Raëlfar Bleu de Minuit Retour vers le passé (1)

Retour vers le passé (1)

Liam se sentait intimidé. Il n’avait pas prévu de passer la soirée en compagnie du prince Matthew. Il sentit que de nombreux regards étaient posés sur lui et il tenta d’en faire abstraction. Que penseraient les gens ?

Heureusement, le prince s’absenta à de nombreuses reprises pour saluer plusieurs invités. Liam lui indiquait systématiquement si le tableau qu’il examinait nécessiterait ou non une analyse approfondie. Si c’était le cas, le fils de Filippo III s’empressait d’aller discuter avec d’autres personnes.

Lorsqu’une annonce retentit pour indiquer que la soirée était terminée, l’étudiant devait encore évaluer cinq tableaux. Le prince Matthew le rassura d’un geste. Il ne devait bien entendu par quitter les lieux comme les autres invités.

Dans la galerie vide, le jeune homme masqua difficilement sa gêne. La directrice avait rejoint son bureau pour un débriefing avec toute son équipe. Gaetano Barisciani, après un nouvel entretien avec le prince Matthew, était parti.

Liam était donc seul avec ce dernier.

Lorsqu’il s’arrêta devant la dernière œuvre, Pallas et le Centaure de Botticelli, il prit un peu plus de temps pour le contempler.


— Dites-moi que c’est un vrai !

Le jeune homme se tourna vers le prince et lui sourit :

— En tout cas ce n’est pas une copie réalisée par le faussaire que traque Julian Enfield. Je ne suis pas un expert, je n’ai pas assez d’expérience mais je peux au moins garantir que seul le tableau que j’ai indiqué tout à l’heure à Monsieur Barisciani correspond aux critères établis.

— Je suis un grand amateur de peinture et pourtant…je n’ai rien vu ! Mon père ne va pas apprécier. Pour une fois qu’il me laisser organiser un évènement. Voilà que je me vautre en beauté.


La grimace du prince Matthew et la détresse dans sa voix touchèrent Liam. Il détailla son interlocuteur d’un air bienveillant :

— Vous n’avez rien à vous reprochez, Votre Altesse. Sans ces dizaines d’heures passées aux côtés de l’équipe de Julian, jamais je n’aurais pu identifier le faux Raphaël.

— Il semble beaucoup vous apprécier.

— J’ai travaillé avec Julian trois étés consécutifs. Et également plusieurs soirées par semaine durant ma quatrième année d’études. J’ai effectué tous mes stages à Londres cette année-là. Avec Julian, nous nous concentrions uniquement sur ce dossier. Nous avons passé d’interminables nuits à nous arracher les cheveux pour découvrir le moindre indice pouvant nous mener au faussaire. Cela crée certains liens…

— En effet. Il a confiance en vous, c’est évident. Même si vous n’êtes qu’un simple étudiant, je me sens rassuré. Au moins cette affaire est entre de bonnes mains.


Liam se sentit vexé par la manière dont le prince le désignait mais il ne releva pas. Il préféra en apprendre un peu plus sur l’homme qui se tenait à ses côtés :

— Ainsi, vous êtes un grand amateur de peinture ?

— Depuis toujours. Ma grand-mère paternelle était une véritable artiste. Elle m’a beaucoup appris.


Peu à peu, Liam oublia le statut de celui avec lequel il conversait. Son naturel franc et enthousiaste refit très vite surface et il se lança dans un discours passionné au sujet du sfumato, technique utilisée par les peintres à partir de la Renaissance.

Lorsqu’il s’arrêta pour reprendre son souffle, il constata que le prince Matthew avec le visage contracté. Comme s’il était en colère. Il pianotait avec rage sur son téléphone, sans plus se préoccuper de l’étudiant.

Liam, décontenancé, se tut. Il replongea dans la contemplation de l’œuvre de Botticelli. Enfin, après quelques minutes où seul un silence pesant lui tint compagnie, il osa jeter un nouveau coup d’œil vers le prince Matthew. Ce dernier s’était composé un regard neutre et lui désigna la direction de la sortie :

— Il est tard, vous devriez rentrer chez vous. Pouvez-vous vous présenter au palais vers treize heures demain ?

