et est bienveillante avec autrui. Lorsque je ne vais pas bien, c’est la seule personne qui s'en rendait compte et m’a toujours offerte son épaule pour me réconforter.
— Allons, allons, ça va aller, réplique-t-elle en me tapotant l’épaule. Mange donc.
Après avoir dévoré mon petit-déjeuner, j’embrasse Shelby et je vais faire toutes les tâches écrites par ma mère. Je sens que ça va être une longue journée, la liste est à n’en plus finir.
*
Cette journée interminable est presque passée. Jakob arrivera dans quelques heures. De ce fait, je peux enfin me consacrer un petit moment rien qu'à moi. Je vais récupérer mon uniforme du lycée à la blanchisserie du manoir pour le déposer sur un cintre afin qu’il soit prêt pour demain. Aussi, je vérifie que j’ai bien mis toutes mes affaires scolaires.
Cela va être un grand changement, un nouvel établissement, de nouvelles personnes, une nouvelle équipe de natation. J’ai vraiment peur que l’on me rejette, car je ne suis pas une fille de. C’est vrai, j’ai eu un véritable passe-droit grâce au Comte, normalement dans cette école, il y a seulement les enfants de la haute aristocratie.
Moi qui étais dans une école publique, je n’avais pas beaucoup d’amis, mais je pouvais compter sur eux. Ma meilleure amie Flora me manque déjà terriblement. Nous nous sommes rencontrées en classe de sixième, car c’était ma camarade d’internat et depuis nous ne nous sommes jamais lâchées. J’ai pu combler ma solitude grâce à elle, mais aussi grâce à la natation où j’y ai remporté toutes les compétitions.
Je mérite bien une petite pause pour souffler et pour apaiser tout ce trop-plein émotionnel. Pour ce faire, je fais un petit tour dans le domaine. Il y a tellement d’endroits magnifiques : des écuries, un lac, une forêt aux alentours avec à son cœur une magnifique cascade. J’aime bien y aller. Cela me rappelle énormément de souvenirs avec Jakob lorsque nous étions plus petits. On s’amusait à jouer à cache-cache ou alors nous nous promenions simplement avec les chiens de la famille. Le point positif que je peux dire c’est que cet endroit calme toujours mes angoisses. La nature est remplie de toutes sortes d’animaux, il m’arrive parfois de voir des biches, des cerfs, des renards et tant d’autres. C’est magnifique. Je me sens libre dans ce paysage verdoyant, cela me permet de m’évader de la réalité. Je prends le petit chemin de sentier pour aller au fin fond de la forêt. Tout en marchant, je fredonne une chanson. Et près un quart d’heure de march, j’entends les bruissements de l’eau. J’aime tellement être en contact avec cette dernière. Par ailleurs, j’ai d’abord appris à nager sous l’eau, je pense que depuis toute petite j’avais la natation dans le sang. J’arrive bientôt à destination. Je m’assois près de la lisière de l’eau. Des papillons virevoltent, j’entends le chant des oiseaux et … des chuchotements.
— Qui, qui va là ? demandé-je apeurée.
Les chuchotements deviennent de plus en plus forts.
— Il, il y a quelqu’un ? V-v-vous êtes sur une propriété privée, dis-je en bégayant. Montrez-vous, ordonné-je d’une voix tremblante.
Les chuchotements deviennent plus distincts et j’ai l’impression que ces voix se rapprochent de moi et répètent en boucle la même phrase :
I moíra sas periménei. Gínete mélos ton anthrópon sas. Eísai o eklektós.*
J’ai l’impression que les voix viennent de l’eau. Je la fixe et je réponds :
— Je ne comprends pas votre langage que me voulez-vous ?
Ukhina, oi anthropoi sou so chreiazontai.**
Je me sens comme hypnotisée par l’eau de la cascade. Ma vision s'assombrit peu à peu.
Black out.
Tout devient noir.
Je sombre.
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* Ta destinée t’attend. Rejoins ton peuple. Tu es l’élue.
** Uhaina, ton peuple a besoin de toi.
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Izzie Stern
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MarionH
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Harper Hood
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La plume des rêves
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NevaPlume
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Moonlightbae
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Justine Hurido
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Moonlightbae
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