Fyctia
Duo de choc (2)
Julian perdit son sourire de façade dès qu’il se retrouva avec Liam. Faisant mine d’analyser le premier tableau, il soupira :
— Cette affaire est plus complexe que ce que j’imaginais. Elle se dirige vers des pentes glissantes.
— Pas ici, Liam. Aurais-tu oublié les règles de prudence ?
— Merde. Désolé. Hum…alors ?
— Nous parlerons plus tard. Dehors. Est-ce que tu connais un endroit discret dans le coin ?
— Oui, il y a un parc sympa près du centre-ville.
— Parfait.
— Tu vas réellement rester jusqu’à ce que tu aies tout examiné ? demanda Liam.
Julian Enfield fronça les sourcils :
— Quelle question ! Bien entendu. Je présume que je devrais attendre un peu avant d’avoir accès aux parties privées mais je ne peux pas retourner en Angleterre sans avoir vu chaque tableau de ce palais.
L’enquêteur se reconcentra sur l’œuvre face à lui :
— La famille princière a décidément des goûts éclectiques. Ces endroits regorgent de vieilleries en général, c’est plutôt étonnant de découvrir que des gens comme eux s’intéressent à un peintre grec du vingtième siècle, inconnu au bataillon.
Liam leva les yeux au ciel. La répartie de son ami lui avait manqué. Il aurait aimé s’approcher de lui mais la présence de Gisella non loin d’eux l’incita à la retenue. Personne ne devait découvrir qu’il avait entretenu des liens très étroits avec le policier anglais.
Le jeune homme désigna la galerie :
— Il y a dix tableaux ici. Combien de temps penses-tu avoir besoin pour les contrôler tous ?
— Avec toi, cela ne nous prendra pas plus de deux heures. Elle va rester avec nous cette femme ? demanda Julian en jetant un bref coup d’œil vers Gisella.
— Évidemment ! Elle fait partie de l’équipe de sécurité. Donc, évite les gestes douteux. Je ne dois pas te rappeler les lois en vigueur à Andalia.
— Je serai prudent, Liam. Bon, que penses-tu de ce tableau ?
— Ce n’est pas notre faussaire.
— C’est mon avis également. Passons au suivant. Tu sais, je suis heureux de pouvoir travailler à nouveau avec toi. Le duo de choc qui se reforme enfin…tu sais ce que m’a dit mon superviseur après ton départ ?
— Non évidemment puisque tu ne m’en as pas parlé…
— Que si tu étais resté en Angleterre, l’affaire aurait été bouclé dans les six mois.
Liam dévisagea son ami, étonné :
— Qu’est-ce que tu racontes ? Je ne suis qu’un étudiant et…
— Un étudiant particulièrement doué. Après plus de deux ans, il est temps de reformer notre tandem infernal, tu ne penses pas ?
— Si on parle bien du travail, ça me va.
— Comme si je pensais à autre chose, abruti ! le taquina Julian.
Comme Julian l’avait estimé, les deux hommes ne mirent qu’une heure et demie pour déterminer qu’aucun des tableaux de la galerie n’étaient faux. C’était une bonne nouvelle mais l’enquêteur savait qu’il restait encore deux cent autres œuvres à inspecter. Lorsqu’ils arrivèrent au bout du couloir, Liam interpella Gisella :
— Pourrais-tu appeler son Altesse le prince Matthew ? Nous avons terminé. Enfin, pour aujourd’hui. Julian et moi allons devoir discuter sur la manière dont nous allons travailler ensemble les jours suivants.
— Tu sais que je n’ai pas encore appelé ton patron ? le taquina l’Anglais.
— Hum…oui pardon. J’espère qu’il acceptera que je t’aide.
Le prince Matthew les rejoignit quelques instants plus tard :
— Alors, demanda-t-il en désigna la galerie d’un geste mal assuré.
— Aucun de ces tableaux ne peut être attribué au criminel que nous recherchons. C’est une bonne chose. Cela ne veut pas dire que ce sont des vrais. Mais je ne suis pas assez expert pour me prononcer à ce sujet.
— Attendez, quoi ? paniqua le prince.
— Rassurez-vous, Votre Altesse. Monsieur Enfield ne sous-entend pas que les tableaux sont faux. C’était…une petite blague. Il ne maîtrise pas toujours toutes les subtilités du français.
Liam se retient d’adresser un regard noir à son ami. La situation était déjà assez complexe, le jeune homme n’avait pas envie de se mettre le prince à dos.
Julian s’arrangea ensuite avec Matthew d’Andalia pour revenir dès le lendemain matin au palais pour y poursuivre son inspection.
Puis l’enquêteur quitta les lieux, accompagné de Liam.
Ce dernier l’emmena vers le parc qu’il avait mentionné un peu plus tôt.
Ils marchaient quelques minutes en silence et se dirigèrent naturellement vers le coin le plus tranquille.
Julian s’appuya négligemment contre une barrière et regarda l’étang face à lui. Liam observa rapidement les alentours avant d’en faire de même :
— Bon, maintenant, si tu m’expliquais ? Qu’est-ce que tu voulais dire en parlant de pentes glissantes ?
— Que ta découverte nous met dans la merde.
Le regard crispé de Julian Enfield n’échappa pas à son ami. Ce n’était pas son genre de dissimuler des informations. Le policier semblait réellement inquiet.
Ce n’était pas bon signe.
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Manifestement Julian a des révélations à faire. La découverte du tableau à Andalia semble compliquer les choses...
Le récit va prendre une tournure plus "enquête policière" à présent.
Rassurez vous, je n'oublie pas notre inconnu aux yeux bleus de Paris. Et Liam non plus !
Des idées au sujet de son identité ?
11 commentaires
Livre_e
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Il y a un an
Chantal T.
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EmmaFetes
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Raëlfar
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Gottesmann Pascal
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