— Certainement Votre Altesse.


L’étudiant adresse un rapide salut protocolaire à son interlocuteur et quitta la galerie d’art. Il n’avait pas imaginé que sa soirée se déroulerait ainsi.

Allongé dans son lit, le jeune homme comprit qu’il aurait du mal à trouver le sommeil. La découverte d’un nouveau tableau de ce redoutable faussaire que Julian traquait depuis des années avait ravivé de nombreux souvenirs.

Liam avait adoré ses nombreux passages en Angleterre. Ses stages professionnels étaient intéressants mais rien ne l’enthousiasmait plus que de rejoindre le bureau de Julian dans les bureaux de la police londonienne. Il avait eu l’impression de se retrouver dans la peau de Neal Caffrey, à l’exception notable qu’il n’était ni un faussaire ni un repris de justice. Et que ses compétences n’étaient pas aussi étendues que le très séduisant personnage joué par Matt Bomer dans la série à succès, FBI, duo très spécial.


Liam se remémora le fil de la soirée. Quand allait-il apprendre à tenir sa langue ?

Oh, il était fier d’avoir pu identifier une nouvelle œuvre du mystificateur sans visage, comme le surnommait Julian. Mais, pour quelqu’un qui ne souhaitait pas faire de vagues, c’était râpé. Cette histoire pourrait-elle lui coûter une hypothétique place dans l’équipe de Gaetano Barisciani ?

Et puis, il y avait eu l’attitude si étrange, si complexe du prince Matthew. Très ouvert et sympathique au début. Puis, au fur et à mesure des analyses de Liam, il était devenu plus silencieux, plus morose.

Et cet éclat de colère qui était passée brièvement dans ses yeux juste avant que l’étudiant ne quitte la galerie…

Comment l’interpréter ?

Liam avait eu l’impression que l’homme prenait, au fil des minutes, conscience des reproches qui lui seraient fait si la presse, ou qui que ce soit, apprenait la découverte d’un faux tableau dans l’exposition qu’il avait organisée avec soin.

Était-ce pour cela qu’il l’avait qualifié de « simple étudiant » ?

Parce qu’il était jaloux, d’une certaine manière, d’avoir été doublé par quelqu’un comme lui ?

Ou était-ce pour lui rappeler où se trouvait sa place ?


Avant de finalement sombrer, Liam se rappela des prunelles vert émeraude qui l’avait intimidé. Un instant, il s’était revu au gala à Paris.

Mais Matthew d’Andalia avait les yeux verts. Vert. Pas bleu.


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Que pensez-vous de l'attitude de Matthew d'Andalia ?


Et quand on parle d'art je devais mentionner Neal Caffrey. Oui, je suis accro à Neal Caffrey MDR Oui j'adore FBI Duo très spécial. Et oui j'adore Matt Bomer haha.

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7 commentaires

Eloïse_f

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Il y a un an

Like de soutien, n’hésite pas à faire de même ; )

Cirkannah

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Il y a un an

oui!!! j'adore moi aussi Matt Bomer (au passage voir sa dernière série bouleversante Fellow travelers ) L'attitude du prince est effectivement très curieuse. j'ai l'impression qu'il a appris quelque chose sur Liam pour l'éconduire de cette façon

Gottesmann Pascal

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Il y a un an

Liam a eu énormément de culot mais ça n'a pas semblé déplaire au prince Matthew, bien au contraire. En tout, cas, à présent, il se fait une place dans la principauté. Liam a sorti la tête de l'eau et, rien que pour ça, il mérite tout notre respect.

MONTENOT Florence

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Il y a un an

Bonjour likes de soutien 😊

Diane Of Seas

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Il y a un an

💚

chiara.frmt

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Il y a un an

Je viens du forum avec une pluie de likes ! N'hésite pas à me soutenir aussi (et pourquoi pas continuer par la suite ?) <3

Emma Eichen

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Il y a un an

😘
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