Fyctia

Au début du mois de décembre, Liam fit le point sur sa situation. Son emploi à la jardinerie lui plaisait beaucoup et lui permettait de sortir, lentement, la tête de l’eau.

Il travaillait une heure de plus trois fois par semaine pour compenser ses absences liées aux cours qu’il suivait à l’université. Manuel n’était pas d’accord au début mais Liam avait insisté. Il était payé à temps plein, il refusait de bénéficier d’un traitement de faveur.

Heureusement, il n’était pas surchargé de nouvelle matière et ne se tracassait pas trop pour la réussite de ses examens à la fin du mois de janvier. Il devait simplement veiller à maintenir une étude sérieuse pour obtenir les points les plus élevés. Il tenait également à se faire remarquer de manière positive par les enseignants et il n’hésitait pas à poser de nombreuses questions pour approfondir un sujet en particulier. Surtout lorsque cela pouvait l’aider pour son mémoire.

Liam avait contacté l’association qui gérait le château où il comptait se rendre. Un peu déçu, il avait appris qu’il devrait attendre le mois d’avril pour se rendre sur place. En attendant, il avait néanmoins accès à de nombreuses photos et vidéos de la peinture qu’il étudiait. Ce qui lui permettait d’avancer dans ses travaux.

Il consultait régulièrement des ouvrages à la bibliothèque de l’université. Le jeune homme y passait de nombreuses heures car il avait remarqué des livres rares que ne possédait pas son ancien établissement à Paris.

Grâce à ses recherches entamées dans la capitale française et, à l’aide précieuse du conservateur du palais princier d’Andalia, Liam avait de l’avance sur le timing prévu pour la clôture de son mémoire, contrairement à de nombreux étudiants.

Il s’en félicitait car, contrairement à ses condisciples, il avait cette difficulté supplémentaire de jongler entre la jardinerie et l’aménagement de la serre princière.

Cependant, cela ne lui ôtait pas son stress. Le jeune homme en avait douloureusement conscience : il n’avait pas le droit à l’erreur.

Il devait être le meilleur de sa promotion pour espérer devenir assistant de Barisciani. Alors, il redoubla d’efforts et d’inventivité. Il désirait proposer une approche innovante afin de se faire remarquer par les professeurs. Ainsi, il espérait décrocher, au moins, le fameux seize sur vingt dont il avait besoin pour continuer à rêver.

Un soir, une quinzaine de jours avant Noël, Liam décida de s’accorder une pause. Il avait besoin de souffler, de se détendre.

Au magasin, les clients affluaient et ne lui laissaient pas une minute de répit. Le soir, il passait de longues heures à réviser. Il ne sortait plus, ne prenait même plus le temps pour une balade dans Charnia.

Alors, il n’hésita pas quand Agnès lui transmis une invitation pour le vernissage d’une exposition regroupant quelques-uns des plus célèbres tableaux de Botticelli, De Vinci, Raphaël, Tintoretto ou encore Giovanni Bellini. Elle avait lieu au sein de la galerie d’art la plus sélect de Charnia et avait demandé plus de cinq années de préparation et de négociations pour rassembler en un seul lieu autant d’œuvres célèbres. Selon la lettre qui accompagnait le carton d’invitation, il serait également possible d’admirer plusieurs tableaux méconnus des cinq peintres. Des toiles qui avaient été découvertes récemment et dont l’authentification venait de se terminer.

Liam, qui appréciait tout particulièrement l’art italien, était heureux d’avoir l’occasion de se détendre un peu et d’oublier ses recherches fastidieuses pour son mémoire.

Dans son costume tout neuf, le jeune homme se sentait mal à l’aise. Mais le dress code était clair : la tenue de soirée était obligatoire.

Liam remarqua très vite les nombreux vigiles qui patrouillaient dans les différentes salles de la galerie. Il ne doutait pas que d’autres agents, en civil, s’étaient mêlés à la foule pour prévenir toute tentative de vol.

Le jeune homme avança timidement et esquissa un sourire de soulagement lorsqu’il aperçut Agnès et Manuel. Il n’avait pas envie de passer la soirée seul.

Ils discutèrent avec animation tout en sirotant une coupe de champagne. Puis Agnès encouragea Liam à découvrir l’exposition à son rythme.

Tandis qu’il évoluait lentement dans la salle dédiée à Raphaël, le jeune homme s’arrêta sur un imposant tableau présenté comme une scène dérivée de l’incendie de Borgo, une fresque monumentale conçue par le peintre pour le Palais du Vatican. Selon la note d’information, la peinture avait été découverte dans le grenier d’une somptueuse demeure en Calabre.

Liam examinait avec attention l’œuvre lorsqu’une silhouette apparut à ses côtés.

— Monsieur Daudricourt ! J’ignorais que vous seriez présent ce soir.

Le jeune homme tourna la tête vers son interlocuteur et lui adressa un sourire poli :

— Bonsoir Monsieur Barisciani. Je dois cet honneur à son Altesse Sérénissime la Princesse Davina.

— J’aurais dû m’en douter ! Que pensez-vous des tableaux exposés ? Avez-vous déjà visité l’aile consacrée à Botticelli ?

— Non, pas encore. Il y avait un peu de trop de monde. Cette salle était plus calme.

— Moi qui me vante de connaitre l’œuvre de Raphaël par cœur, j’ai été très étonné de découvrir qu’il avait réalisé un tableau sur l’incendie de Borgo. En plus de sa fresque, bien entendu.

— C’est un faux.

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Mais mais mais ??? Qu'est-ce qu'il va nous inventer là, Liam ????

La suite évidemment dans le segment suivant...

Donc...plus vite vous likez plus vite vous aurez les infos...